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CRIBLE — CROCODILE

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comme un torrent qui inonde tout, puis comme le mouvement imprimé à un crible pour passer le grain. — Amos, ix, 9, appelle le crible kebârâh, « ouvrage à claire-voie » (Septante : Xixiioç, « van ; » Vulgate : cribrum). Le blé y est secoué, et le bon grain reste dans le crible. Les criblures du blé sont vendues. Amos, viii, 6. Ainsi sera secouée la maison d’Israël, de manière que les bons seuls soient sauvés. — Enfin Notre - Seigneur dit métaphoriquement à Pierre que Satan a demandé à passer au crible (avn&aai, cribrare) les Apôtres comme on passe le blé, c’est-à-dire de les soumettre à toutes sortes d’agitations et de persécutions. Luc, x.vn, 31. Mais il lui annonce qu’il a prié pour que sa foi ne défaille pas, pour qu’il reconnaisse par conséquent que ce mouvement n’est qu’une épreuve permise par le souverain Maître.

    1. CRIMES##

CRIMES (CHATIMENT DES). Voir Supplices.

CRIQUET. Voir Sauterelle.

    1. CRISPUS##

CRISPUS (Kpianoç), Juif de Corinthe, qui fut converti et baptisé par saint Paul, faveur qu’il partagea avec Caius et Stéphanas, les seuls que l’Apôtre eût baptisés de sa main. î Cor., 1, 14-15. Crispus portait un nom latin, ce qui n'était pas inouï parmi les Juifs de cette époque. 11 était chef de la synagogue de Corinthe, âp-/t<ruvâYa)yoç, Act., xviii, 8, et, à cause de cette fonction, sa conversion au christianisme dut avoir une importance particulière. D’après la tradition, il devint évêque de l’Ile d'Égine, près d’Athènes. Const. Apost., vii, 46, Patr. gr., 1. 1, col. 1056. L'Église grecque et l'Église latine placent sa fête au 4 octobre. Voir Tillemont, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique, Saint Paul, art. 25, in-4o, 1. 1, 1701, p. 242.

    1. CRISTAL##

CRISTAL, minéral transparent, d’aspect semblable à celui de la glace. Les deux mots qui en hébreu désignent le cristal, gâbîS (yaëïç, eminentia), Job, xxviii, 18, et qéral.i (xpiiaraXXo ; , crystallus), Ezech., 1, 22, ont tout d’abord le sens de « glace ». Il en est exactement de même, du reste, du mot grec xpùtrraXXo ; . Cf. Pline, H. N., XXXVII, ii, 9. — Job met le cristal sur le même rang que l’or, l’onyx, le saphir, le verre, le corail, la topaze, etc. Le cristal dont il parle est donc un minéral d’un certain prix à cette époque, probablement le quartz ou cristal de roche, qui ressemble si bien à la glace, ou quelque variété de quartz transparente et propre à la taille. — Dans sa vision des chérubins, Ézéchiel voit audessus de ces animaux symboliques un firmament ayant l’aspect d’un « cristal éblouissant. » Le Targum traduit ici qérah par « glace », et les autres versions par « cristal ». Comme il s’agit d’une vision, et que le prophète n’exprime que ce qui apparaît à ses yeux, les deux sens sont plausibles. Il faut en dire autant des passages où saint Jean parle d’une mer semblable au cristal, xpùotxXXoi ; , Apoc, iv, 6, d’une lumière, xxi, 11, et d’un fleuve, xxil, 1, brillants comme le cristal. Dans deux autres textes où la Vulgate emploie le mot « cristal t>, Ps. cxlvii, 17, et Eccli., xliii, 22, il ne peut être question que de glace. — Quant au mot hébreu zekûkît, Job, xxviii, 17, que quelques-uns traduisent par cristal,

il signifie verre. Voir Verre.

H. Lesêtre.

CRITICI SACRI sive clarissimorum viroiitm in sacrosancta utriusque Fœderis Biblia doclissimse adnotationes atque tractatus theologico - philologici. Cet ouvrage célèbre est une œuvre protestante. Il fut publié pour servir de complément à la Polyglotte de Walton, par John et Richard Pearson, Anthony Scattergood et Francis Gouldman. Dans cet immense recueil, ils réunirent sur tous ou presque tous les livres de l’Ancien Testament toutes les notes de Munster, de Vatable, de Castalion, de Clarius, de Drusius et de Grotius, avec celles de beaucoup d’autres sur différents livres et de

nombreuses dissertations sur des matières philologiques, , archéologiques, etc., par divers savants. Le Nouveau Testament contient les notes d'Érasme, de Vatable, deCastalion, de Clarius, de Zeger, de Grotius, etc. Au milieu de bonnes choses, il y a aussi dans cette collection du fatras, des répétitions et des contradictions et beaucoup de longueurs. — La première édition parut à Londres, en 1660, en 9 volumes in-f ». Une seconde fut donnée à Francfort, en 1695, par Gurtler, en 7 in-f ».. On en fit paraître une troisième à Amsterdam, en 9 in-f », en 1698. Deux volumes de supplément, Thésaurus theologico - philologicus, furent publiés en 1700 et 1701, etdeux autres in-folio de supplément, de peu de valeur, furent imprimés à Amsterdam, sous le titre de Thésaurus novus disserlationum ad selectiora Veteris et Novi Testamenti loca, en 1732. L'étendue démesurée de ce recueil en a toujours rendu l’usage difficile. Pour obvier à cet inconvénient, Matthew Poole en fit un abrégé, Synopsis Crilicorum aliorumque Sacrée Scripturx interpretum ; cette synopsis elle-même a cinq volumes in-f°, qui parurent à Londres, de 1669 à 1676. Ils ont été réimprimés sous la direction de Leusden, à Utrecht, en 1684, 5 in-4° (petits caractères), 1694 ; 5 in-f », Francfort, 1678, 1712 : (incorrect).

CRITIQUE SACRÉE. Voir Testament (Ancien et Nouveau).

    1. CROATES##

CROATES (VERSIONS) DE LA SAINTE ECRITURE. Les Croates, nommés par les Grecs Xopêâvoi ou XpoëaToi, par les Latins, Croatie, Chrobatse, Cruvati, arrivèrent vers le VIIe siècle dans les contrées maritimes de la Dalmatie, de l’Illyrie, et au nord ils s'établirent auprès de la rivière de Save. Le christianisme leur fut prêché par des prêtres latins ; au Xe siècle, des disciples des saints Cyrille et Méthode vinrent au milieu d’eux ; ils les confirmèrent dans la foi et introduisirent dans le service divin la langue palæo-slave, laquelle s’emploie encore chez les Croates établis auprès de la mer Adriatique et dans, les îles de Quarnero. — Pour les anciennes traductions, slaves, voir Slaves (versions) des Saintes Écritures. La langue croate appartient aux langues slaves du sud ; elle avait plusieurs dialectes. — La Sainte Écriture fut traduite en langue croate pour la première fois par Etienne Konzul Istranin, né en 1521, mort en 1580, et par Antoine Dalmatin ( voir Dalmatin). L’un et l’autre devinrent protestants très ardents et voulurent propager le luthéranisme parmi les Croates au moyen de la version de la Bible. Les exemplaires de leur version ont été complètement détruits. — Depuis le xvie siècle, les Croates eurent à défendre sans cesse leur patrie contre leurs ennemis, et cet état de guerre anéantit chez eux la vie littéraire, excepté dans quelques parties de la Dalmatie. — Au commencement du xixe siècle, Pierre Katancic, de l’ordre de Saint -François (1750-1827), traduisit la Sainte Écriture du latin de la Vulgate en dialecte bosnien ; sa version, fut publiée en 1831, à Buda-Pesth, avec l’approbation du primat hongrois. — En 1857-1861, Jean Skaric, professeur à Jadr, publia une nouvelle traduction et un commentaire étendu de la Sainte Écriture en dialecte dalmatin, à Vienne. — La traduction la plus répandue est celle du D r George Danicic (Ancien Testament) et celle de Vuk Karadzic (Nouveau Testament) ; elle est en pur croate, et a été publiée par la Société biblique, à Vienne, en 1868 (sans les livres deutérocanoniques). — Actuellement l’archevêque de Serajevo, le D r Joseph Stadler, travaille à un commentaire du Nouveau Testament ; il a publié en 1893 l'Évangile de saint Matthieu, et en 1894 l'Évangile de saint Marc. J. Sedlacek.

CROCODILE. Cet animal n’a pas de nom qui lui soit propre en hébreu. On le désignait en cette langue par trois mots de sens plus général : rahab, littéralement