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COS — COSMOGONIE MOSAÏQUE


large, soit 286 kilomètres carrés. Sa direction générale est du nord-est au sudouest. Elle est traversée par la chaîne de montagnes du Trion, dont le point culminant atteint 930 mètres. Ces montagnes sont nues et stériles. Dans l’antiquité, la partie basse était très fertile en vins et en fruits. Strabon, XIV, ii, 19 ; Horace, Sat., II, IV, 29 ; Perse, Sat., v, 135. On y fabriquait des étoffes transparentes très célèbres. Tibulle, II, iii, 53 ; Properce, i, 2. Les trois pointes principales de l'île s’appelaient : le cap Læeter, au sud ; le cap Drecanum, à l’ouest, et le cap Scandarium, au nord-est.

La capitale de l'île fut d’abord Astypalæa, dont on voit les ruines près du village moderne de Céphalos ; plus tard, ce fut la ville de Cos, près du cap Scandarium, là où elle est encore aujourd’hui. Cette ville n'était pas grande, mais elle était très bien construite, et d’un aspect enchanteur quand on la voyait de la mer. Strabon, XIV, ii, 19. Une lagune malsaine, située au nord de la ville moderne, marque l’emplacement de l’ancien port. D’après les uns, le Cos mentionné dans Actes, xxi, 1, est la ville ; d’après d’autres, l'île de ce nom.

II. Histoire. — Selon les traditions grecques, les habitants de Cos étaient des émigrants venus d'Épidaure. Pausanias, III, xxiii, 4. L'île possédait un Asclépiéion ou temple d’Esculape auquel était attachée une école de médecins, et qui renfermait des chefs-d'œuvre artistiques offerts au dieu. Telles étaient l’Antigone d’Apelle et la Vénus Anadyomène, transportée à Rome par Auguste. Strabon, XIV, II, 19. Cos fit partie de la pentapole dorienne, qui avait pour sanctuaire fédéral le temple d’Apollon, situé sur le cap Triopien. Hérodote, i, 144. L’Ile fut comprise dans la confédération délienne et soumise à Athènes, qui ne lui imposa qu’un tribut assez minime. Elle faisait partie du Kapixd ; çôpoç, c’est-à-dire de la circonscription carienne. Corpus inscript, attic, 1. 1, n° s 240,

I. 76 ; 244, 1. 49. Alcibiade fortifia la capitale à la fin delà guerre du Péloponèse. Thucydide, viii, 108. À partir de cette époque, Cos suivit la fortune de toutes les îles voisines et de la Carie. En 301, elle fit partie du royaume de Lysimaque ; en 281, du royaume des Séleucides ; en 246, du royaume des Ptolémées ; en 187, du royaume de Pergame. Pendant les guerres puniques et la guerre contre Antiochus III le Grand, Cos se montra favorable aux Romains. Tite Live, xxvii, 10 ; Polybe, XXX, vii, 9. Lors de la constitution de la province d’Asie, en 133, Cos en fit partie et reçut le privilège de l’autonomie. L’empereur Claude lui accorda l’immunité, c’est-à-dire l’exemption d’impôts. Tacite, Ann., xii, 61.

Il y avait une colonie juive à Cos. Durant la guerre des Romains contre Mithridate, les Juifs avaient réuni des sommes considérables. Josèpbe, Ant. jud., XIV, vii, 2. Jules César fit un édit en leur faveur, ibid., x, 15 ; Hérode le Grand fut leur bienfaiteur, Josèphe, Bell, jud., i, xxi, 11 ; Hérode le tétrarque mérita également leur reconnaissance. Corpus inscript, grœc, n° 2502. Cos est la patrie du peintre Apelle, d’Hippocrate (Strabon, XIV,

II, 19), et de Ptolémée Philadelphie. Théocrite, Idyll., xvii, 57. — Le nom moderne de Cos est Stanko ou Stanchio. Les Turcs ont formé ce mot de la phrase grecque èç TOCV Kto.

Voir Ross, Reisen auf den griechischen Insein, in-8°, Halle, 1843-1845, t. i, p. 86-92 ; t. m', p. 126-139 ; Id., Reisen nach Kos, in-8°, Halle, 1852 ; Kuster, De Co insula, in-8°, Halle, 1833 ; O. Rayet, Mémoire sur l’Ile de Kos, dans les Archives des missions scientifiques, 1876, p. 37-116 ; M. Dubois, De Co insula, in-8°, Paris, 1884 ; R. Hertzog, Koische Forschungen, in-8°, Leipzig, 1899.

E. Reurlier.

    1. COSAN##

COSAN (grec : K(o<râ[i), ancêtre de Notre -Seigneur Jésus-Christ et descendant de David par la branche de Nathan. Il est donné comme père d’Addi et fils d'Élimatlan. Luc, iii, 28. Il dut vivre vers le temps de la capti-vité de Babylone.

COSMOGONIE MOSAÏQUE. — Toutes les religions et tous les peuples de l’antiquité ont prétendu expliquer l’origine des choses. Ces divers systèmes cosmogoniques ont des traits communs qui semblent accuser une communauté d’origine, peut-être même une révélation primitive ; mais la plupart ont été dénaturés dans le cours des siècles par l’addition de détails puérils, souvent en contradiction flagrante avec les données les plus incontestables de la science moderne. Une seule de ces cosmogonies, celle qui figure en tête de nos Livres Saints, a échappé à cette corruption séculaire au point de défier encore aujourd’hui les attaques des savants incrédules. Il n’entre point dans notre plan d’en donner ici un commentaire détaillé. Exposer cette cosmogonie, indiquer sommairement sa supériorité sur les autres, dire un mot de la cosmogonie scientifique, et enfin montrer l’accord de l’une et de l’autre : tel est le but que nous nous proposons dans cet article,

I. Récit mosaïque de la création. — Comme on ne saurait discuter sur la cosmogonie biblique sans en connaître le texte, nous en donnons ici la traduction littérale d’après l’hébreu, nous contentant de grouper en autant de paragraphes spéciaux les œuvres propres à chacun des six jours. — « 1. A.u commencement Dieu créa les cieux et la terre. 2. Or la terre était informe et vide ; les ténèbres étaient sur la face de l’abîme et l’esprit de Dieu se mouvait sur la face des eaux. » — i" jour. 3. « Et Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut. 4. Et Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres. 5. Et Dieu nomma la lumière jour et les ténèbres nuit. Et il y eut soir et il y eut matin : un jour. » — 2' jour. « 6. Et Dieu dit : Qu’il y ait une étendue au milieu des eaux et qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux. 7. Dieu fit donc l'étendue et sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue des eaux qui sont au-dessus de l'étendue ; et il fut ainsi. 8. Et Dieu nomma l'étendue cieux. Et il y eut soir et il y eut matin : second jour. » — 3e jour. « 9. Et Dieu dit : Que les eaux qui sont sous les cieux se rassemblent en un seul lieu et que le sec apparaisse. Et il fut ainsi. 10. Et Dieu nomma le sec terre, et il nomma l’amas des eaux mers. Et Dieu vit que cela était bon. 11. Et Dieu dit : Que la terre produise la verdure, l’herbe portant semence selon son espèce et l’arbre donnant selon son espèce du fruit qui ait en lui sa semence sur la terre. Et il fut ainsi. 12. Et la terre produisit la verdure, l’herbe portant semence selon son espèce et l’arbre donnant du fruit qui avait en lui sa semence selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon. 13. Et il y eut soir et il y eut matin : troisième jour. » — 4e jour. « 14. Et Dieu dit : Qu’il y ait des luminaires dans l'étendue des cieux pour distinguer le jour et la nuit, et qu’ils soient des signes et pour les saisons et pour les jours et pour les années. 15. Et qu’ils soient des luminaires dans l'étendue des cieux pour luire sur la terre. Et il fut ainsi. 16. Et Dieu fit deux grands luminaires : le plus grand, luminaire pour présider au jour et le moindre luminaire pour présider à la nuit, et il fit aussi les étoiles. 17. Et Dieu les plaça dans l'étendue des cieux pour luire sur la terre, 18. et pour présider au jour et à la nuit et pour distinguer la lumière des ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon. 19. Et il y eut soir et il y eut matin. » — 5e jour. « 20. Et Dieu dit : Que les eaux fourmillent d’une multitude d’animaux vivants et que le volatile vole au-dessus de la terre dans l'étendue des cieux. 21. Et Dieu créa les grands monstres marins et tout animal rampant dont fourmillent les eaux, selon leurs espèces, et tout volatile ailé, selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon. 22. Et Dieu les bénit en disant : Croissez et multipliez, et remplissez les eaux dans les mers, et que le volatile se multiplie sur la terre. 23. Et il y eut soir et il y eut matin : cinquième jour. y> — 6e jour. 24. Et Dieu dit : Que la terre produise l’animal vivant selon son espèce, le bétail, l'être rampant et la bête sauvage 1er-