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CYPRE


cyprès, auquel elle donna son nom. Eccle., xxiv, 17 ; l, 11 ; Cant., i, 16. Voir Cyprès. Les plantes de l'île étaient variées et particulièrement odorantes ; de là l'épithète de parfumée que lui donnent les poètes anciens. Eustathe, ad Dionys. Perieget., 508. Il faut signaler en particulier la plante qui portait le nom de cypre ou cyprus, et qu’on employait pour faire des onguents et des préparations cosmétiques. Cant., i, 13 ; iv, 13 ; Dioscoride, i, 124 ; Josèphe, Bell, jud., IV, viii, 3 ; Pline, H. N., xiii, 9, 18 ; xxix, 106, etc. Voir Cypre et Henné. — Cypre conservait encore sa fécondité au temps de saint Louis, qui tira de cette île le blé nécessaire pour nourrir ses soldats. Aujourd’hui les plaines sont incultes et les collines dénudées. On y trouve cependant encore la vigne, et les vins de Chypre ont une certaine réputation. —

Lucius en faveur des Juifs fut envoyée à Cypre. I Mach., xv, 23. Plusieurs gouverneurs de l'île sous les rois de Syrie et d’Egypte sont mentionnés II Mach., iv, 29 ; x, 13 ; xtl, 2. Voir Cypriarque. — 2° Dans les Actes des Apôtres, il est question à diverses reprises de personnages originaires de Cypre. Act., iv, 36 ; xi, 20 ; xxi, 16. Voir Cypriote. — 3° Lorsque l'Église de Jérusalem se dispersa après la mort de saint Etienne, un certain nombre de chrétiens se rendirent à Cypre. Act., xi, 19. Dans sa première mission, saint Paul, accompagné de saint Barnabe et de saint Marc, évangélisa l'île. L’Apôtre et ses compagnons débarquèrent à Salamine (voir Salamine) et prêchèrent dans les synagogues. Ils se rendirent ensuite à Paphos (voir Paphos), en suivant la route qui est marquée sur la carte dePeutinger (fig. 445). Il y avait à Cypre

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444. — Carte de l'île de Cypre.

L'île renferme peu de grands quadrupèdes ; on y rencontre seulement des troupeaux de moutons, quelques gazelles et quelques sangliers. Cypre était le centre du culte d’Aphrodite ou Vénus, que les poètes désignent souvent par le nom de Cypris. Homère, Iliad., v, 330, 422, etc. ; Odijss., ix, 362 ; Eschyle, Prometh., 864 ; Sophocle, Trachin., 497. etc. Cf. Euripide, Bacch., 400-401 ; Virgile, sEneid., i, 419-421. La déesse était honorée sous la forme d’un cône dans le sanctuaire de la vieille Paphos. Tacite, Hist., Il, 3 ; Maxime de Tyr, 38. On voit sur un certain nombre de médailles cypriotes la représentation du temple et de l’image de la déesse. E. Babelon, Catalogue des monnaies grecques de la Bibliothèque Nationale, Les Perses Acliéniénides, in-8°, Paris, 1893, p. 115, n » 786 ; p. 117, n° 798 ; p. 118, n" 802 et 805 ; p. 119, n os 812, 813 ; p. 121, n" 823. Chaque année on y célébrait une grande procession où l’on se rendait de toute l'île. Strabon, XIV, vi, 3. Ce culte avait été apporté à Cypre par les Phéniciens et n'était autre que celui d’Astarthé. Voir Astarthë, t. i, col. 1181-1187.

IL L'île de Cypre dans l'Écriture. — Cette île est désignée presque toujours dans l’Ancien Testament sous le nom de Céthim. Voir Cétiiim, col. 466-470. Elle n’est nommée par son nom grec que dans les Machabées et dans le Nouveau Testament. — 1° La lettre du cor.sul

des écoles de magiciens célèbres, Pline, H. N., xxx, 11, et l’on a retrouvé, en effet, à Curium, non loin de Paphos, de nombreuses tablettes de plomb contenant des formules magiques. Miss Macdonald, Inscriptions relating to sorcery in Cyprus, dans les Proceedings of the Society of biblical Archxology, t. xiii, 1891, p. 174-190. Cf. F. Vigouroux, Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques modernes, 2e édit., in-12, 1896, p. 206-207. Au moment où saint Paul arriva à Paphos, l’un d’eux, un Juif appelé Barjésu et surnommé Élymas, c’està-dire le sage, avait une très grande réputation. Il fît une opposition violente à l’Apôtre. Le proconsul, Sergius Paulus, désira néanmoins entendre les nouveaux venus, et une controverse s’engagea devant lui. Saint Paul confondit Élymas et le rendit aveugle. Le proconsul, ému par ce miracle, crut en Jésus-Christ. Act., xiii, 4-12. De Paphos l’Apôtre s’embarqua pour se rendre en Pamphylie. Act., xiii, 13. Voir Barjésu, t. i, col. 1461 ; Barnaré, 1. 1, col. 1461-1464 ; Paul, Sergius Paulus.— Quand Barnabe se sépara de saint Paul et emmena avec lui saint Marc, tous deux se rendirent à Cypre. Act., xv, 39. Dans le voyage de Césarée à Rome, le navire qui portait saint Paul longea l'île de Cypre, à cause des vents contraires. Act., xxvii, 4. III. Histoire de Cypre. — Cypre fut occupée d’abord