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CONOPÉE — CONSEILS ÉVANGÉLIQUES


    1. CONOPÉE##

CONOPÉE (xwvii)7r5ïov), moustiquaire. Le mot latin conopeum et le mot français « conopée » ne sont que le mot grec -/.oùvtanEÏov ou xmvwitimv, qui dérive lui-même de -/.wvwti, « cousin, moustique, » parce que le conopée avait pour objet de préserver de la piqûre des moustiques en leur fermant l’accès du lit où l’on dort. Il était surtout usité en Egypte, Horace, Epod., îx, 16, où ces insectes abondent, S. Isidore de Séville, Etymol., xix, 5, 5, t. lxxxii, col. 669 ; mais on s’en servait aussi en Orient, en Grèce (Antholog. pal., ix, 764, édit. Didot, t. ii, p. 151-152) et en Italie. Varron, De re rust., ii, 10, édit. Panckoucke, 1843, p. 256 ; Properce, iii, 11, 45. Le conopée, dit le scholiaste de Juvénal, In Sat., vi, 80, était ordinairement un simple tissu de lin fin, à mailles très serrées, une sorte de gaze, linum tenuissimis maculis variatum, dans le genre des moustiquaires encore aujourd’hui en usage. — L’Écriture ne parle du moustiquaire que dans le livre de Judith, x, 21 ; xiii, 9, 15 ; xvi, 23 (Vulgate : x, 19 ; xiii, 10, 19 ; xvi, 23). Il s’agit de celui dont Holopherne se servait dans sa tente et qui se distinguait sans doute par la richesse de l’étoffe et par des ornements particuliers d’or et de pierres précieuses. Judith, x, 21 (19). Judith, après avoir coupé la tête à Holopherne, emporta le conopée comme un trophée, Judith, xiii, 9, 15 (10, 19), et l’offrit à Dieu en hommage, xvi, 23.

    1. CONRAD D’HERESBACH##

CONRAD D’HERESBACH, théologien et historien allemand, né le 2 août 1496, mort à Wesel le 14 octobre 1576. Il fut conseiller de Guillaume, duc de Clèves, dont il avait été le précepteur. À la fin de sa vie il abandonna la cour de ce prince et se retira à Wesel, pour se livrer entièrement à la prière et à l’étude. Très versé dans la connaissance du grec et de l’hébreu, il écrivit l’ouvrage suivant : Psalmorum Davidicorum simplex et dilucida eœplicatio, in-4°, Bâle, 1578.

B. Heurtebize.
    1. CONRADI Joseph##

CONRADI Joseph, jésuite, né à Rensberg (Bohême) en 1714, mort à Brunn le 17 juillet 1767. Reçu au noviciat des Jésuites en 1732, il enseigna les humanités, la philosophie, l’Écriture Sainte et la théologie. On a de lui : 1° Commentarius in libros Paralipomenon, et reliquos usque ad Prophetas succinctis explicationibus sensum litteralem etprxcipue mysticum indicans, in-4°, Olmutz, 1758 ; 2° Commentarius in Prophetas et duos libros Machabseorum, in - 4°, Olmutz, 1759 ; 3° Commentarius in sensum litteralem tum Prophetarum veteris legis, tum in totum Novum Testamentum, in-4°, Olmutz, 1760.

C. SOMHERVOGEL.

CONSANGUINITÉ. Voir Mariage.

    1. CONSCIENCE##

CONSCIENCE ( (TuvsiSr^i ;  ; Vulgate : conscientia), faculté de l’âme qui lui permet de se connaître elle-même et de distinguer le bien du mal. — Elle n’a pas de nom spécial dans la langue hébraïque, quoique dès le commencement de la Genèse, iii, 8 ; iv, 7, 13, l’Écriture fasse allusion aux remords de la mauvaise conscience. Dans quelques passages, I (III) Reg., ii, 44 ; Job, xxvii, 6 ; Eccle., vii, 22 (Vulgate, 23), elle est désignée (comme en Egypte, Proceedings of the Society of Biblical Archseology, t. IX, 1887, p. 207-210) par le mot « cœur », lêb. La Vulgate a rendu littéralement lêb par cor dans les deux premiers passages, et par conscientia dans le troisième. Elle a aussi employé le mot conscientia dans trois autres endroits de l’Ancien Testament où l’original n’a pas de mot équivalent. Gen., xliii, 22 ; Prov., xii, 18 ; Eccli., xiii, 30. — La conscience morale, <rjv- ; Sr, cri ; , est nommée pour la première fois par l’auteur de la Sagesse, xvii, 10, qui a écrit en grec : « Une conscience troublée redoute toujours des maux terribles. »

— Dans le Nouveau Testament, saint Jean, viii, 9, est le seul des évangélistes qui ait employé le mot a-uvE15r, 171 ; , à propos des accusateurs de la femme adultère, et encore

ce mot, qui ne se lit pas dans le latin, n’est-il qu’une glose insérée à tort dans le texte. Dans les Épttres il est souvent question de la conscience eu général, Rom., H, 15 ; ix, 1 ; xiii, 5 ; I Cor., viii, 7 ; x, 25-29 ; II Cor., i, 12 ; iv, 2 ; v, 11 ; Hebr.. ix, 9, 14 ; x, 2 ; et spécialement d’une bonne conscience (Act., xxiii, 1 ; xxiv, 16) ; I Tim., i, 5, 19 ; iii, 9 ; II Tim., i, 3 ; Hebr., xiii, 18 ; I Petr., iii, 16, 21 ; d’une conscience faible, I Cor., viii, 7, 10, 12 ; mauvaise, Hebr., x, 2, 22 ; I Tim., iv, 2 ; souillée, Tite, i, 15. — Voir Jahnel, Dissertatio de conscientise notione qualis fuerit apud veteres et apud christianos, in-8°, Berlin, 1862 ; M. Kàhler, Das Gewissen. Die Entwickelung seiner Namen und seines Begriffes. À Iterthum und Neues Testament, in-8°, Halle, 1878 ; P. Ewald, De vocis <j-jve18^(T2w ; apud scriptores Novi Testamenti vi et polestate, in-8°, Leipzig, 1883.

1. CONSÉCRATION

Prêtre, t. iv, col. 646.

DES PRÊTRES. Voir

2. CONSÉCRATION DU PAIN ET DU VIN DANS L’Eucharistie. Voir Eucharistie.

    1. CONSEIL##

CONSEIL (GRAND) des Juifs. Voir Sanhédrin.

    1. CONSEILLER##

CONSEILLER (hébreu : yô’ês ; Septante : <rj|iëouXoc ; Vulgate : consiliarius), titre officiel donné à ceux que les rois appelaient dans leurs conseils. — 1° Achitophel, conseiller de David, est ainsi appelé II Sam. (II Reg.), xv, 12 ; IPar., xxvii, 33. Jonathan, oncle de David, était aussi son yô’ês, de même que, après Achitophel, Joaïda, fils de Banaïas, et Abiathar. I Par., xxvii, 32. Il est question des conseillers d’Ochozias, roi de Juda, dans II Par., xxii, 4. Le roi de Juda, Amasias, refuse d’écouter un prophète en lui disant qu’il n’est pas « le conseiller du roi ». II Par., xxv, 16. Nous savons par III Reg., xii, 6, que Salomon avait eu des conseillers, comme David son père. Ils sont appelés dans ce passage, haz-zekênîm, par opposition avec les jeunes gens, ha-yelâdim, que Roboam prit pour ses conseillers et qui l’encouragèrent à repousser les réclamations des Israélites, ce qui amena le schisme des dix tribus. III Reg., xii, 8-16. — Isaïe, xix, 11, dans sa prophétie contre l’Egypte, parle des conseillers du pharaon qui lui ont donné des conseils insensés. — Il est question des conseillers du roi de Perse dans I Esdr., vu, 14, 15, 28 ; viii, 25 ( chaldéen : yâ’êt ; Vulgate : consiliarius) ; ils étaient au nombre de sept, I Esdr., vu, 14 (cf. Esth., i, 14 ; xiii, 3). — 2° Le mot yô’ês, « conseiller, s servait aussi à désigner les principaux personnages d’un pays ou d’une ville. Job, iii, 14 ; xii, 17 ; Is., i, 26 ; iii, 3 ; Mich., iv, 9. — 3° Dieu n’a pas besoin de conseiller, Is., XL, 13 (’ts’âsâtô, « homme de son conseil » ), comme les rois de la terre ( passage cité Rom., xi, 34 [crùjjiëo^o ; ]) ; mais il est lui-même l’esprit de conseil et peut ainsi conseiller ses créatures ; c’est pourquoi Isaïe, ix, 6, énumérant les attributs du Messie, le qualifie de yô’ês, parce qu’il doit être rempli de sagesse et le meilleur conseiller de l’homme.

CONSEILS ÉVANGÉLIQUES. — Ils sont ainsi nommés parce qu’ils ne se trouvent que dans l’Évangile ou, d’une façon générale, dans le Nouveau Testament. Les conseils évangéliques sont des invitations, mais non des ordres, que Jésus-Christ adresse à l’homme pour l’engager à faire le sacrifice de certains biens naturels, qui sont en soi un obstacle à l’acquisition de biens supérieurs. Ces biens naturels, dont la possession est d’ailleurs très légitime, mais qui empêchent l’homme de s’unir plus parfaitement à Dieu, se résument dans la triple sollicitude que chacun de nous a naturellement pour les biens extérieurs, pour sa famille et pour sa propre personne.

Jésus-Christ nous délivre de la première sollicitude, qui est celle des biens de la terre, en nous donnant le