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CYR1NUS
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nous apprend encore qu’entre 755 et 757, il avait épousé Emilia Lepida, qu’il répudia bientôt après (Annal-, iii, 22, 23 ; Suétone, Tiber., 49) ; qu’en 769, il était à Rome, Annal., ii, 30, et qu’il y mourut en 774, dans un âge avancé, sans laisser de postérité. Annal., iii, 48 ; iii, 22. À ces renseignements fournis par les historiens anciens, nous pouvons en ajouter quelques autres, tirés de deux inscriptions, dont l’une est celle d’un personnage qui fut employé sous son gouvernement, et l’autre lui appartient à lui-même. La première, provenant de Beyrouth, est de Q. jEmilius Secundus, préfet d’une cohorte en Syrie, qui fit par ordre de Quirinius le recensement de la ville d’Apamée : Jussu Quirini, dit-il, censum egi Apamenœ civitatis. Cette inscription, dont l’authenticité avait été révoquée en doute (Henzen, Inscript, latin, collectio, t. iii, in-8o, Zurich, 1856, p. 58), est universellement acceptée depuis que l’original, dont on avait perdu la trace, a été retrouvé à Venise. Voir Titulus Venetus revendicatus, dans YEphemeris epigraphica, t. iv, 1880, p. 337-342. Elle ne nous apprend d’ailleurs rien de nouveau, elle confirme seulement ce que nous savions déjà par Josèphe, que Quirinius avait fait un recensement en Syrie pendant sa légation de 759. — La seconde inscrip PRO-CONSVLA.STA.M PROVINCIAM OVtinuit legatus
pro prætore.
DM AVGVSTI [ijTERVM SYRIAM ET moenicen
optimiit
La ligne la plus importante de cette inscription est la dernière, qui nous apprend que Quirinius fut « deux fois », iterum, légat de Syrie. Nous allons voir combien ce renseignement est utile pour l’explication du passage de saint Luc, ii, 2, qui nous dit que « le premier recensement » de la Judée fut fait sous le gouvernement de Quirinius.
II. Le recensement de l’Évangile de saint Luc. — « En ce tempslà, dit l’Évangéliste, ii, 1, il y eut un édit de César Auguste, ordonnant le recensement de tout l’empire. Ce premier recensement fut fait pendant que Cyrinus gouvernait la Syrie. » Le contexte nous apprend que les mots « en ce temps-là » désignent l’époque de la naissance de Jésus-Christ ; mais malheureusement nous n’en connaissons pas la date précise. Voir Chronologie, col. 734. Nous savons néanmoins que le Sauveur vint au monde avant la mort d’Hérode, Matth., ii, 1, laquelle eut lieu vers le printemps de l’an 750. Cf. Josèphe, Ant.
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Fac-similé de l’inscripilon de Qwinras. Musée du Latrari.
iion a été trouvée en 1764, au : : environs de Tivoli, et est aujourd’hui conservée au Musée du Latran (fig. 455). Elle est malheureusement mutilée. Le fragment sur lequel était gravé le commencement n’a pas été retrouvé. Nous n’avons pas ainsi le nom du titulaire, mais Mommsen a démontré qu’elle est de Quirinius. De inscriptione latina ad P. Sulpicium Quirinium referenda, in-4o, Berlin, 1851 ; Res gestæ divi Augusti, 2e édit., in-8o, Berlin, 1883, p. 161 et suiv. Voici comment il la rétablit :
Publius Sulpicius Publii films Quirinius consul prætor proconsul Cretam et Cyrenas provinciam obtinuit legatus pro prætore divi Augusti Syriani et Phoenicen
obtinens
bellum gessit cum gentes Homonadensium quae interfecerat Amyntam
rEGEM QVA REDACTA IN VOTestatem imperatoris
AVGVSTI-POPVLlQVE.ROMANI-SENATVS dis immor talibus
SVPPLICATIONES-BlNAS-OB-RES-PROSPere ab eo
gestas et
TPSI ORNAMENTA TRIVMPHaîio decrcvit
jud., XIV, xiv, 5 (an 714 de Rome), et XVII, viii, 1. Il y eut trois recensements sous Auguste, le premier en 726, le second en 746, et le troisième en 767, qui fut la dernière année du règne d’Auguste. Ces trois recensements rappelés par l’inscription d’Ancyre ne regardaient que les citoyens romains ; aucun d’eux n’est par conséquent celui dont parle saint Luc. Josèphe, Ant. jud., XVII, xiii, 15, mentionne un recensement fait en Judée ; mais il fut partiel, et il eut lieu après la déposition d’Archélaûs, en 759, quand la Judée fut réunie à la province de Syrie, pour fixer l’impôt qu’elle devait payer, ad census accipiendos. Celui dont parle saint Luc avait eu lieu plusieurs années auparavant. Sur ce recensement, qui eut lieu à l’époque de la naissance de Notre -Seigneur, nous n’avons pas d’autre témoignage explicite que celui de l’Evangéliste. Mais si les données positives et directes font défaut, pour confirmer le récit de saint Luc, tout un ensemble de circonstances et de faits en démontre l’exactitude. Il est certain d’abord qu’Auguste, comme fondateur de l’empire romain, eut tout intérêt à faire un recensement de tous les sujets soumis à sa puissance, en y comprenant les royaumes alliés, afin de pouvoir connaître les forces dont il pouvait disposer. On peut conclure du Bre-
