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CAMP — GAMPEN

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2. CAMP. La Vulgate, à la suite des Septante, rend plusieurs fois par ce mot le nom de lieu appelé en hébreu Mal}ânaïm et qui était situé à Test du Jourdain, sur les confins de Gad et de Manassé. — Elle le nomme Mahanaïm, en l’interprétant par castra, « camp, » dans Gen., xxxii, 2 ; ailleurs elle écrit Manaïm. Jos., xiii, 26, 30 ; XXI, 37 ; III Reg., iv, 14 ; I Par., VI, 80. Dans les autres passages où il est question de cette ville, saint Jérôme traduit k camp », comme si c’était un nom commun. II Reg., il, 8, 12, 29 ; xvii, 21, 27 ; xix, 32 ; III Reg., ii, 8, et, d’après quelques commentateurs, Cant., vii, 1 (texte hébreu, vi, 13). Voir Mahanaïm et Manaïm.

F. Vigouroux.

3. CAMP DE DAN, nom d’un lieu situé à l’ouest de Cariathiarim, ainsi appelé parce que les Danites y campèrent lorsqu’ils marchaient contre Laïs. Jud., xviii, 12. Son nom hébreu est Mahânêh-Dan. Voir Mahanéh Dan.

    1. CAMPAGNOL##

CAMPAGNOL (hébreu : ’akbâr ; Septante : (lu ;  ;

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30. — Campagnol.

Vulgate : mus), petit mammifère de l’ordre des rongeurs et de la famille des rats. Il se distingue des rats ordinaires par sa queue velue, ses pieds sans palmures, et son pouce de devant engagé sous la peau. Les campagnols se subdivisent en une vingtaine d’espèces, dont quatre ou cinq se rencontrent en Palestine. La plus commune, parmi ces dernières, est celle du campagnol connu sous le nom vulgaire de rat des champs, et appelé par les naturalistes Arvicola arvalis (fig. 39). Ce petit animal n’a guère que de huit à dix centimètres de long. Son pelage est d’un jaune brun, sauf sous le ventre, où il passe au blanc sale. La fécondité de ce rongeur est très considérable ; la femelle fait deux portées annuelles de huit à douze petits chacune. Ce campagnol habite les champs et s’y creuse des terriers qui comprennent deux ou trois réduits différents. Il se nourrit surtout de grains, mange les semences dans la terre où on les a jetées, et, le temps de la moisson venu, coupe le chaume, vide l’épi renversé sur le sol, el le mange sur place ou l’emporte dans ses terriers. Quand cette nourriture lui fait défaut, le campagnol s’attaque aux racines encore tendres des arbrisseaux ou bien en ronge la jeune écorce aussi haut qu’il peut atteindre, ce qui ne tarde pas à causer la destruction des végétaux. On comprend que la multiplication d’un pareil animal constitue un véritable fléau pour les régions où il s’établit. — Le mot hébreu’akbar désignait nécessairement plusieurs espèces de rats, ou même de rongeurs, que les Hébreux ne distinguaient pas les uns des autres. Aussi, quand Moïse range le’akbâr parmi les animaux impurs, Lev., xi, 29 ; quand Isaïe, lxvi, 17, parle des prévaricateurs qui le mangeaient, il

ne faut pas restreindre au seul Arvicola arvalis l’extension de ce mot. Mais il est un autre passage de la Bible dans lequel ce dernier semble indiqué de préférence à tout autre. Quand les Philistins eurent placé l’arche dans leur temple de Dagon, le Seigneur frappa les habitants d’Azot de deux fléaux. Le premier les atteignit dans leur corps, le second dans leurs récoltes. Voici comment s’en expriment les différents textes : « Au milieu de son territoire naquirent des rats, et il y eut dans la ville une grande confusion de mort. » Septante, I Reg., v, 6. La Vulgate dit de son côté : « Au milieu de ce pays, les fermes et les champs furent en ébullition, des rats naquirent, et une grande confusion de mort se produisit dans la ville. » Josèphe, Ant. jud., VI, 1, 1, raconte le fait plus clairement : « Des rats innombrables, sortis de terre, causèrent le plus grand dommage à tout ce qu’il y avait dans cette région, et ils n’épargnèrent ni les plantes ni les fruits. » Le texte hébreu, il est vrai, ne mentionne pas ce fléau des rats. Mais au chapitre suivant il est expressément question des rats « qui ont ravagé la terre », et les Philistins fabriquent cinq rats d’or pour les renvoyer avec l’arche, ainsi que les autres exvota offerts en expiation, I Reg., vi, 5, 11, 18. Ces rats, auteurs de si grands ravages dans le pays des Philistins, sont probablement des campagnols de l’espèce Arvicola arvalis. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 122 ; Wood, Bible animais, Londres, 1884, p. 92. — Notons, à litre de curiosité, qu’Hérodote, H, 141, fait intervenir les « rats de campagne » pour expliquer la destruction de l’armée de Sennachérib. Une multitude prodigieuse de ces animaux se seraient introduits dans le camp pendant la nuit, et auraient rongé les arcs et les courroies des boucliers, réduisant ainsi à l’impuissance les soldats du roi assyrien. L’historien grec, il est vrai, assigne Péluse comme le théâtre de cet événement. Son récit prouve du moins qu’on n’étonnait personne, en supposant les plaines qui bordent la Méditerranée, au sud de la Palestine, hantées par les rats des

champs.

H. Lesêtre.
    1. CAMPBELL Georges##

CAMPBELL Georges, théologien protestant, né à Aberdeen, en Ecosse, le 25 décembre 1719, mort dans cette ville le 6 avril 1796. Il fut pasteur à Banchory-Ternan, en 1748, et devint principal du Mareschal Collège, où il avait commencé ses études. En 1771, il obtint une chaire de théologie. Nous avons de cet auteur : A dissertation on miracles, containincj an Examination of the principles advanced by David Hume, in-8°, Edimbourg, 1763 ; The four Gospels, translaled from the Greek. Witli preliminary dissertations and notes critical and explanatory, 2 in-4°, Londres, 1719 ; 4 in-8°, Aberdeen, 1814. — Voir W. Orme, Bibliotheca biblica (1824), p. 79. B. Heuriebize.

1. CAMPEMENT. Voir Camp.

2. CAMPEMENTS DES ISRAÉLITES DANS LE DÉ-SERT. Voir Stations des Israélites dans le désert.

    1. CAMPEN##

CAMPEN (Jean van), hébraïsant hollandais, né à Campen (Over-Yssel) vers 1490, mort de la peste à Fribourg le 7 septembre 1538. Il étudia l’hébreu sous Reuchlin et fut professeur de cette langue à Louvain, de 1519 à 1531. Il voyagea ensuite en Italie, en Allemagne et en Pologne. À Rome, le pape l’employa à divers travaux sur l’hébreu. On a de lui : De natura litterarum et punctorum hebraicoruin ex variis Elise Levitse opusculis libellus, in-12, Paris, 1520 ; Louvain, 1528 ; — Psalmorum omnium juxta hebraicam veritatem paraphrastica interpretatio, in - 16, 1532, explication littérale des Psaumes qui eut un grand succès et de nombreuses éditions au xvi a siècle, à Lyon, Paris, Nuremberg, Anvers, Slrasbourg, Bàle, et fut traduite en français, en allemand, en