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CYRËNE
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le roi d’Assyrie et exilés au pays de Qîr. Ils devaient être ainsi ramenés dans leur pays d’origine. Amos, IX, 7. (Les Septante traduisent Qir par (3é6po ; , « fosse. » ) Cette prophétie se réalisa sous le règne d’Achaz. Théglathphalasar III (voir Phul et Theglathphalasar III) envahit la Syrie et transporta les habitants de Damas à Qir. II (IV) Reg., xvi, 9. Les Septante omettent Qir dans leur version. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., 1896, t. iii, p. 525-526. On ignore l’emplacement exact de cette région. Cependant la plupart des historiens et des géographes la placent sur les rives du ileuve Kour ou Cyrus, qui a ses sources en Arménie, coule au sud de la chaîne du Caucase et se jette dans la mer Caspienne près de l’embouchure de l’Arase (fig. 449}. Ce

texte seul qui peut déterminer si le nom est pris dans un sens plus large ou plus restreint. C’est ainsi, par exemple, que le proconsul de Crète et de Cyrénaïque est appelé dans les inscriptions àvôùitaTo ; Kp-frrç xoe’t Kup^vt] !  ; . Corpus inscript, grsec, n os 2588, 2591, 3532 ; Lebas et Waddington, Voyage archéologique, in-f°, Paris, 1877, n° 1722 a. Les Romains employaient plus volontiers la, forme du pluriel, Cyrense. Corpus inscript, latin., t. VI, n° 1409 ; t. xiv, n » 2925.

I. La ville de Cyrène. — Elle était située à seize kilomètres environ de la mer, sur la limite du plateau que les anciens appelaient les Montagnes Vertes, et que lesvrabes appellent Djebel Akhaar. Défendue par sa position, même, Cyrène l'était encore par une acropole entourée

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450. — Vue des ruines de Cyrène (nécropole du nord). D’après Smith et Porcher, À liistory of the récent discoveries at Cyrène, pi. 13.

pays porte aujourd’hui le nom de Géorgie. Josèphe, Ant. jud., IX, xiii, 3, racontant le même fait, dit que les Syriens furent emmenés dans la haute Médie, c’est-à-dire dans la Médie Atropatène. Le texte hébreu d’Isaïe, xxii, 6, mentionne aussi le nom de Qîr comme celui d’un pays soumis aux Assyriens. « Qîr, dit-il, met à nu le bouclier. » Les Septante ont traduit ces mots par o-uvaytoy-ri mtpaTiUwc, « le rassemblement de l’armée, » et la Vulgate par ceux-ci : parietem nudavit clypeus, « le bouclier a laissé la muraille nue. » Qîr signifie en hébreu « muraille ». Voir Bouclier. — D’après un certain nombre de commentateurs, le ileuve Kour ou Cyrus, qui donnait son nom au pays de Qîr, est le Phison, l’un des quatre fleuves du Paradis terrestre. Voir Phison. E. Beurlier.

2. CYRÈNE (K-jprjvyi), ville et région d’Afrique, située entre l’Egypte et Carthage. Sous le nom de Cyrène, la Bible et les auteurs anciens désignent à la fois la ville de Cyrène et le pays qui était sous sa domination, c’està-dire la Cyrénaïque. C’est, la plupart du temps, le con d’eau. Hérodote, IV, 161 ; Diodore de Sicile, xix, 79. A quelque distance, elle était en communication avec la côte par son port Apollonie. Dans l’antiquité, elle était arrosée par des sources nombreuses, et ses environs étaient très fertiles. Une de ces sources, celle de Cyré, donna son nom à la ville. Les Grecs la consacrèrent à Apollon, et plus tard se créa une légende qui fit de la source une nymphe aimée du dieu et transportée par lui en Afrique, sur un char traîné par des cygnes. Pindare, Pythie, ix, 5 ; Diodore de Sicile, iv, 81, etc. Fondée au commencement du vne siècle avant J.-C, par une colonie venue de Théra, Cyrène atteignit l’apogée de sa splendeur au Ve siècle. Elle était en relations commerciales constantes avec toutes les villes helléniques. Ses ruines occupent un grand espace (fig. 450) ; les fouilles faites par les voyageurs modernes, et en particulier par MM. Smith et Porcher, en 1860-1861, ont permis de découvrir l’emplacement d’une partie des murailles et d’un certain nombre de monuments antiques. Voir R. Smith et A. Porcher, Discoveries at Cyrène, in-4°, Londres, 1861, p. 38, .