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CALMET — CALOV


mérite des livres propres à faciliter l’étude de la Bible, : et, au tome second, une chronologie sacrée, la réduction des monnaies, poids et mesures des anciens, aux mon-’naies, poids et mesures de France, et une explication littérale des noms hébreux. Cette première édition fut mise en vente en 1722 seulement. Elle se ressentait de la précipitation apportée à sa rédaction ; on y constata l’absence de nombreux articles et l’insuffisance de quelques autres. Aussi Calmet composa-t-il un Supplément du Dictionnaire de la Bible, Paris, 1728, 2 in-f ». Les libraires de Genève en firent une contrefaçon, 4 in-4° sans figures, 1729 et 1730. Dans une deuxième édition, 4 in-f°, Paris, 1730, les articles de la première et du supplément furent remaniés et refondus, des améliorations et des additions importantes furent introduites, et de nouvelles figures, qui n’étaient pas mieux réussies que les premières, ajoutées. Cette édition a été plusieurs fois reproduite, 6 in-8°, Toulouse, 1783, sans gravures, et 4 in-8°, Paris, 1845. A cause de son utilité, le Dictionnaire fut bientôt traduit en latin par Mansi, 4 in-f », Lucques, 1725-1732, sans gravures ; 4 in-f », Ausgbourg et Grâtz, 1729-1738, avec gravures, et par un autre écrivain, 4 in-f°, Venise, 1726, etc., avec gravures ; en allemand, par Glockner, 4 in-4°, Liegnitz, 1751-1754 ; 2 in-8°, Hanovre, 1779-1781 ; en anglais, par S. d’Oyley et John Colson, 3 in-f°, Londres, 1732 ; 3 in-f », Cambridge, 1745 ; 5 in-4°, Londres, 1817-1828. C’est le meilleur, le plus utile et le plus estimé des ouvrages exégétiques de dom Calmet.

Un libraire d’Avignon ayant donné dès 1715, en 5 in-8°, une édition subrepfice des Dissertations détachées du Commentaire, les éditeurs français entreprirent une publication de même nature. Calmet rangea ses préfaces et dissertations dans un ordre méthodique, y ajouta dix-neuf dissertations nouvelles, et publia le tout sous ce titre : Dissertations qui peuvent servir de prolégomènes sur l’Écriture Sainte, 3 in-4°, Paris, 1720. Le premier volume renferme les dissertations relatives aux Livres Saints en général, le deuxième celles qui concernent l’Ancien Testament, et le troisième celles qui se rapportent au Nouveau. Les dix-neuf dissertations inédites sontmêlées aux autres et occupent la place que leur assigne l’ordre des matières. Cette collection obtint un tel succès, qu’elle fut réimprimée deux fois en Hollande, sous le titre de Trésor d’antiquités sacrées et profanes, 3 in-4° et 12 in- 12, Amsterdam, 1722. Elle fut traduite en anglais par Samuel Parker, Oxford, 1726 ; en latin par Mansi, 2 in-f°, Lucques, 1729 ; en hollandais, Rotterdam, 1728-1733 ; en allemand par Jean-Daniel Overbeck, avec une préface et des notes de Mosheim, 6 in-8°, Brème, 1738, 1744, 1747, et en italien. En faveur des possesseurs des deux premières éditions du Commentaire, Calmet édita séparément les dix-neuf Nouvelles dissertations importantes et curieuses sur plusieurs questions qui n’ont pas été traitées dans le Commentaire littéral sur tous les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, in-4°, Paris, 1720.

L’année durant laquelle il fut élu abbé de Senones, en 1729, Calmet publia un Abrégé chronologique de l’histoire universelle sacrée et profane, depuis le commencement du monde jusqu’à nos jours, Nancy, in-12 ; traduit en latin, Nancy, 1733, in-12. Il avait rédigé aussi un Tableau de l’Ancien et du Nouveau Testament, qui eût formé 2 in-4°. Cet ouvrage ne vit pas le jour à part, mais fut introduit dans VHistoire universelle sacrée et profane, depuis le commencement du monde jusqu’à nos jours, 17 in-4°, Strasbourg, Senones et Nancy, 1735-1771. Cette histoire, peu estimée, fut traduite cependant en latin par Meyer, Augsbourg, 1744, etc. ; en allemand par le P. Augustin d’Ornblut, 12 in-12, Augsbourg, 1776-1797 ; en italien par Salvaggio Canturani, Venise, 1742, etc., et les six premiers volumes en grec moderne, par ordre de l’hospodar de Valachie, Constantin Mavrocordato.

L’abbé de Senones ne fut pas entièrement distrait de

l’exégèse par ses travaux historiques. En 1731, il inséra dans le Mercure de France, mai, p. 891-901, une Lettre au sujet de la prophétie attribuée au roi David, Ps. xcv, 10 : « Dominus regnavit a ligno. » Quand l’abbé Rondet publia sa Bible, Calmet lui fit remettre, en 1742, onze dissertations nouvelles sur le paradis terrestre, l’arche de Noé, l’universalité du déluge, la ruine de Sodome et de Gomorrhe et la métamorphose de la femme de Lot, la manne, les faux messies qui ont paru depuis Jésus-Christ, la prophétie d’isaïe, xviii, la mort de la sainte Vierge, le Juif errant et la prophétie, Ps. xcv, 10. On les lit dans toutes les éditions de la Bible de Rondet ou de Vence. Calmet envoya encore au Mercure de France, décembre 1756 et janvier 1757, une Lettre sw la terre de Gessen et sur le royaume de Tanis, en Egypte. Les autres travaux scripturaires de sa vieillesse sont restés inédits, à savoir : 1° un Mémoire inachevé pour répondre aux attaques de La clef du cabinet, Luxembourg, 1749 et 1750, contre la chronologie sacrée du Dictionnaire ; 2° une multitude de Remarques, fort courtes, sur divers passages de l’Écriture (Bibliothèque municipale de SaintDié) ; 3° Réflexions sur l’idée que les Juifs se sont formée du Messie qu’ils attendent ; 4° Dissertation sur la chronologie du sixiènte âge du monde. Ses lettres et celles de ses nombreux correspondants, en partie inédites et conservées dans les bibliothèques des villes de SaintDié et de Nancy et du grand séminaire de Nancy, prouvent qu’il était consulté de tous côtés sur la Bible, et contiennent beaucoup d’indications intéressantes sur la littérature sacrée du XVIIIe siècle.

Voir Calmet, Bibliothèque lorraine, 1751, col. 209-217, et Notes autographes, publiées par Dinago à la suite de VHistoire de Senones, Saint-Dié, 1881, p. 415-421 ; dom Fange, La Vie du Très Révérend Père D. Aug. Calmet, Senones, 1762, traduite en allemand par Sébastien Sailer, Augsbourg, 1768, et en italien par M9 r Passionei, Rome, 1770 ; Histoire de l’abbaye de Senones, dans Documents rares ou inédits de l’histoire des Vosges, t. VI, 1880, p. 95-150 ; L. Maggiolo, Éloge historique de D. A. Calmet, Nancy, 1839 ; Edouard de Bazelaire, Dom Calmet et la congrégation de Saint-Vanne, dans le Correspondant, t. ix, 1845, p. 703-727, 846-874 ; A. Digot, Notice biographique et littéraire sur dom Augustin Calmet, Nancy, 1860 ; Hurter, Nomenclator litterarius, t. ii, 1879-1881, p. 1300-1305. E. Mangenot.

CALOMNIE. Les bergers d’Isaac ayant creusé un puits dans la vallée de Gérare, les bergers du pays leur en disputèrent la possession, ce qui fut cause qu’Isaac appela ce puits’Êséq, c’est-à-dire « Altercation, Rixe ». La Vulgate a traduit le nom hébreu par Calomnie. Gen., xxvi, 20. Voir Éseq.

    1. CALONA##

CALONA, Thomas de Palerme, de son nom de famille Calona, né en 1599, prit l’habit des Capucins le 15 novembre 1620. Il fut un savant hébraïsant. Il mourut dans la force de l’âge, à Trapani, le 14 décembre 1644, peu après avoir donné au public : Commentaria moralia super duodecim prophetas minores, Palerme,

1641. P. AFOLLINA.IRE.

    1. CALOR##

CALOR (hébreu : Bammaf), I Par., ii, 55. Voir

Rechab 2.

    1. CALOV Abraham##

CALOV Abraham, luthérien allemand, né le 16 avril 1612 à Morhungen, mort le 25 février 1686 à Wittenberg. Il avait étudié à l’université de Kœnigsberg, et fut successivement ministre à Rostock, à Kœnigsberg, à Danlzig et à Wittenberg, où il devint surintendant général. Il réunit les articles épars de la dogmatique luthérienne et en fit un corps de doctrine. Calov a beaucoup écrit ; nous ne mentionnerons que les ouvrages suivants qui se rapportent aux études sur l’Écriture Sainte : Genca-