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CUIRASSE


nomment l’armure. — En Egypte, les rois, les princes et certains soldats étrangers à leur service portaient seuls des cuirasses proprement dites. Ces cuirasses étaient des cottes de cuir auxquelles étaient fixés des rangs superposés de plaques de métal attachées les unes aux autres par des rivets. Quelques-unes avaient un col et des manches faites de la même manière. Parmi les armes peintes sur le tombeau de Ramsès III se trouve une de ces cuirasses à col et à manches. Les rangs de plaques sont alternativement peints en rouge, en jaune et en bistre (fig. 419). Champollion, Monuments de l’Egypte et de la Nubie, in-f », Paris, 1845, pi. cclxii. Cf. G. Wilkinson, The manners and customs of the ancrent Egyptians, in-8°, Londres, 1878, 1. 1, p. 221, fig. 53 a. Voir Arsenal, fig. 278, t. i, col. 1035. Les plaques avaient la forme de rectangles arrondis à l’une des extrémités comme les boucliers. Elles portaient parfois des inscriptions. Prisse d’Avennes, Monuments égyptiens, in-f°, Paris, 1847,

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420. — Fragment de cuirasse égyptienne portant le cartouche

de Sesanq I er (Sésac).

D’après Prisse d’Avennes, Monuments égyptiens, pi. 46.

pi. xlvi, 3. Sur l’une d’elles (fig. 420) est écrit en caractères hiéroglyphiques le nom de SeSanqa (Sésac). Elle appartenait au roi de ce nom ou à un de ses officiers. G. Wilkinson, Manners, t. i, p. 221, fig. 54. Les Égyptiens portaient aussi des corselets de cuir, attachés par des bretelles passant sur les épaules. Certains de ces corselets étaient ornés de figures de lions ou d’autres animaux. G. Wilkinson, Manners, t. i, p. 220, fig. 53 ; Champollion, Monuments de l’Egypte, pi. cclxiv.

IV. Cuirasses assyriennes. — Les cuirasses des Babyloniens et des Assyriens sont mentionnées dans Jérémie, xlvi (Septante, xxvi), 4 ; li (Septante, xxviii), 3. Dans ce dernier passage, les Septante emploient le terme général SicXoc, « armes. » Dans Ézéchiel, xxiii, 24, la Vulgate nomme les cuirasses là où le texte hébreu et les Septante parlent de grands boucliers. Voir Bouclier, t. i, col. 1879. — Les cuirasses assyriennes sont de trois grandeurs et de deux modes différents. Dans les temps les plus anciens, elles descendaient jusqu’aux genoux et même jusqu’aux pieds (fig. 421). Elles étaient composées uniquement de rangs d’écaillés de fer cousus à une tunique de lin ou de peau. A. Layard, The Monuments of Nineveh, t. i, pi. 18, 19, 20, 28, "etc. Voir t. i, col. 1566, fig. 479. Plus tard, elles ne descendirent pas plus bas que la ceinture, et elles furent formées de bandes alternées de plaques dont la forme et peut-être le métal étaient différents. A. Layard, Nineveh and its remains, in-8°, Londres, 1849, t. ii, p. 336, pense que les métaux employés étaient le fer et le cuivre. Il est plus probable que les écailles du nouveau modèle, qui étaient plus petites, alternaient

avec celles de l’ancien. Les premières avaient la forme d’un rectangle long dont l’une des extrémités était arrondie. Celles qu’on a trouvées dans les fouilles ont de cinq à sept centimètres de longueur. Elles étaient placées dans le sens de leur plus grande dimension. Les petites ont vingt-cinq millimètres de haut. Une de leurs extrémités formait un angle obtus. Elles étaient placées horizontalement, chacune d’elles recouvrant un peu la suivante (fig. 422). P. Botta, Monument de Ninive, t. i, pi. 49, 60, 62, 77, etc. Ce mode de construction, tout en assurant la résistance de l’armure, la rendait plus souple. On a retrouvé dans les ruines assyriennes des restes de ces cuirasses. A. Layard, Nineveh and its remains, t. ii,

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421. — Soldats assyriens armés de cuirassée. Kimrmid. D’après Layard, Monuments of Nineveh, t. i, pi. 18.

p. 336. Voir t. i, col. 983, fig. 261 ; col. 990, fig. 265 ; col. 1082, fig. 292 ; col. 1151, fig. 314 ; col. 1886, fig. 585, 586 ; col. 1978, fig. 636. Les écailles sont souvent décorées de figures ou d’ornements en bosse. Les petites écailles n’ont pas d’ornements ; elles ont simplement, au milieu, une ligne de cuivre incrusté dans le fer. Comme la cuirasse égyptienne, la cuirasse assyrienne avait d’ordinaire une courte manche. Les écailles de cette manche étaient tantôt disposées dans le même sens que celles de la cuirasse, tantôt à angle droit avec elles. G. Rawlinson, The five great monarchies of the ancient Eastern World, ¥ édit., in-8°, Londres, 1879, t. i, p. 443-444 ; cf. p. 431. Les cuirasses assyriennes sont souvent désignées par les auteurs modernes sous le nom de cottes de mailles. Elles ressemblaient, en effet, par certains points à l’armure qui porte ce nom. C’étaient des cottes, mais des cottes d’écaillés de métal et non de mailles. Voir Cotte de mailles.

V. Cuirasses de l’armée de Gog. — Ézéchiel, xxviii, 4, dit que les soldats de Gog étaient armés de cuirasses. D’après l’interprétation commune, Gog est le chef des