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CONCOMBRE — CONCORDANCES DE LA BIBLE


lançant violemment sa pulpe mêlée aux graines. — Outre ces types indigènes, on cultive depuis longtemps en Palestine : 1° le vrai concombre, Cucumis salivus (iig. 329), originaire de l’Inde, à chair sans odeur ni saveur bien marquée et se mangeant surtout cuit ou confit ; 2° plusieurs variétés rapprochées aujourd’hui du vrai melon (Cucumis chale et Cucumis dudaim), parce qu’elles en

tures préférées du peuple. — Établis dans la Palestine, les Israélites les cultivèrent. On en voyait des champs entiers, au milieu desquels le cultivateur élevait une cabane de branchages, où il demeurait pour les garder. Les concombres une fois recueillis, on abandonnait et on laissait tomber ces misérables abris. Aussi le prophète Isaïe, menaçant Jérusalem, la compare-t-il à une cabane abandonnée dans un champ de concombres, miqsdli. Is., i, 8. (Septante : a-mur, pa-rov, cucumerarium) Pendant que les concomhrcs mûrissaient, le cultivateur ne

. — Cucumis propliciarum.

ont la chair odorante. Ynir Naudin, dans les Annales des sciences naturelles, série iv, t. xi, 1859 ; Boissier, Flora orientalis, t. ii, p. 758. F. Hy.

II. Exégèse. — 1° Les Israélites, au milieu des pérégrinations du désert du Sinaï, fatigués de la manne, soupiraient après la nourriture d’Egypte, en particulier après les concombres. Num., xi, 5. Les qiSSu’îm rappellent

îœy

S23.

EcbaUlum elatcrtum.

l’arabe qatta ou qassa, d’où est venu un peu défiguré le nom de chate, donné à une des espèces de concombres. Le grec, peut-être par transposition des lettres de qassa, l’appelle (j’.y.voc. Il faut remarquer que qassa et qissu’îm s’appliquent au Cucumis sativus comme au Cucumis chate, et peut-être même à d’autres espèces cultivées en Egypte ou en Palestine. On rencontre souvent les concombres représentés parmi les offrandes funéraires sur les parois des tombeaux. C’est qu’ils étaient très estimés : dans ces pays d’Orient, ils sont plus beaux, plus agréables au goût, bien moins indigestes que les concombres européens. Avec le melon et l’oignon, c’est une des nourri 329. — Cucumis sativus.

se contentait pas de les surveiller de sa cabane, bâtie sur une petite éminenee au milieu de son champ ; mais il plaçait ça et là un épouvanta : ’pour en écarter les animaux, surtout le chacal. Aussi Baruch, vi, 69, comparet-il les dieux de bois, d’argent et d’or, à un épouvantail qui ne peut préserver le champ de concombres au milieu duquel il est dressé.

2° Les fruits amers, que le serviteur d’Elisée servit aux fils des prophètes sont vraisemblablement des coloquintes. Voir Coloquinte. Cependant un certain nombre d’exégètes y voient soit le concombre des prophètes, soit le concombre d’âne. Sans doute le Cucumis prophetarum est un gracieux petit concombre, à peine gros comme une noix, singulièrement amer. On le trouve dans la péninsule sinaïtique et aussi dans la contrée où se trouvait le prophète, c’est-à-dire près de la mer Morte ; mais son fruit est trop petit pour avoir été pris pour quelque melon ou concombre cultivé et avoir été coupé par morceaux. — À plus forte raison peut-on en dire autant du concombre d’une, ou Ecballium elaterium. Les partisans de cette opinion observent que la racine de paqqu’ôt paraît être pakka ou bakka, qui signifie « rompre, éclater », en hébreu et en syriaque. Or, quand le fruit de Yecballium ou momordique à ressort est mur, il se détache de son pédoncule et projette au loin ses graines en se contractant brusquement, à peu près comme le fruit de la balsamine. M. Jullien, L’Égyple, in-8°, Lille, 1891, p. 280. Son fruit est très amer. Mais le concombre d’âne est trop commun en Palestine pour avoir été l’objet de la méprise du serviteur des prophètes. De plus, son fruit, à peine gros comme une datte et hérissé de poils, pouvait difficilement être pris pour quelque vrai concombre comestible. Enfin, quand on le touche, il éclate, il ne reste plus que l’écorce. Aussi l’opinion qui avec la Vulgate tient pour la coloquinte reste-t-elle encore la mieux appuyée. Cette plante, commune dans la région où était arrivé Elisée, entre Jéricho et. la mer Morte, était inconnue dans le pays

| montagneux d’où il venait, et la forme du fruit, assez semblable à un melon cultivé, pouvait être cause d’une

, méprise. E. Levesque.

1 CONCORDANCES DE LA BIBLE. Concordance, i qui vient du verbe latin concordare, « se trouver ou se