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CYPRÈS — CYRÈNE
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d’un yod pris pour un vav, d’une part, et d’autre part, d’une coupure fautive des mots, la leçon des Rois porte : TJHiïO >tï u --~, bekol 'aie besorim, « en tout bois de cyprès, » au lieu de la leçon exacte des Paralipomènes : bekol 'oz ubeslrhn, « David et Israël dansaient devant l’arche de toute leur force, en chantant et en jouant des harpes, » etc.

3° Le bois de « gôfér ». — L’arche de Noé fut construite en bois de gôfér. Gen., VI, 14. On a rapproché gôfér de xwiif/UT<roç, en négligeant la terminaison. Bochart, Geographise sacrse pars prior, Phaleg., lib. I, cap. iv, Levde, 1682, p. 22 ; Celsius, Hierobotan., t. i, p. 328. Ces auteurs montrent en même temps qu’il y avait des cyprès en Babylonie, en Arménie, où certaines traditions placent le déluge. Mais la similitude de nom est plus apparente que réelle ; et, d’autre part, les anciennes versions traduisent très diversement ce nom. Les Septante portent : è$ ?ùXmv TerpaywvMv ; la Vulgate : ex lignis Isevigatis, ce qui donne à peu près le même sens, « de bois équarris ; » Onkélos, le cèdre ; le syriaque et l’arabe, une espèce de genévrier. Le récit du déluge ayant une couleur babylonienne, il est naturel de rapprocher gôfér de giparu, qui dans la langue de ce pays désigne un conifère au bois très dur, poussant dans les basses terres et les marais. Mais jusqu’ici les textes cunéiformes n’ont pas permis d’en déterminer l’espèce avec certitude. Rien ne s’oppose à ce que ce soit un cyprès. Cf. V. Hehn, Kulturpflanien und Haustiere, 6e édition publiée par 0. Schrader, in-8°, Berlin, 1894, p. 276-283, 577-578.

E. Levesque.

    1. CYPRIARQUE##

CYPRIARQUE (Ku7rpcc ! pyinc). Un certain Nicanor est mentionné dans II Mach., xir, avec le titre de cypriarque. Voir Nicanor. Les commentateurs sont partagés sur la nature des fonctions que remplissait le personnage ainsi désigné. Les uns en font le gouverneur de Cypre ; les autres, par analogie avec l’asiarque (voir Asiarque, 1. 1, col. 1091), croient que c'était le président del’assemblée provinciale, et leprêtre chargé de rendre un cuteauxsouver&in$.C.liei, Commentarùber die Bûcher der Mâkkabàer, in-8°, Leipzig, 1875, p. 395. L'étude des inscriptions montre qu’il n’y a pas lieu de distinguer entre les deux fonctions. C'était, en effet, le gouverneur de Cypre qui était en même temps le grand prêtre chargé de rendre au nom de l'île un culte aux Ptolémées. Corpus inscript. grœc, 2621, 2622 ; Lebas et Waddington, Voyage archéologique, t. iii, in~f°, Paris, 1877, n°= 2757, 2781, 2796 ; Sakellarios, Ku7rptaxâ, in-8°, Athènes, 1890, t. i, p. 69, n°9 ; p. 91, n° s 44, 45, 46 ; p. 95, n « 50, 51 ; p. 96, n M 54, 55 ; p. 97, n° 60 ; p. 98, n° 69 ; p. 100, n » 74 ; p. 102, n° 86 ; p. 125, n° 35 ; p. 178, n° 12 ; Journal of Hellenic Studies, t. xii, 1891, p. 181, n° 16 ; p. 195, n° 52. Le gouverneur de l'île portait les titres de stratège et de navarque en même temps que celui de grand prêtre. Il était au nombre des grands officiers de la cour qui portaient le nom de premiers amis ou parents du roi ; l’un d’eux fut même le fils d’un des Ptolémées, que l’inscription ne désigne pas, mais qui est probablement Lathyrus. Journal of Hellenic Studies, 1891, p. 195, n° 52. Le Sostratus, gouverneur de Cypre, dont il est question II Mach., iv, 29, est donc aussi un cypriarque. Voir Sostrate. Tous deux appartiennent à la courte période pendant laquelle Antiochus IV Épiphane, roi de Syrie, s’empara de Cypre.

£. Beurlier.

    1. CYPRIEN DE HUERGO##

CYPRIEN DE HUERGO, cistercien espagnol de la première moitié du xvie siècle, enseigna les Saintes Écritures dans le collège de son ordre, à Alcala. Il avait composé des commentaires sur un grand nombre de livres de la Bible. Ignace Firmin, abbé de Fitero, en avait entrepris la publication ; mais la mort l’empêcha d’exécuter complètement son dessein. Il n’a été publié que les deux ouvrages suivants : Commentaria in Psalmos xxxviii et cxxix, in-8°, Alcala, 1555 ; Commentaria in prophetam Naum, in-8°, Lyon, 1561. — Voir

Visch, Bibliotheca cisterciensis, p. 73 ; N. Antonio, Bibliolheca hispana nova, t. i, p. 259. B. IIeurtebize.

    1. CYPRIOTE##

CYPRIOTE (KÛTcpto ; ). L’ethnique Cypriote se rencontre dans l’Ancien Testament, II Mach., iv, 29, et dans le Nouveau. — 1° Il y avait un grand nombre de Juifs à Cypre, c’est ce qui explique l’envoi de la lettre du consul Lucius aux autorités de cette île en même temps qu'à celles des pays énumérés dans I Mach., xv, 16-24. Quand Hérode le Grand afferma les mines de cuivre, il est probable qu’un certain nombre de Juifs s’y fixèrent et prirent part à l’exploitation. Josèphe, Ant.jud., XVI, iv, 5. Une inscription grecque, trouvée dans l'île, semble se rapporter à un ïlérode. Corpus inscript, grœc, 2628. Agrippa, dans sa lettre à Caligula, nomme Cypre parmi les pays où ses compatriotes étaient nombreux. Philon, Legatio ad Caium, 36. Sous Trajan ils se révoltèrent contre Rome, massacrèrent vingt-quatre mille habitants de l'île et dévastèrent Salamine. Le chef de l’insurrection s’appelait Artemio. Dion Cassius, lxviii, 32 ; Eusèbe, Chronic, édit. Schcene* ii, p. 164 ; G. Syncelle, édit. Dindorf, i, p. 657 ; Orose, vii, 12. Ils furent vaincus, et le séjour de l'île leur fut interdit sous peine de mort. Dion Cassius, lxviii, 32. — 2° Ce furent des chrétiens de Cypre et de Cyrène qui annoncèrent l'Évangile à Antioche. Act., xi, 20. Voir Cyrène. Saint Barnabe était originaire de l'île. Act., iv, 36. Voir Barnabe, t. i, col. 1461-1464. Il an était de même de Mnason, chez qui s’arrêta saint Paul en allant de Césarée à Jérusalem, dans le dernier voyage qu’il fit vers cette ville. Act., xxi, 16. Voir Mnason. — 3° Les indigènes de Cypre avaient la réputation d’avoir des mœurs efféminées et dissolues. Cléarque de Soli, dans Athénée, iii, 100 ; vi, 257 ; xiii, 586-594 ; Térence, Adelph., n, 2 ; Plaute, Pœnulus, 1251. Pour désigner un homme appesanti par le bien-être, les anciens disaient : un bœuf cypriote. Cependant c’est à Citiumque naquit le fondateur de la philosophie stoïcienne, Zenon. Diogène Lærte, vii, 1.

E. Beurlier.

CYR, nom d’un pays appelé dans le texte hébreu Qîr, et que la Vulgate a traduit par Cyrène, parce que saint Jérôme croyait à tort que ce nom désignait la Cyrénaïque. Comm. in Amos, i, 5, t. xxv, col. 995 ; cf. col. 1091-1092. Voir Cyrène 1.

CYRÈNE. La Vulgate désigne sous ce même nom deux pays très distincts, dont l’un est appelé Qîr dans le texte hébreu, et l’autre Kupvi, dans le texte grec des Machabées et du Nouveau Testament.

1. CYRÈNE (hébreu : Qîr ; Vulgate : Cyrène ; les Septante n’ont rendu ce nom par un nom propre que

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449. — Carte du pays arrosé par le fleuve Kuur.

dans un seul passage, Amos, i, 5, où ils portent : Xotppàv). Pays situé probablement près de l’Arménie, sur les bords de la mer Caspienne Le prophète Amos, i, 5, prédit aux peuples de la Syrie qu’ils seront chassés de Leur pays par