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COTTE DE MAILLES — COU


de mailles. Les soldats placés sur les éléphants étaient Te810pax[U[i.£voi Iv i).Uff18wioï ; , in loricis concatenatis. I Mach., vi, 35. La cotte de mailles était une sorte de tunique formée de chaînons de métal attachés les uns aux autres. Elle facilitait les mouvements par sa souplesse, et en même temps offrait une résistance presque aussi grande que la cuirasse aux coups des armes offensives. Les Septante emploient le même mot pour traduire

379.— Cotte de mailles gauloise sur un bas-relief de Pergame. D’après une photographie.

l’hébreu Siryôn qaiqaSHm, dans la description des armes du Philistin Goliath. I Reg. (Sam.), xvii, 5. Josèphe, Ant. jud., VII, xii, 1, dit aussi que le géant Philistin Acmon portait une cotte de mailles. L’expression hébraïque signifie une cuirasse faite d'écaillés de métal, et la Vulgate traduit exactement lorica squamata. Cette

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380. — Débris d’une cotte de mailles romaine trouvée à Mayence. D’après Lindenschmidt, Die Alterthilmer umerer heidnischen Yorzeit, t. i, xii, pi. 4, n° 4.

cuirasse s’appelait en grec 8u>paE XsjhSwtôî. Voir Cuirasse. La cotte de mailles à chaînons était inconnue des Égyptiens et des Assyriens, qui ne portaient que la cuirasse d'écaillés ou de peau. La forme de ces cuirasses, qui avaient des manches, a fait que certains auteurs les ont appelées improprement cottes de mailles. Les Grecs avaient également des cuirasses de peau ou des cuirasses faites de deux larges plaques métalliques ; les soldats d’Antiochus, armés de cottes de mailles, devaient donc appartenir à quelque peuplade barbare. Celles qui Sont représentées sur un bas-relief de Pergame sont des vêtements gaulois


(fig. 379). R. Bohn, Dos Heiligthum der Athena Polias Nikephoros ; AUei tïtmer von Pergamon, t. ii, in-f°, Berlin, 1885, pi. 44, 46. Cf. Baumeister, Denkmàler des classischen Altertums, in-4°, Munich, 1887, p. 1282 et 2041, fig. 1433 et 2231. — Les Celtes et les Lusitaniens connaissaient la cotte de mailles. Diodore de Sicile, v, 30 ; Strabon, III, iv, 6. Les Romains la leur empruntèrent, Varron, De lingua latin., v, 116, et à l'époque de Polybe, les citoyens de la première classe commencèrent à s’en revêtir. Polybe, VI, xxiii, 15 ; XXXI, ni, 3. Cf. Athénée, v, 22. La cotte de mailles romaine s’appelait lorica hamata (fig. 380). Sous l’empire, les monuments ne la montrent portée que par les prétoriens et par les officiers. L. Lindenschmit, Die Alterthïimer umerer heidnischen Vorzeit, in-4°, Mayence, 1858-1871, t. i, iv, pi. 6 ; xii, pi. 4 ; "W. Kroehner, La colonne Trajane, in-f°, Paris, 1872, pi. 71.

    1. COTTONIANUS##

COTTONIANUS (CODEX). Ce manuscrit de la Bible grecque appartient au British Muséum, à Londres, où il est coté Otho B vi. L'écriture est onciale, d’une main du ve ou du VIe siècle : une colonne par page, chaque colonne comptant 26-28 lignes. Les initiales sont très grandes et dans la marge. Ni esprits ni accents, ponctuation par points simples, parchemin d’une finesse moyenne. De ce manuscrit, qui a compté 165 feuillets et 250 miniatures, il subsiste 149 morceaux lacérés et souvent illisibles. Offert à Henri VIII par des évêques grecs, il passa des mains de la reine Elisabeth aux mains de lord Arundel, puis de sir John Cotton, dont la bibliothèque fut nationalisée en 1700 : transportée à Ashburnam House, un incendie la dévorait le 23 octobre 1731. Notre Codex Cottonianus n’y périt point entièrement : on en sauva dix-huit feuillets, qui furent déposés au British Muséum, trois ou quatre autres ont été retrouvés au Baptist Collège de Bristol. Mais avant l’incendie il avait été collationné, et fort soigneusement, parGrabe, dont la collation a été publiée par Owen : Collatio Cod. Cottoniani Geneseos cum editione romana, Londres, 1778. Il contenait alors le texte intégral de la Genèse, moins les premiers versets et les derniers. Les fragments du British Muséum ont été publiés par Tischendorf, Monumental sacra inedita, t. ii, Leipzig, 1857, p. 95-176, et la publication de Tischendorf complétée par Gotch, Supplément to the Tischendorf s Eeliquise, Londres, 1881, qui a pu reproduire les fragments de Bristol. M. Omont a retrouvé la copie figurée de trois feuillets perdus dans les papiers de Peiresc, copies exécutées au XVIIe siècle pour cet érudit : Fragments du manuscrit de la Genèse de R. Cotton, dans les Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, t. lui, 1894, p. 163172. H. B. Swele, The Old Testament in Greek, Cambridge, 1887, t. i, p. xxm-xxv ; E. M. Thompson, Catalogue of ancient manuscripts in the British Muséum, Londres, 1881, t. i, p. 20-21. P. Batiffol.

COU (Hébreu : savvâ'r, de sûr, « tourner » [d’où le diminutif savvârôn, « ornement de cou, » Cant., iv, 9] ; Septante : Tpi-/n]Xo ;  ; Vulgate : collum ; 'ôréf, la partie postérieure du cou, la nuque : of ôvoVao ; , la vertèbre cervicale, et vwtoç, le dos ; cervix), partie du corps qui réunit la tête au tronc. La Sainte Écriture parle assez souvent du cou de l’homme ou des animaux tantôt dans le sens littéral, tantôt dans des sens métaphoriques.

I. Dans le sens littéral. — 1° Le cou des animaux. — On retourne celui des oiseaux dans les sacrifices. Lev., i, 15 ; v, 8. On met des ornements au cou des chameaux. Jud., viii, 21. Le hennissement agite le cou du cheval. Job, xxxix, 19. La force du crocodile est dans son cou. Job, xli, 13 (hébreu, 14). Dans les chérubins d'Ézéchiel, x, 10, le cou, comme tout le corps, est plein d’yeux, c’est-à-dire de facettes brillantes.

2° Le cou de l’homme. — Rébecca couvre le cou de Jacob avec la peau du chevreau. Gen., xxvii, 16. L'époux

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