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COU — COUDEE


du Cantique, i, 9 ; iv, 4, 9 ; vii, 4, célèbre la beauté du cou de l'épouse. C’est le cou qui porte les parures et les colliers. Gen., xii, 42 ; Jud., v, 30 ; Prov., i, 9 ; Eccli., yi, 25 ; Ezech., xvi, 11 ; Dan., v, 7, 16, 29. Il reçoit la charge des fardeaux, du joug et des chaînes. Gen., xxvji, 40 ; Lev., xxvi, 13 ; Deut., xxviii, 48 ; II Esdr., m, 5 ; Eccli., xxxiii, 27 ; ii, 34 ; Is., x, 27 ; lii, 2 ; Jer., xxvii, 2, 8, 12 ; xxvrn, 10-12, 14 ; xxx, 8 ; xlviii, 39 ; Lam., i, 14 ; v, 5 ; Os., x, 11 ; Mich., ii, 3 ; Act., xv, 10.

— On saisit l’ennemi en le prenant au collet. Gen. xux, 8 ; Job, xvi, 13 ; II Par., xxiii, 15. On met le pied sur le cou du vaincu. Deut., xxxiii, 29 ; Jos., x, 24 ; Bar., iv, 25. On brise le cou, Ps. cxxvin (cxxix), 4 ; on y attache une meule de moulin pour faire périr quelqu’un dans l’eau, Matth., xviii, 6 ; Marc, ix, 41 ; Luc, xvii, 2 ; on pend par le cou, I Mach., i, 64 ; on le coupe, Ezech., xxi, 29 ; II Par., xviii, 33 ; Judith, xiii, 10 ; xvi, 11, ou enfin on le donne soi-même à couper. Rom., xvi, 4. En signe de clémence, Assuérus touche de son sceptre d’or le cou d’Eslher, xv, 15. On tombe au cou de quelqu’un pour l’embrasser, Gen., xxxiii, 4 ; xlv, 14 ; xlvi, 29 ; Luc, xv, 20 ; Act., XX, 37, ou pour pleurer. Tob., vii, 6.

II. Expressions métaphoriques. — Être submergé jusqu’au cou, c’est souffrir de grandes tribulations. Is., vin, 8 ; xxx, 28. Le cou raide et inflexible est toujours dans la Sainte Écriture un symbole d’orgueil, d’opiniâtreté, d’endurcissement dans le mal. Exod., xxxii, 9 ; xxxm, 3, 5 ; xxxiv, 9 ; Deut., ix, 6, 13 ; x, 16 ; xxxi, 27 ; IVReg., xvii, 14 ; II Par., xxx, 8 ; xxxvi, 13 ; II Esdr., ix, 16, 17, 29 ; Job, xv, 26 ; Ps. lxxv, 6 (texte hébreu) ; Prov., xxix, 1 ; Is., iii, 16 ; Jer., vii, 26 ; xvii, 23 ; xix, 15 ; Bar., ii, 30 ; Act., vii, 51. Isaïe, xlviii, 4, reproche même à son peuple d’avoir « la nuque raide comme une barre de fer ». Le cou est assoupli, c’est-à-dire la docilité et l’humilité sont procurées par l'éducation, Eccli., xxx, 12 ; par l'épreuve, Job, xvl, 13 ; Eccli., xxxviii, 19, et par la soumission volontaire. Bar., ii, 21. — Montrer la nuque ( 'orêf), c’est se détourner de quelqu’un ou fuir devant l’ennemi. Exod., xxiii, 27 ; Jos., vii, 8, 12 ; II Par., xxix, 6 ; Ps. xviii, 41 ; Jer., ii, 27 ; xxxii, 33 ; xlviii, 39.

H. Lesêtre.
    1. COUCOU##

COUCOU, oiseau de l’ordre des grimpeurs et de la famille des cuculidés, long d’une trentaine de centimètres environ, avec une queue de couleur blanc-jaunâtre tirant parfois sur le verdâtre avec des taches cendrées (fig. 381).

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381. — Le coucou.

L’oiseau est voyageur. Il passe l’hiver en Asie ou en Afrique et vient en Europe au commencement du printemps. La femelle du coucou pond huit ou dix œufs dans l’espace de six ou sept semaines. Comme il lui serait impossible de les couver dans ces conditions, elle les prend dans son bec, après les avoir pondus sur le sable, et va les déposer dans le nid de quelque passereau insectivore, alouette, fauvette, rossignol, merle, etc., qui couve l’intrus en même temps que ses propres œufs et ensuite le nourrit après son éclosion. Le coucou eot doué dune

remarquable faculté de mimétisme. Ses œufs prennent fréquemment la couleur des œufs de l’oiseau dans le nid duquel ils ont été déposés. Lui-même, faible et incapable de se défendre, mime l'épervier et effraye ainsi les ennemis qui pourraient l’attaquer. Les petits coucous noirs d’Orient ressemblent à des espèces de faucons, tandis que d’autres copient les élourneaux à teintes métalliques. Cuénot, Moyens de défense dans la série animale, Paris, 1892, p. 124, 125. — Il existe en Palestine deux espèces de coucous, le coucou commun de nos pays, le cuculus canorus, qui, même en arabe, porte le nom de coucou reproduisant son cri, et un grand coucou moucheté, Voxylophus glandarius, qui dépose ses œufs dans le nid du corbeau, quelquefois de la corneille ou de la pie. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 210. — Il n’est pas probable que le coucou soit mentionné dans la Bible. Seule la version autorisée anglaise traduit par le nom de cet oiseau l’hébreu sahaf. Ce mot signifie étymologiquement le « mince » et désigne un oiseau qui attire l’attention par sa légèreté ou sa maigreur. Les versions ont traduit Sahaf par Xipoç, larus, « mouette. » Il n’y a aucune raison pour abandonner leur traduction en faveur de celle qu’adopte la version anglaise, et que n’essaye de défendre aucun auteur. Le sahaf est rangé parmi les oiseaux impurs, Lev., xi, 16 ; Deut., xiv, 15, ce qui convient beaucoup mieux à la mouette, abondante sur les rivages, à chair coriace et de mauvais goût, qu’au coucou, beaucoup plus rare et difficile à prendre. Voir Mouette, Pétrel.

H. Lesêtre.
    1. COUDÉE##

COUDÉE (hébreu : 'ammdh ; Septante : itîjx u « j Vulgate : cubitus), mesure de longueur employée généralement chez les anciens, et qui représentait la distance moyenne du coude à l’extrémité du doigt du milieu. lie nom même par lequel la langue hébraïque désigne cette mesure se retrouve avec quelques variantes chez presque tous les peuples sémitiques. On peut aussi en rapprocher le nom égyptien, meh, mah, conservé en copte sous la

forme XX£>&, mahi, JU-&.ÛE, mahé.

I. Valeur de la coudée. — Cette mesure étant prise du corps humain, comme le doigt, la palme, le pied, etc., ne pouvait être en soi qu’approximative ; elle devait naturellement varier suivant les différents peuples. Pour amener moins de variation, dans chaque contrée une longueur conventionnelle ou étalon était choisie ; mais chez les anciens il ne faut pas chercher la précision des mesures modernes : de là une certaine divergence entre lés spécimens de mesure conservés jusqu'à nos jours et entre les indications des auteurs.

1° Coudée hébraïque. — Plusieurs coudées ont été en usage en Palestine. L’auteur du second livre des Paralipomènes, qui vivait probablement à l'époque de la domination persane, donnant les dimensions du Temple de Salomon, dit qu’il avait 60 coudées de long et 20 de large selon la première (c’est-à-dire ancienne) mesure, bammiddâh hâri’Sônâh. II Par., iii, 3. Or Ézéchiel, décrivant les dimensions du temple nouveau qu’il contemple dans ses visions, emploie la canne, qânéh, de six coudées, chaque coudée évaluée à une coudée ordinaire et un palme. Ezech., XL, 5 ; xliii, 13. La coudée qui servait aux mesures du Temple avait donc un palme de plus que la coudée ordinaire au temps de la captivité. Ce n’est pas seulement à cette époque tardive, mais à l'époque de Moïse, qu’une coudée commune est signalée. Ee’ammap 'is, « selon la coudée vulgaire, » est-il dit, Deut., iii, 11, en parlant du sarcophage en basalte du géant Og. On fit donc usage en Israël de deux coudées : la coudée employée pour les mesures du Tabernacle et du Temple, c’est-à-dire la grande coudée ou coudée sacrée, et la coudée vulgaire ou petite coudée. Il en était ainsi en Egypte et en Babylonie, où à côté de la coudée commune on employait la coudée royale. D’après Ézéchiel, xun, 13, 17, l’empan égale une