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CONSEILS ÉVANGELIQUES — CONSTELLATIONS


conseil de la pauvreté. « Si vous voulez être parfait, allez, vendez ce que vous avez et donnez-le aux pauvres. » Matth., xix, 21. — La seconde sollicitude, qui est celle de Thomme pour sa famille, est combattue par le conseil de la virginité ou de la continence. Matth., xix, 12 ; I Cor., vu, 25, 32, 33, 34. Voir Célibat. — Reste la troisième sollicitude, qui a pour objet notre propre personne. Jésus-Christ nous en délivre en nous conseillant l’obéissance, par laquelle nous remettons entre les mains de nos supérieurs l’entière disposition de nos actes. La formule <le ce conseil a été donnée en même temps que celle de la pauvreté. Notre-Seigneur, en effet, après avoir conseillé au jeune homme riche de vendre ses biens et de les distribuer aux pauvres, s’il voulait être parfait, ajoute aussitôt ces paroles, Matth., xix, 21 : « Viens alors, et suismoi, i> sous-entendu pour vivre habituellement dans ma compagnie, comme mes disciples privilégiés. Or ce qui

dont Notre-Seigneur proclame ailleurs la nécessité absolue pour se sauver. L’observation des commandements exige, en effet, une continuelle abnégation de soi-même. Mais, à côté et au-dessus de cette voie commune, il y en a une autre, que le jeune homme riche soupçonne vaguement, quand il dit : « Tous ces préceptes, je les ai observés dès mon enfance : en quoi suis-je encore imparfait ? » Matth., xix, 20. Jésus lui révèle aussitôt l’existence d’une voie supérieure : « Si vous voulez être parfait, vendez ce que vous avez et donnez-le aux pauvres : puis venez et suivez-moi. » Ces paroles sont autre chose qu’un moyen nécessaire à ce jeune homme pour faire son salut. Le texte le dit positivement, en établissant une opposition entre l’observation du précepte, qui est indispensable pour obtenir la vie éternelle, et le détachement absolu de toutes choses, qui est laissé au libre choix du jeune homme, et ne s’impose à lui que s’il veut être parlait. Il

330. — Constellations du ciel septentrional, d’après les Égyptiens. xix « dynastie. Tnèbes. Biban el.-Molouk. D’après Lepslus, Denkmàler, Abth. iii, Bl. 137.

constitue le disciple, c’est avant tout l’obéissance au maître. Le divin Sauveur conseillait donc l’obéissance aux âmes éprises de la perfection.

Les protestants, qui n’admettent pas les conseils évangéliques, expliquent autrement les textes que nous venons de citer, et notamment l’entretien de Jésus avec le jeune homme riche. D’après l’interprétation qu’ils paraissent adopter de préférence, l’invitation du Christ à ce jeune homme ne serait pas autre chose qu’une application spéciale de la loi du renoncement universel, qui est un des fondements du christianisme. Ce jeune homme, disent-ils, était dans une situation exceptionnelle, qui exigeait, dans le plan divin, le sacrifice absolu de tous ses biens pour acquérir la vie éternelle ; en d’autres termes, c’était pour lui le seul moyen qui lui permît d’atteindre sa fin. Il ne s’agit donc pas, dans ce passage, d’une institution nouvelle, établie par le Christ sous forme de conseil ; il s’agit simplement d’un cas très spécial, qui rentre au fond dans une loi antérieure. Cette explication a le tort de faire violence au texte. Pour tout lecteur attentif, il y a deux parties très distinctes dans l’entretien de Jésus avec le jeune homme riche : l’une, qui traite la question du salut éternel et des moyens généraux pour y parvenir ; l’autre, qui pose une question toute nouvelle, celle d’un moyen plus parfait pour mieux atteindre le but, et satisfaire du même coup ce besoin de perfection qui tourmente les âmes d’élite. Le Christ, aussi bien du reste que le jeune homme, distingue nettement ces deux voies qu’on peut choisir pour se diriger vers le ciel. « Si vous voulez parvenir à la vie, observez les commandements. » Matth., xix, 17. Voilà la voie commune et ordinaire, et voilà également ce qu’il faut entendre par la loi du renoncement,

y a donc une voie plus haute et plus difficile que l’obser vation des préceptes : cette voie n’est pas obligatoire, mais facultative ; elle n’est pas ordonnée, mais conseillée.

J. Bellamy.

CONSTELLATIONS. Dès les plus anciens temps, les Orientaux cherchèrent à se reconnaître dans la multitude des étoiles fixes qui peuplent le firmament. Assigner un nom à chacune parut tout d’abord impraticable, tant est considérable le nombre de celles qu’on aperçoit à l’œil nu, surtout dans le ciel pur de l’Orient. On imagina donc une division de la voûte céleste en compartiments de grandeurs diverses et de formes plus ou moins régulières. Quelques étoiles principales furent censées déterminer les contours de certaines figures d’hommes, d’animaux ou de différents objets, qui donnèrent leur nom à ces compartiments. Ceux-ci, contigus l’un à l’autre de manière à occuper tout le firmament, formèrent ce que nous appelons des constellations. Les constellations sont donc des groupements d’étoiles, suivant certaines figures imaginaires. Ces groupements permettent aujourd’hui encore de reconnaître aisément les étoiles. On désigne, chacune d’elles par la constellation à laquelle elle appartient. Dans chaque constellation, quelques étoiles principales ont un nom propre ; les autres sont désignées d’abord par les lettres de l’alphabet grec, puis par celles de l’alphabet latin, enfin par des numéros d’ordre. Les constellations les plus voisines de la zone qui s’étend au-dessus et au-dessous de l’écliptique donnent leurs noms aux douze divisions du zodiaque. Voir Zodiaque. On compte actuellement cent neuf constellations, les douze du Zodiaque, treiite-sept boréales et soixante australes. — Les Égyptiens avaient imaginé des