Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/561

Cette page n’a pas encore été corrigée
1075
1076
COUPE


des antiquaires de France, 1858, t. xxiv, p. 3, 75-100 ; Pierret, Salle historique de la galerie égyptienne, Paris, 1877, p. 86-87. — C’est dans un kôs que le pauvre de l’apologue de Nathan fait boire sa brebis. II Reg., xii, 3. La coupe à boire le vin s’appelle également kîs ou kôs. Prov., xxiii, 31.

2. Sens métaphorique. — Mais le plus souvent les auteurs sacrés prennent le mot kôs dans un sens métaphorique. Babylone est une coupe d’or aux mains du Seigneur ; toutes les nations y ont bu. Jer., Ll, 7. — Dans les Psaumes, David dit que Dieu est « la portion de son lot et de sa coupe », Ps. xv (xvi), 5, c’est-à-dire qu’il constitue tout son bien. La métaphore suppose sans doute que l’on tirait au sort, dans une coupe, la part d’héritage qui revenait à chaque enfant. David se félicite de son lot : « Ma coupe est l’abondance même, » Ps. xxii (xxm), 5 ; car le Seigneur le comble de biens. — L’n autre psalmiste appelle « coupe des saluts », c’est-à-dire de la délivrance, Ps. cxv (cxvi), 5, la coupe dont on se sert dans les festins de joie et d’action de grâces. — Les prophètes aiment à représenter sous la figure d’une « coupe de colère » ou

387. — Coupes égyptiennes du musée du Louvre. En haut, coupe en or où sont représentés des poissons. Don du liharaon Tnothmès ni. à Thoth, un de ses officiers. Dans le bas, coupe en bronze, au nom de Nesi-Amenl, prêtre thébain du temple d’Ammon. « de vengeance » le châtiment divin, qui doit être versé sur la tête des coupables comme le contenu d’une coupe funeste. Is., LI, 17, 22 ; Jer., xxv, 15, 17 ; xlix, 12 ; Ezech., xxiii, 31-33 ; Hab., ii, 16 ; Lam., iv, 21.

2° Gdbîa’, xepâquov, scyphus, plus grand que le kôs, la coupe pleine de vin que les Réchabites refusent de boire. Jer., xxxv, 5. La coupe de Joseph, en Egypte, s’appelle aussi gâbia’, y.ôvS-j, scyphus. Gen., xliv, 2. C’était une coupe d’argent que Joseph ordonna de cacher dans le sac de blé de Benjamin, et qu’ensuite un serviteur alla réclamer en disant : « C’est celle dans laquelle boit mon maître et par laquelle il connaît les choses cachées. » Le texte sacré fait ici allusion à un art occulte appelé cyathomancie ou culicomancie, c’est-à-dire divination au moyen des coupes. Voici en quoi consistait cet art. On versait de l’eau dans une coupe, puis l’on y jetait des fragments de matières précieuses et brillantes, or, argent, pierres, perles, etc. Des figures produites par ces objets au fond de 1 eau l’on tirait la connaissance des choses à venir et des choses cachées. Cette espèce de divination est restée commune en Orient. Norden, Voyage d’Egypte et de Nubie, trad. Lenglès, Taris, 1795-1798, vu » partie, 4 janvier 1738, t. iii, p. 08,

raconte qu’un personnage de Derri, nommé Baram, fit difficulté pour le recevoir avec ses compagnons et dit : k Je sais déjà quelles gens vous êtes : j’ai consulté ma coupe, et j’y ai trouvé que vous étiez ceux dont un de nos prophètes a dit qu’il viendrait des Francs travestis… » Dans un ouvrage chinois de 1792, il est dit des devins : a Quelquefois ils regardent dans une jatte d’eau et y voient ce qui doit arriver. » Nouveau journal asiatique, octobre 1829, p. 261. Les poètes persans font aussi de fréquentes allusions à la coupe divinatoire. Cf. Wiseman, Discours sur les rapports entre la science et la religion, trad. de Genoude, Paris, 4e édit., XIe dise, p. 401 -403. Joseph a-t-il vraiment exercé l’art divinatoire au moyen de sa coupe ? Sans doute, il disait lui-même à ses frères : « Ignorez-vous donc que je n’ai pas d’égal dans la science de la divination ? » Gen., xliv, 15. Mais il n’est pas nécessaire de voir en toute cette scène autre chose qu’une feinte qui se continue jusqu’au dénouement. S. Thomas, Summ. theol., H » u ffi, q. xcv, art. vu ad 1, dit à ce sujet : « Quand Joseph assure qu’il n’a pas d’égal dans l’art de la divination, il parle par fiction et non sérieusement ; il fait peut-être allusion à l’opinion qu’on a de lui, et son intendant parle de même. » Cf. S. Augustin, Qusest. in Heptat., i, 145, t. xxxiv, col. 587.

3° Qubba’at (assyrien, qabûlu), mx^piov, calix, la coupe de la colère divine. Is., ii, 17, 22.

[[File: [Image à insérer] |300px]]
388. — Coupes égyptiennes en albâtre.

Musée du Louvre ( coupe à gauche) ; British Muséum

( coupe à droite).

4° Sêfél (assyrien, saplu), écuelle ou tasse dans laquelle on boit du lait, Jud., v, 25 (Xe-zirr, , phiala), et dans laquelle Gédéon exprime la rosée de la toison. Jud., vi, 38 (/.eviivr), concha). C’était une coupe sans profondeur.

5° Qesâôt, employé seulement au pluriel, trrcovSeïa, cratères, phialx, vase en forme de cruche, désigne des espèces de coupes employées dans le Temple pour les libations. Exod., xxv, 29 ; xxxvii, 16 ; Num., IV, 7 ; I Par., xxviii, 17.

6° Mizrâq, de zâraq, « répandre, » çiiXï], phiala, est le nom d’autres vases à libations, en or et en argent, qui servaient dans le Temple, Exod., xxvii, 3 ; xxxviii, 3 ; Num., iv, 14 ; vii, 13, 19, 25 ; III Reg., vii, 40, 50 ; II Par., iv, 11, 22, et qui furent emportées par Nabuchodonosor. IV Reg., xxv, 15 ; Jer., lii, 18, 19. Il y en eut de semblables dans le second Temple. Zach., xiv, 23. On employait encore le mizrâq pour boire le vin. Am., vi, 6.

7° Menaqqif, x-Ja60 ; , cyathus, est aussi une coupe à libations. Exod., xxv, 29 ; xxxvii, 16 ; Num., iv, 7 ; Jer., lu, 19.

Sur d’autres vases dont la forme rappelle plus ou moins celle de la coupe, ’aggân (égyptien, ahana, c< bassin » ), kefôr (assyrien, kapru), saf, voir Vases du Temple ; surqullàh, vase à huile, voir Lampe.

II. Dans le Nouveau Testament. — 1° On donne le