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CAMÉLÉON — CAMERON


ainsi se gonfler extraordinairement. De là sans doute son nom de jinsémét, du verbe nâsatn, « respirer. » Les anciens croyaient même que le caméléon ne vit que d’air. Pline, H. N., viii, 33. Ainsi distendue, la peau de l’animal devient demi-transparente, et selon les impressions ressenties, le pigment passe en plus ou moins grande quantité du derme dans l’épiderme et réciproquement, ce qui produit des colorations variées allant du jaune verdâtre au rouge brun et au noir. Cf. Tristram, The natural History of the Bible, Londres, 1889, p. 263. — Il ne faut pas confondre le tinsémét de Lev., xi, 30 avec celui de

Lev., xi, 18 : ce dernier est certainement un oiseau (Vulgate : « cygne » ).

H. Lesêtre.
    1. CAMÉLÉOPARD##

CAMÉLÉOPARD (Septante : xa[ni).07câp5a)Lt « ; Vulgate : camelopardalus. Deut., xiv, 5). C’est le nom de l’animal que nous appelons girafe ; en arabe : zurafet ; dans

31. — Girafe sur un monument de la xviii" dynastie. Thèbes. Lepsius, Denlcmaier, Abth. iii, Bl. 118.

la version grecque Venela : Ç-jpâ|x.çto ; . Les Grecs et les Latins l’appelaient d’un nom composé de ceux du chameau et du léopard, parce que sa forme rappelle celle du chameau et que son pelage est tigré comme celui du léopard. Cet animal est un mammifère de l’ordre des ruminants. Il se distingue par la petitesse de sa tête, la longueur de son cou, la hauteur de ses jambes, surtout de celles de devant, beaucoup plus élevées que les membres postérieurs. La taille de la girafe dépasse sept mètres. Le gracieux animal est absolument inotlensif, et il n’a pour se défendre que son extrême rapidité. La girafe n’habite que les déserts de l’Afrique, où elle vit en troupe. Les Hébreux avaient pu la voir en Egypte (fig. 31), mais elle n’a jamais existé en Palestine. Il est donc peu probable que la loi de Moïse s’en soit occupée, et c’est à tort que les versions la rangent au nombre des animaux dont il est permis de se nourrir. Deut., xiv, 5. Le mot hébreu correspondant, zéinér, vient de zâmar, qui signifie « jouer d’un instrument à cordes ». et par extension « chanter, danser », parce que le chant et la danse se joignent souvent à la musique. Gesenius, Thésaurus, p. 420. Le zémér est donc un animal à vive allure, dans le genre du cerf ou de la chèvre. Quelques auteurs ont pensé au chamois ; d’autres, en plus grand nombre aujourd’hui, au mouflon ou mouton sauvage, parce que le chamois ne se trouve pas en Palestine. Voir Chamois et Mouflon.

H. Lesêtre.
    1. CAMERARIUS Joachim##

CAMERARIUS Joachim, humaniste allemand, protestant, né à Bamberg le 12 avril 1500, mort à Leipzig le 17 avril 1574. Son nom de famille était Liebhard, et ses ancêtres avaient reçu le surnom de Camerarius en souvenir des fonctions qu’ils avaient remplies à la cour d’Henri le Boiteux. Il enseigna le grec et le latin à Erfurt, et dés 1521 embrassa la réforme. Il se lia d’une étroite amitié avec Mélanchton. En 1526, il était appelé à Nuremberg pour y enseigner les lettres grecques et latines, et, en 1530, le sénat de cette ville le députait à la diète d’Augsbourg. À partir de ce moment, il prit part à toutes les principales discussions théologiques de son époque, et la modération de son esprit, jointe à une érudition profonde, lui fit occuper une place importante dans toutes ces réunions. En 1535, le duc Ulric de Wurtemberg le chargeait de réorganiser l’université de Tubingue, et les ducs Henri et Maurice de Saxe lui confiaient une mission analogue à Leipzig. Parmi ses nombreux écrits, nous citerons : Psalmus cxxxiii, de concordia, elegiaco carminé grseco, in-8°, Leipzig, 1544 ; Historix Jesu Chrisii, filii Dei, nali in terris maire sanctissima semper virgine Maria, summatim relata exposilio, ilemque eorum quse de Apostolis Jesu Christi singulalim commemorari posse recle et uliliter visa sunt, in-8°, Leipzig, 1566 ; Epistola ad Isaiam Coepolitam. Cette lettre traite de l’ordre des psaumes ; elle se trouve à la fin du Ve livre de la paraphrase des Psaumes d’Érasme Rudinger, in-8°, Gorlitz, 1580 ; Notalio figurarum sermonis in quatuor libris Evangeliorum indicata verborum significatione et orationis senlentia, in-4°, Leipzig, 1572 ; Notaliones figurarum sermonis in Scriptis apostolicis, in libro Praxaon et Apocalypseos, in-8°, Leipzig, 1556. Ces deux derniers ouvrages fuient réunis sous le titre : Commentarius in Novum Fœdus elaboratus, nuncdenuo plurimum illustratus et locupletatus cimi Novo Testamento ac Theodori Bezse adnolaliombus, in-f°, Cambridge, 1642. _ — Voir Dupin, Bibliothèque des auteurs séparés de l’Eglise romaine du xrne siècle (1719), t. i, p. 462 ; P. S. C. Preu, Narratio succincta de vila et meritis J. Camerarii, in-4°, Altorꝟ. 1792.

B. Heurtebize.
    1. CAMERON Jean##

CAMERON Jean, théologien protestant, né à Glasgow vers 1580, mort à Montauban au commencement de l’année 1620. Il vint en France à l’âge de vingt ans, et enseigna la langue grecque au collège de Bergerac. Peu après il obtint une chaire de philosophie à l’académie de Sedan. En 1604, il quittait cette ville pour aller étudier la théologie aux universités de Genève et de Heidelberg. En 1608, il devint pasteur à Bordeaux, et dix ans plus tard il obtint, à la suite d’un concours, la chaire de théologie de Saumur. Son enseignement sur la grâce, le libre arbitre, la prédestination, lui suscita de nombreux adversaires, et à la suite de la disgrâce de Duplessis-Mornaix, son protecteur, il repassa en Angleterre, où la faveur du roi Jacques I er lui fit obtenir la charge de principal du collège de Glasgow. Il ne resta que fort peu de temps en ce pays et revint à Saumur, mais ne put obtenir d’y donner des leçons publiques. Cette défense d’enseigner ayant été levée plus tard, Caméron devint professeur de théologie à l’académie de Montauban. Sa modération le fit s’opposer aux efforts des protestants qui voulaient résister à main armée aux ordres du roi. Il est le véritable créateur du système de l’universalisme hypothétique, que son disciple Amyraut devait propager quelques années plus tard. Parmi ses écrits, nous ne devons mentionner que le suivant : Prselecliones theologicse in selectiora qusedam loca Novi Tcstamenti una cum traclatu de ecclesia, 3 in-4°, Saumur, 1626-1628. Cet ouvrage fut réimprimé sous le litre : Mgrotheticium evangelium, hoc est Novi Testamcnti loca quant plurinia post aliorum labores apte et commode vel illustrata, vel explicata, vel vindicata, in 4°, Genève, 1632. Une édition de ses œuvres précédée de sa Vie a été pu-