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COMÈTE — COMMERCE


été visible à Bethléhem. Cf. Knabenbauer, Evang. sec. Matth., Paris, 1892, 1. 1, p. 86. Un seul mot du texte suffit à condamner cette hypothèse : l’étoile s’arrêta au-dessus de la maison qui abritait l’Enfant. Matth., ii, 9. Cet arrêt est inconciliable avec la marche d’un astre ordinaire, particulièrement d’une comète. — Saint Jude, dans son Épitre, 13, qualifie sévèrement les docteurs de mensonge, et dit, entre autres choses, qu’ils sont des « astres errants », àcTTÉpe ; it).axT|Tii[. Chez les auteurs grecs, on appelle iù.6.vi, xe ; àercépeç, Xônophon, Memorabil., IV, vii, 5, ou simplement 71), âvr|Teç, Aristote, Analytic. poster., i, xiii, 1, les astres que nous nommons planètes, par opposition aux étoiles fixes (èv6eSî[Asvoi ou ànXavsîc). Toutefois Platon, Leges, vii, 821, se refuse à regarder comme astres errants, à’crcpa 7tXavi, tâ, le soleil, la lune et les autres corps célestes qui ont une route certaine. D’après le contexte, il est fort peu probable que saint Jude veuille parler des planètes, dont la marche apparente est lente et régulière. Il songe plutôt à ces météores qui étonnent quelque temps par leur forme et leur éclat, mais qui sont passagers, comme « les nuées sans eau, ballottées parles vents », comme « les flots d’une mer en courroux qui bouillonnent en désordre ». Ces météores sont vraisemblablement les comètes, « qu’attend pour toujours la tempête des ténèbres, » fꝟ. 12, 13. Cependant l’expression dont se sert saint Jude n’est pas tellement déterminée, qu’elle ne puisse s’entendre également d’autres phénomènes du monde sidéral, comme les bolides et les étoiles filantes. Ces dernières sont appelées simplement àa-cépi ; par Homère, Iliad., iv, 75 ; Aristophane, Pax, 838, etc. — Parmi les prodiges qui précédèrent la ruine de Jérusalem, Josèphe, Bell, jud., VI, v, 3, signale une comète qui fut visible pendant toute une année, et qui affectait la forme d’un glaive. Cette apparition fut considérée comme de mauvais augure, conformément a un préjugé qui a duré de longs siècles. II. Lesétre.

    1. COMITOLI Paul##

COMITOLI Paul, jésuite italien, né à Pérouse en 1544, y mourut le 18 février 1626. Il entra au noviciat des Jésuites en 1559, enseigna la rhétorique, la théologie morale et l’Écriture Sainte. Il a laissé : Catena in beatissimum Job absolutissima, e XXIV Grsecise doctorum explanationibus contexta, in-4°, Lyon, 1586 ; Venise, 1587. Dans son avis au lecteur, en tête de l’édition de Venise, il réprouve formellement celle de Lyon, comme infidèle en beaucoup d’endroits. C. Sommervogel.

COMMANDEMENTS DE DIEU. Voir Décalogue.

COMMENTAIRES DE L’ÉCRITURE. On entend par commentaire de l’Écriture une explication du sens du texte sacré ou une exposition développée des vérités qui y sont contenues. Tous les ouvrages anciens, composés dans un milieu différent du nôtre, par des écrivains qui parlaient une autre langue et avaient des habitudes et des coutumes particulières, ont besoin d’éclaircissements qui nous fassent connaître les lieux dont ils parlent, les faits, les mœurs et les usages auxquels ils font allusion, etc. ; la Bible, écrite en hébreu, en Orient, pour un peuple sémitique, entouré de nations qui avaient une religion, des lois et une manière de vivre dont nous ne pouvons avoir l’idée que par l’étude et par les livres, n’est intelligible dans un grand nombre de passages que grâce aux explications des commentateurs. Même avant la venue de Jésus-Christ, après le retour de la captivité de Babylone, dès que les Juifs eurent cessé dé parler l’hébreu proprement dit, il devint nécessaire de traduire en araméen, dans les synagogues, le texte original des livres de l’Ancien Testament que l’on ne comprenait plus et d’y joindre les explications nécessaires. Ce fut là l’origine des Targums, paraphrase chaldaïque de nos Livres Saints. Voir Targums. L’usage d’expliquer ainsi la parole de Dieu dans les réunions des fidèles fut adopté

par les Apôtres et par l’Église, et c’est ce qui donna naissance aux homélies ou explication d’un passage de l’Écriture qu’on venait de lire dans l’assemblée des chrétiens.

La plupart des explications des livres de l’Ancien et du Nouveau Testament par les Pères qui nous sont parvenues sont sous forme d’homélies. Mais non content d’expliquer l’Écriture par des homélies, qui sont surtout une explication pratique et populaire, Origène (185-253) entreprit d’expliquer chaque livre, verset par verset, c’est-à-dire d’en faire un commentaire proprement dit. Il fit un troisième travail, qui était aussi une sorte de commentaire, mais auquel il donna le nom de scholies, parce qu’il s’attacha seulement à expliquer les endroits les plus difficiles, à la manière dont l’avaient fait les scholiastes d’Alexandrie pour les auteurs profanes. Sur le caractère de ces commentaires, voir Alexandrie (École exégétiqde d’), t. i, col. 301, et comparer Antioche (École exégétique d’), t. i, col. 683.

Depuis Origène, les homélies et les commentaires de toute sorte se sont multipliés presque à l’infini. On les divise en littéraux et spirituels f - selon qu’ils s’attachent à l’explication du sens littéral ou du sens allégorique [voir Allégorique (sens)], en critiques, philologiques, pratiques, selon qu’ils s’occupent de la critique du texte, de la philologie et de la grammaire ou qu’ils se proposent spécialement un but pratique d’édification. Le même commentaire peut exposer a la fois l’Écriture Sainte à plusieurs de ces points de vue ou même les réunir tous. — Un certain nombre de commentateurs chrétiens, comme Carrières (voir col. 323), se sont bornés à paraphraser le texte sacré, dans le genre des Targums, en insérant quelques explications plus ou moins courtes dans le texte sacré.

Pour les commentaires des divers livres de l’Écriture, voir l’article consacré à chacun de ces livres ; pour les commentateurs, voir au nom des commentateurs. Pour l’histoire générale et la bibliographie des commentateurs, voir Richard Simon, Histoire critique des principaux commentateurs du Nouveau Testament depuis le commencement du christianisme jusqu’à noire temps, in-4°, Rotterdam, 1693 ; J. Lelong, Bibliotheca sacra, 2 in-8°, Paris, 1709 ; 2 in-f°, Paris, 1723 ; nouvelle édition augmentée par Chr. Fr. Borner, Leipzig, 1709 ; autre édition plus complète par A. G. Masch, 5 in-4°, Halle, 1778-1790 ; Calmet, Bibliothèque sacrée, voir col. 74 ; J. Darling, Cyclopedia bibliographica, Subjects, Holy Scriptures, in-8°, Londres, 1859. Cf. Ph. H. Schuler, Gescliichte der populairen Schrifterklàrung unter den Christen von dem Aufang des Christenthums bis auf gegenwârtige Zeiten, 2 in-8°, Tubingue, 1787 ; J. G. Rosenmùller, Historia interprétation™ librorum sacrorum in Ecclesia christiana, 5 in-8°, Leipzig, 1795-1812 ; E. F. K. Rosenmùller, Uandbuchfûr die Literatur der biblischen Kritik und Exégèse, 4 in-8°, Leipzig, 1797-1800 ; Chr. V. Flùgge, Einleitung in das Studium und in die Literatur der Religionsund Kirchengeschichte, in-8°, Gœttingue, 1801 ; G. W. Meyer, Gescliichte der Schrifterklàrung seit der Wiederherstellung der Wissenschaften, 5 in-8°, Gœttingue, 1802-1808 ; Ed. Reuss, Geschichte der heiligen Schrift des Neuen Testaments, 2e édit., 1853 ; 6e édit., 1887 ; L. von Diestel, Geschichte des Alten Testaments in der christlichen Kirche, in-8°, Iéna, 1869 ; J. Fùrst, Geschichte der biblischen Literatur, 2 in-8°, 1867-1870 ; Id., Bibliotheca judaica, 3 in-8°, Leipzig, 1849-1863.

F. Vigouroux.

COMMERCE. Hébreu : 1° sehorâh, du verbe sâi, iar, « voyager » pour faire le commerce, d’où sohêr, « marchand ; » sohérét, « marchande ; » sâhdr, « marché ; » sahar, « profit ; » mishdr, « marchandise ; » 2° ma’ârâb, de’ârab, « faire le commerce ; » mimekar et mimekérét, « vente, » de mâkar = mâhar, « vendre, » d’où mékér = mehîr, « prix de vente. i> Au commerce se rap-