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COPTES (VERSIONS) DE LA BIBLE — COQ


citations des ouvrages gnostiques ne sont pas à dédaigner. Cf. A. Harnack, Untersuchungen ïtber das gnostische Buch Pistis Sophia, et C. Schmidt, Gnostische Schriften, p. 539 et suiv.

VI. Bibliographie. — Outre les nombreux ouvrages déjà cités, voir Assemani, Codices coptici Bibliotliecse Vaticanx, dans Mai, Scriptorum veterum nova collectio, v, Rome, 1831 ; Gregory, Versiones orientales œgyptiacæ Novum Testamentum, t. iii, Prolegomena, Leipzig, 1894 ; H. Hyvernat, Album de paléographie copte, in-f°, Paris et Rome, 1888 ; Scrivener, À plain Introduction to the criticism of the New Testament,

4e édit., t. ii, ch. iv, Londres, 1894.

H. Hyvernat.

COQ (Septante : iXUzwp ; Vulgate : gallus), gallinacé (fig. 335) à la tête haute et surmontée d’une crête rouge, au bec fort et crochu, à l’œil étincelant, à la queue relevée et recourbée en faucille, aux pattes assez hautes et armées d’ongles puissants. L’animal se distingue par la

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335. — Le coq.

fierté de sa démarche, son courage, son cri sonore et son dévouement pour les poules. Le coq est originaire des Indes ou de l’archipel asiatique. Il a pu être importé en Palestine à l’époque de Salomon, en même temps que les paons, III Reg., x, 22, ou peut-être seulement après la captivité. Aujourd’hui, comme au temps de Notre-Seigneur, les gallinacés se rencontrent partout en Palestine.

1° Dans l’Ancien Testament, il n’est probablement jamais question du coq, sauf dans un passage du livre de Tobie, viii, 11, qui fait mention de son chant. — 1. Au livre de Job, xxxviii, 36, la Vulgate traduit : « Qui a donné au coq l’intelligence ? » Le mot rendu par « coq » est l’hébreu sékvî, qui ne se lit qu’en cet endroit. Les écrivains du Talmud lui ont attribué ce sens par comparaison avec l’arabe sakvâ’ou sakijâ’, qui signifie « contemplateur » et désigne à la fois le coq et le prophète. Bosch haschanah, ꝟ. 26 a ; Vayyikra rabba, 25. Les rabbins talmudistes recommandent de dire, quand on entend chanter le coq : « Loué celui qui a donné l’intelligence au èékvi, pour discerner entre le jour et la nuit, » et le Targum explique le passage de Job du coq sauvage, (ai-negôl bdrâ’. Ce nom de (arnegôl viendrait de l’assyrien far Negôl pour Nergal, « oiseau de Nergal, » le dieu-lion ou dieu de la guerre des Assyriens. Halévy, dans le Journal officiel, 8 mars 1884, p. 1262. Les rabbins prétendaient que les Cuthéens, établis à Samarie, adoraient Nergal sous la figure d’un coq. Lenormant estime que « cette tradition n’est peut-être pas complètement à dédaigner ; car un cylindre

(lig. 336) nous montre précisément un coq placé comme attribut à côté du dieu qui, armé de la harpe, combat un taureau. Un autre offre la figure d’un dieu à pieds et queue de coq » (fig. 337). Commentaire sur Bérose, p. 122. Dans le paganisme sémitique, le coq, en qualité de « veilleur », jouait un rôle dans le culte des astres, et les Sabéens immolaient cet oiseau. Le ICoran considère le coq comme un veilleur qui appelle les milices célestes à commencer leur service. Frz. Delitzsch, Das Buch lob, Leipzig, 1876, p. 504, s’appuie sur ces traditions pour identifier le sékvî avec le coq. Le mot hébreu vient en tout cas du radical sâkâh, qui veut dire « voir ». Mais s’il peut avoir le sens

336. — Le coq sur un cylindre assyrien. D’aprèa F. Lajard, Culte de Mithra, pi. xxix, n° 2.

de « contemplateur », il peut aussi prendre celui d’  « organe qui voit », œil ou esprit, et celui de c< chose qu’on voit », phénomène, météore. Gesenius adopte le premier de ces deux derniers sens, Thésaurus linguss hebrxx, p. 1329 ; mais la plupart des commentateurs préfèrent avec raison celui de « météore », qui convient beaucoup mieux au contexte. Rosenmûller, Scholia, Iobus, Leipzig, 1806, t. ii, p. 907 ; Le Hir, Le livre de Job, Paris, 1873,

337. — Personnage à tête et queue de coq sur un cylindre chaldéen. D’après F. Lajard, Culte de Mithra, pi. xra, n° 3.

p. 393 ; Knabenbauer, Job, Paris, 1885, p. 434. — 2. Dans les Proverbes, xxx, 31, l’écrivain sacré range parmi les animaux à fière démarche zarzîr mâtanayim, « celui qui a les reins ceints. » Les Septante et la Vulgate ajoutent ici la mention du coq, dont un des noms arabes est sarsar et dont l’allure répond assez aux données du texte hébreu. Mais l’épithète d’animal « aux reins ceints » ou agiles convient à beaucoup d’autres, et il s’agit plutôt ici d’un quadrupède, probablement le cheval de guerre, à mettre en compagnie avec le lion et le bélier. — 3. Le passage d’Isaïe, xxii, 17, que la Vulgate traduit : « Le Seigneur le fera transporter comme on transporte un coq, » porte simplement en hébreu : « Jéhovah le rejettera par une violente poussée, » et en grec ; « Le Seigneur chassera et brisera cet homme. »

2° Le Nouveau Testament ne mentionne le coq qu’à raison de son chant, appelé àUxTopoçuvia. Marc, xiii, 35 ; Esope, 41. — 1. Les Juifs divisaient primitivement la nuit