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CORINTHE


au-dessus du niveau de la mer. Ses édifices s'élevaient insensiblement en terrasses sur le ilanc septentrional de l’acropole jusqu’au point où, la terre végétale disparaissant, la roche gigantesque, sombre et couverte de déchirures, se dégage aujourd’hui abrupte et inabordable. Le petit sanctuaire dit de Saint-Georges, mais qui porta primitivement le nom de Saint-Paul, marque le point d’arrêt des anciennes constructions. Les habitants du pays prétendent que l’Apôtre eut là sa demeure. Le pourtour de la ville basse était de huit kilomètres. Celui des deux villes, réunies par un immense rempart montant en crémaillère et couronnant l’acropole, était de dixsept.

L’agora, dont l’ancien bazar établi près du temple dorique en ruines a marqué la place jusqu’au dernier trem restre et de Jupiter sans autre désignation. L’Aphrodite d’Hermogène et deux Mercures, dont l’un dans une niche et l’autre en plein air, achevaient d’embellir l’esplanade. De superbes monuments, le temple de la Fortune, celui de Tous-les-Dieux et d’autres encore, dominés par celui d’Octavie, sœur d’Auguste, en garnissaient le pourtour. Les jets nombreux d’une belle fontaine où Neptune était porté sur un dauphin y répandaient la fraîcheur.

A peu près au nord, sous un portique supportanfdeux chars de bronze doré, celui du Soleil et celui du Phaéton son fils, s’ouvrait la rue de Léchée, qui, s’agrandissant, se transformait peu à peu en une voie très large, enfermée entre deux longs murs, comme le chemin d’Athènes au Pirée. Là se pressaient pêle-mêle les chars, les bètes et « iS^TAljjjyWf’i

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1 Porte de Léc/vée

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349. — Plan de Corinthe et de ses -.environs.

blement de terre, en 1858, était au point central de la vieille ville. Quatre grandes rues y aboutissaient, trois venant de Léchée, de Sicyone, de Cenchrées ou de l’isthme, et la quatrième descendant de l’acropole. Pausanias nous rend compte avec plus de complaisance que

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350. — L’Acrocorinthe sur une monnaie de Marc-Aurèle

frappée à Corinthe.

M AYG AN | TONINVS AVG. Buste de Marc-Aurèle, àUroite,

lauré. — fy CLI COR. Vue de l’Acropole de Corinthe.

de clarté des monuments et des statues qui ornaient cette place publique. Au milieu était Minerve en bronze, sur un piédestal où se voyaient les neuf Muses en relief. On admirait, disséminées sur divers points, une statue d’Artémis Éphésienne et deux de Dionysos, dorées toutes trois et la figure peinte de vermillon, celles d’Apollon Clarius, d’Hermès, de Jupiter céleste, de Jupiter ter les hommes transportant des marchandises au grand port, d’où on les dirigeait vers l’Occident. On y admirait les thermes d’Euryclès de Sparte, en marbre de diverses couleurs, mais où le rouge était surtout remarquable. Nous avons retrouvé la canalisation qui les alimentait. Plus loin les promeneurs visitaient la fameuse fontaine de Bellérophon, où l’eau jaillissait des pieds du cheval Pégase, des statues nombreuses et renommées, entre autres Mercure, le dieu du commerce, tenant un bélier, emblème de la passion impure que la richesse développe. Quant au port lui-même de Léchée, il n'était guère qu’une longue série de docks, et au point de vue artistique il n’offrait rien d’intéressant. Plus vers l’ouest s’ouvrait la rue qui aboutissait à la porte et au chemin de Sicyone. Elle longeait le bas de la montagne et passait devant les temples d’Apollon et d’Athénée Chalinitis, près de la fontaine de Glaucée, dont on retrouve encore la place au milieu d’orties gigantesques. Elle ne passait pas loin du théâtre, de l’ancien gymnase et des sanctuaires de Jupiter Capitolin, d’Esculape et de la Santé. Au midi, un chemin montant se dirigeait vers l’acropole. Vers l’est, et traversant les plus beaux quartiers de la ville, une quatrième rue allait à Cenchrées et à Schœnus. Le Cranion où passait cette avenue était la promenade favorite de l’aristocratie corinthienne. C’est là que Diogène s'était plu à étaler son cynisme en faisant la critique amère des riches et de leurs travers. Son tombeau était sur la route,