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CRÈCHE — CRÉMATION DES CORPS

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la basilique libérienne est mentionnée pour la première fois avec le titre de Beata Maria ad prsssepe. Liber pontificalis, édit. Duchesne, t. I, p. 331. Théodore, né en Palestine, resta en rapports continuels avec son lieu d’origine. Sa piété personnelle et le péril que faisaient courir à tous les souvenirs sacrés des Lieux Saints les incursions des musulmans le portèrent sans doute à recueillir à Rome les reliques de la crèche. Sous Adrien I" (772-795) apparaît la première mention d’un autel de la crèche. Liber pontificalis, t. ii, p. 522. Dans le cours des âges, les papes se plurent à entourer d’honneurs les reliques de Sainte-Marie-Majeure, et ils multiplièrent les ornements autour de ces restes sacrés. — À l’occasion des réparations exécutées en juin 1893, on examina soigneusement une inscription en caractères grecs, qui se voit sur une des planchettes de la crèche. Cette inscription, assez fragmentaire, parle d’une décoration à exécuter : il y aura deux anges, cinq martyrs montés sur des chevaux, etc., « et que l’on mette de l’or à cette belle image. » Les caractères sont majuscules et permettent de fixer la date de cette inscription entre le vu » et le ix 8 siècle. La planchette qui porte ces caractères a-t-elle vraiment appartenu à la crèche primitive ? Ne faisait-elle pas plutôt partie d’un précieux tableau connu dès le xine siècle sous le nom de puerperium et contenant d’autres reliques de la crèche, spécialement un linge ayant servi à envelopper l’enfant Jésus ? Le sac de Rome par le connétable de Bourbon, en 1527, et le pillage qui se fit alors de toutes les choses sacrées ont fait disparaître bien des reliques et mis le désordre dans celles qui échappèrent. C’est à cette époque que fut détruit le tableau du puerperium, dont quelques fragments furent sans doute sauvés du désastre. On ne peut manquer de s'étonner que l’on ait écrit sur le bois même de la crèche, si la planchette en question en faisait partie, une commande de travail à exécuter. Notons pourtant que, dans un inventaire dressé à l'époque de Martin V (1417-1431), Cod. Vatic. latin. 3536, fol. 58, on compte cinq morceaux de bois provenant de la crèche, indépendamment des reliques qui faisaient partie du puerperium. Il se pourrait qu’une des planchettes de la crèche ait disparu et qu’on l’ait remplacée par une autre empruntée au tableau. Voir G. Cozza-Luzi, L’insci’iption grecque sur le bois de la crèche du Sauveur, dans les Analecta juris ponti/icii, janvier 1895, p. 65-74 ; Rohault de Fleury, Instruments de la passion, Paris, 1870, p. 278.

H. Lesêtre.

CREDNER Karl Auguste, théologien protestant rationaliste, né le 10 janvier 1797 à Waltershausen, près de Gotha, mort à Giessen le 16 juillet 1857. Il fit ses études à Iéna et à Breslau. Le grade de docteur lui fut conféré à Iéna, en 1827, pour sa thèse De prophetarum minorum versionis syriæse quam Peschita dicunt indole, et il devint privât docent de théologie à l’université de cette ville, en 1828, en y publiant son De lïbrorvm Novi Testamenti inspiratione quid statuerint christiani ante sxculum médium tertium. Dès 1830, il reçut le titre de professeur extraordinaire. En 1831, il fit paraître Der Prophet Joël ubersetzt und erklârt, in-8°, Halle, commentaire très étudié. Son travail eut du succès et lui valut d'être appelé à Giessen, où il se rendit en avril 1832 et où il enseigna l’histoire ecclésiastique et l’exégèse de l’Ancien et du Nouveau Testament. Cette même année 1832, il donna le tome I er de ses Beitrâge zur Einleitung in die biblwchen Schriften, dont le sous-titre porte : Die Evangelien der Petriner oder Jvdenchristen, in-8°, Halle. Le tome II vit aussi le jour à Halle, en 1838, avec le sous-titre de Dos alttestamentliche Urevangelium. En 1836, il avait fait imprimer Die Einleitung in das Neue Testament, t. i, in-8°, Halle. On a aussi de lui : Zur Geschichte des Kanons, in-8°, Halle, 1847 ; Die Geschichte des Neuen Testaments, in-8°. Francfort, 1852 ; Geschichte des neutestamentlichen Kanon, ouvrage

posthume publié par G. Volkmar, in-8°, Berlin, 1860. Mentionnons aussi de Credner Das Neue Testament nach Zweck, Ursprung und Inhalt fur denkende Léser der Bibel, 2 in-8°, Giessen, 1841-1847, ouvrage destiné à vulgariser les idées de l’auteur dans un cercle plus étendu que celui des professeurs et des universités. Credner fut un des collaborateurs de la Cyclopsedia of Biblical Littérature de Kitto. — Voir Siegfried, dans VAllgemeine deutsche Biographie, t. iv, 1876, p. 575-583 ; A. W. Lindsay, dans Kitto’s Cyclopœdia of Biblical Littérature, 3e édit., t. i, 1862, p. 581 ; 0. Zockler, dans Herzog’s Real-Encyklopàdie, 2e édit., t. i, 1878, p. 385-389.

F. VlGOUROUX. CRELIER Henri Joseph, exégète catholique, né à Bure, près de Porrentruy, au diocèse de Bàle, le 16 octobre 1816, mort curé de Bressancourt, le 22 avril 1889. D’abord professeur au collège de Porrentruy (1845-1855), où il enseigna les lettres, puis la philosophie, il devint, à l'époque de la transformation du collège en école cantonale, aumônier des dames du Sacré-Cœur de Besançon, et consacra ses loisirs à l'étude de l'Écriture Sainte. Rentré dans son pays et nommé à la cure de Rebeuvelier, il en fut chassé par le kulturkampf bernois (1872). Après l’exil du clergé jurassien, il accepta la cure de Bressancourt, où il passa les dix dernières années de sa vie. Littérateur de mérite, hébraïsant distingué, il a publié plusieurs ouvrages estimés : Les Psaumes traduits littéralement sur le texte hébreu avec un commentaire, t. i, in-8°, Paris, 1858 (ouvrage inachevé) ; Le livre de Job vengé des interprétations fausses et impies de M. E. Renan, in-8°, Paris, 1860 ; Le Cantique des cantiques vengé des interprétations fausses et impies de M. E. Renan, in-8°, Paris, 1861 ; M.E.Renan guerroyant contre le surnaturel, in-8°, Paris, 1863 ; M. E. Renan trahissant le Christ par un roman, ou Examen critique de la Vie de Jésus, in-8°, Paris, 1864. Dans le Commentaire de la Bible publié chez Lethielleux, il donna : Les Actes des Apôtres, in-8°, Paris, 1883 ; Exode, introduction critique et commentaires, in-8°, Paris, 1886 ; Lévitique, introduction critique et commentaires, in-8° Paris, 1886 ; La Genèse et introduction au Pentateuque, in-8°, Paris, 1889. Cf. Études de philosophie, de théologie et d’histoire, publiées par les PP. Daniel et Gagarin, nouv. série, t. i, 1859, p. 599-613 ; t. ii, 1860, p. 496 ; Bibliographie catholique, 1859, p. 331-334 ; 1861, p. 51 ; 1802, p. 363 ; 1864, p. 300 ; La Liberté, 27 avril 1889 ; Fribourg en Suisse. E. Levesque.

    1. CRELL Jean##

CRELL Jean, théologien socinien allemand, né à Helmetzhein, près de Nuremberg, le 26 juillet 1590, mort le Il juin 1633 à Cracovie, où il remplissait les fonctions de pasteur. Il traduisit en allemand le Nouveau Testament, publié sous ce titre : Das Neue Testament, das ist, aile Bûcher des neuen Bundes welchen Gott durch Christum mit dem Menschen gemacht hat, treulich aus dem griechischen ins deutsche versetzet, in-8°, Cracovie, 1630. Ses divers ouvrages ont été réunis sous ce titre : Opéra omnia exegetica ; sive ejus in pierosque Novi Testamenti libros commentarii maximam. partem inediti, in-f°, Amsterdam, 1656. —Voir Christ, von den Sand, Bibliotheca anti-trinitariorum (1694), p. 115 ; Walch, Bibliotheca theologica, t. iv, p. 162, 617, 618.

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CRÉMATION DES CORPS. Elle n'était pas en usage chez les Hébreux, qui enterraient leurs morts et ne brûlaient pas leurs restes, comme les Grecs et les Latins. Tacite en a fait la remarque en disant des Juifs, Hist., v, 5 : Potius corpora condere quam cremaree more œgyptio. On ne brûlait les cadavres qu’accidentellement, en temps de guerre ou de peste : c’est ainsi que les habitants de Jabès de Galaad brûlèrent les corps de Saül et de ses fils, qui avaient péri sur le champ de bataille. I Sam. (I Reg.}, xxxi, 12. Le prophète Amos, vi, 10, dit que l’infidélité