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COURGE — COURONNE


semblables de la part des grammairiens. Alors il suivit les traducteurs grecs, comme Symmaque, qui avaient rendu qîqâyôn par 7.iua6ç, « lierre, » et il mit hedera. Celte substitution de hedera à cncurbita fut l’occasion de troubles dans l'Église d’Oéa, en Afrique. Saint Augustin, Epist. i.xxi, 5, t. xxxiii, col. 242-243, s’en plaignit à saint Jérôme, en apportant contre lui le témoignage des Juifs de cet endroit. Il reçut cette réponse : « Si vos Juifs, par malice ou par ignorance, prétendent que le texte hébreu est conforme aux exemplaires grecs et latins, il est manifeste qu’ils ne savent pas l’hébreu, ou qu’ils ont voulu mentir pour se moquer de ceux qui cultivent la courge. » S. Jérôme, Epist. cxii, t. xxii, col. 931. Cf. Jean l’Heureux (Macarius), Hagioglypta, sive pictural et sculptures sacrss antiquiores, édit. Garrucci, in-8°, Paris, 1856, p. 211. Voir Ricin. E. Levesque.

    1. COURONNE##

COURONNE (Hébreu : 'âldrdh, de 'dtar, « entourer, » cf. I Reg., xxiii, 26 ; Ps. v, 13 ; Eccli., l, 13 ;

parce qu’elle plaçait la couronne royale sur la tête des chefs de ses colonies. Is., xxiii, 8. — 2° Les couronnes sacerdotales. — Zacharie, vi, 11, 14, parle de couronnes sur la tête du grand prêtre ; ces couronnes représentent sans doute la royauté et le sacerdoce du Messie. Il est aussi question d’une couronne d’or sur la tiare du grand prêtre. Eccli., xlv, 9, 14. Voir Tiare. Toutes ces couronnes royales ou pontificales affectaient la forme de tiare, qui se retrouve fréquemment dans les monuments figurés et les statues d’Egypte, t. i, fig. 219, 306, col. 900, 1126 ; d’Assyrie, t. i, fig. 216, 217, col. 898, 899, et de Perse, t. i, fig. 221, col. 901. — 3° Les couronnes offertes en hommage. — On offrait des couronnes à un roi ou à son représentant en signe de soumission. C’est ainsi que les peuples révoltés de Syrie se soumettent à Holopherne en lui présentant des couronnes. Judith, , m, 10. Plus tard, cette offrande volontaire devint un véritable tribut dont les rois de Syrie daignèrent parfois exempter les Juifs. I Mach, , x, 29 ; xi, 35 ; xiii, 37, 39 ;

Festin dans lequel les convives portent des couronnes. D’opr6s J. Micali, StoHa degll antichi popoli Italianl.

Atlas, fav. 38.

kàtér, Esth., vi, 8 ; Prov., xiv, 18 ; livyâh, de lâvâh, « tordre, tourner, » Prov., i, 9 ; IV, 9 ; Septante : erréçavo ; [dans À et., xiv, 13 : <jzt>.i.a ] ; Vulgate : corona), ornement qui se porte sur la tête et qui, originairement composé de feuillage ou de ileurs, a été parfois ensuite imité en métal. La Sainte Écriture parle de couronnes tantôt dans le sens littéral, tantôt dans un sens métaphorique ou symbolique.

I. Les couronnes au sens littéral. — 1° Les couronnes royales. — Joab s’empare de la couronne du roi des Ammonites et la place sur la tête de David. Cette couronne d’or, enrichie de pierres précieuses, « pesait un talent d’or » (près de cinquante-neuf kilogrammes), c’est-à-dire probablement valait ce poids d’or brut. II Reg., xii, 30 ; I Par., xx, 2. La Bible mentionne encore une couronne de pierres précieuses de David, Ps. xxi (xx), 4, peut-être la même que la précédente ; la couronne du roi Salomon au jour de ses noces, Cant., iii, 11 ; celle du roi de Perse, Esth., vi, 8 ; celle qui fut mise sur la tête de Mardochée, Esth., viii, 15 ; celle que le roi de Syrie, Alexandre Bala, envoya à Jonathas avec la pourpre, afin de le constituer roi de Judée. IMach., x, 20. La ville de Tyr est appelée hamma' âtirâh, « celle qui couronne, »

II Mach., xiv, 4. Cf. Hérodien, I, vii, 4, 11 ; Suétone, Nero, 25 ; Tite-Live, xxxiii, 33. — 4° Les couronnes dans les festins. — On portait des couronnes dans les festins et dans les circonstances joyeuses. Cf. III Mach., iv, 8 ; vu, 16 ; Athénée, Deipnosoph., xv, 673 (fig. 393). Le président du banquet en recevait une, chez les Juifs des derniers temps. Eccli., xxxii, 3. Les jouisseurs incrédules se couronnaient de roses dans leurs festins. Sap., ii, 8. — 5° Les couronnes idolâtriques. — Les dieux de Babylone ont la tête ornée de couronnes d’or et d’argent. Bar., vi, 9. Cf. t. i, fig. 454, col. 1482. Les Juifs se couronnent de lierre, quand ils célèbrent les fêtes de Bacchus sous les Séleucides. II Mach., vi, 7. Cf. t. i, col. 1378. Quand Paul et Barnabe se présentent à Lystre, le prêtre de Jupiter, qui les prend pour des divinités, accourt avec des victimes et des couronnes. Act., xiv, 12. Ces couronnes étaient destinées aux victimes et aussi aux sacrificateurs. Cf. Hérodote, ii, 45 ; Lucien, De dea syra, 58 ; Diodore de Sicile, xvi, 91 ; Virgile, Mn., v, 366 ; Ovide, Metam., xv, 130 ; etc. — 6° Les couronnes des athlètes. — Saint Paul, I Cor., ix, 25, parle de ces couronnes périssables qu’ambitionnent les athlètes. Voir Athlètes et les couronnes en question représentées t. i, fig. 352, 353,