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COUREUR — COURGE


ù tpézovreç, que la Vulgate traduit par qui currunt. Il compare souvent la vie chrétienne à une course, et, dans les incidents ordinaires de ce concours, il trouve autant de leçons pour les iidèles. Act., xx, 24 ; Gal., ii, 2 ; v, 7 ; Phil., ii, 16 ; Rom., ix, 16 ; II Tim. iv, 7-8. Voir Athlète, t. i, col. 1223-1225, et Stade. E. Beurlier.

COURGE. — I. Description. — Herbe annuelle de la famille des Cucurbi lacées, remarquable par ses fruits

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391. — Cucurbita Lagenarla.

charnus, atteignant souvent un volume énorme, et de formes très variées. La tige est longuement rampante,

accrochantes. Les fleurs sont monoïques, à corolle gamopétale ; les mâles à cinq étamines, dont quatre réunies par deux ; les femelles à ovaire infère, avec style court et trifide. — La principale espèce est le potiron (Cucurbita maxima), à pédoncule renflé et feuilles plus larges que longues. La citrouille (Cucurbita Pepo), longtemps confondue avec le précédent, a le pédoncule plus mince et plus profondément cannelé. Une troisième espèce ( Cucurbita Lagenaria) (fig. 391), à tige plus sarmenteuse et à Heurs blanches, est souvent utilisée à recouvrir les pans de murs ou à former des tonnelles. La chair, plus mince que dans les autres espèces, ne se mange pas ; mais la dureté que prennent en se desséchant les enveloppes du fruit permet de l’employer comme vase à contenir les liquides, après qu’on l’a vidé de sa pulpe et des graines. La forme est celle d’une bouteille à long goulot dans la variété nommée cougourde. Ce goulot se renfle lui-même presque autant que la partie ventrue dans la vraie gourde des pèlerins ; enfin tout étranglement disparaît dans la forme dite calebasse. — Ces plantes, originaires de l’Inde et de l’Afrique, sont extrêmement polymorphes, et la culture, qui les a propagées dans le monde entier, en a obtenu d’innombrables variétés par leur croisement, soit entre elles, soit avec leurs congénères. F. Hy.

IL Exégèse. — Les Septante ont traduit le qîqâyôn, la plante qui ombragea Jonas, IV, 6, 7, 9, 10, par xoXoxûvôt], entendant par ce mot la courge, comme du reste l’ancienne version Italique l’a bien rendu du grec : cucurbita. Aussi dans les catacombes Jonas est-il représenté souvent assis ou couché sous une courge disposée en berceau et garnie de feuilles et de fruits (fig. 392). Saint Jérôme, en traduisant sur l’hébreu le texte de Jonas, savait que ce sens n'était pas exact, et qu’il s’agissait du ricin, comme on le croit communément aujourd’hui. Il dit lui-même, In Jonam, IV, 6, t. xxv, col. 1148, que, ne trouvant pas de nom pour cette plante dans la langue latine (Pline, H. N., xv, 7, est le seul auteur latin ancien qui en ait parlé et l’ait appelé ricinus), il avait pensé d’abord transcrire le nom même du texte hébreu ; mais

392. — Jonas sous la cucurbite. An milieu, le Bon Pasteur. À gauche, au bas, Jonas est Jeté dans la mer et englontl par le monstre marin. Au-dessus, il est rejeté vivant. À droite, au bas, pousse la cucurbite. Au-dessus, elle a grandi, et Jonas repose à son ombre. Catacombe de Sainte-Sotère. D’après de Rossi, Borna sotterranea, t. iii, pi. x.

couverte de poils rudes, ainsi que les feuilles, qui sont amples, à limbe lobé et pourvues à leur base de vrilles

il craignit de n'être pas compris et de fournir lieu, comme il le dit, ibid., à des commentaires invrai-