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COLLIER


a retrouvé un certain nombre de colliers phéniciens à Camiros et à Curium, dans l’île de Cypre, dans les tombes de Sardaigne, à Sidon, etc. Un des colliers du trésor de Curium est composé de soixante-dix perles d’or et d’une vingtaine de glands de même métal. G. Perrot, Histoire de l’art dans l’antiquité, gr. in-8°, Paris, 1885, t. iii, p. 818, fig. 576 B. Un autre de la même provenance, également tout en or, est formé de perles ovales et rondes,

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307. — Colliers puniques. Musée Saint -Louis. Carthage.

et de boutons de lotus alternant avec des fleurs de la même plante. Au centre est une tête coiffée à l’égyptienne. Ibid., p. 818, fig. 576 A. Un autre est fait d’une épaisse tresse d’or. À l’une des extrémités est une belle tête de lion, montée sur un cylindre de très fin grènetis ; de la gueule sort un anneau. À l’autre extrémité, un nœud très compliqué se termine par une rosace d’où sort un crochet. Ibid., p. 826, fig. 587. Voir Cesnola, Cyprus, 1879, pi. xxv. Dans quelques-uns, les pendants sont des grenades ou d’autres fruits. Parfois les perles d’or sont mêlées à des grains de cornaline, d’onyx, de cristal de roche, à des fleurs de lotus. G. Perrot, ibid., p. 824-826, fig. 588 et pi. x. D’autres colliers sont moins riches ; ils sont faits de pièces de verre et de terre émaillée. Ibid., p. 827 et pi. m. À tous ces colliers sont attachés les pendants dont parle la Bible. Les basreliefs

et les statues nous montrent comment ils étaient attachés au cou et pendaient sur la poitrine. G. Perrot, ibid., p. 257, 450, 519, 554, 563, 824, fig. 196, 331, 328, 373, 377, 384, 586. Voir t. i, fig. 543, col. 1795. Ces colliers phéniciens étaient également portés par les Grecs de l’époque archaïque, chez qui ils étaient appelés opjioi. Homère, Iliad., xviii, 401 ; Odyss., xv, 460 ; Eschyle, Choéphores, 617, etc. ; Monuments de l’Institut archéologique, t. x, pi. iv, v À ; W. Helbig, L’épopée homérique, trad. Trawinski, in-8°, Paris, 1894, p. 340-343 ; G. Perrot, Histoire de l’art, t. VI, p. 857, fig. 517. On a trouvé également en Étrurie des colliers de style oriental. Jules Martha, L’art étrusque, gr. in-8°, Paris, 1889, p. 105 et 109. Le P. Delattre a découvert dans les tombeaux puniques de Carthage de nombreux colliers semblables aux colliers phéniciens. Nous en reproduisons ici quelques-uns (fig. 307).

2° Colliers des Égyptiens. — Lorsque Joseph eut interprété les songes du pharaon, celui-ci, émerveillé de la sagesse du jeune homme, lui confia le gouvernement de l’Egypte, et, en autres marques de sa faveur, il lui mit au cou un collier d’or. Gen., xli, 42. La scène décrite ici est exactement la même que celle qui est représentée sur une stèle du musée du Louvre. « La partie gauche de la représentation, dit M. de Rougé, montre le profil d’un na"s dans lequel est figuré le roi Séti I er, avec une figure jeune et imberbe. Il se penche en avant sur une sorte de balcon où s’appuie sa main gauche, et semble adresser la parole au personnage qui est devant lui. Celui-ci lève les bras en signe d’allégresse, pendant qu’un serviteur lui attache au cou un collier à plusieurs rangs. » Celte scène représente la cérémonie de l’investiture d’un collier d’honneur, accordé par le pharaon à un fonctionnaire éminent. C’est ce qui résulte également des discours gravés sur la stèle auprès des personnages. « Le roi dit aux chefs qui approchent de sa personne : Donnez plusieurs colliers d’or au favorisé, chef du [gynécée ( ?)] royal, Hor-Khem. » Hor-Khem remercie le roi de ses bienfaits. P. Pierret, Description sommaire des salles du Musée égyptien, in-18, Paris, 1895, p. 49 ; Prisse d’Avennes, Monuments égyptiens, Paris, 1847, pi. xxx, reproduit une scène analogue. Cf. G.Wilkinson, The Manners and Customs of the ancient Egyptians, in-8°, Londres, 1878, t. iii, p. 370, 371, pi. lxiv (fig. 308). « Les colliers égyptiens, dit encore M. de Rougé, étaient souvent à plusieurs rangs ; ils étaient composés d’objets symboliques, comme les poissons sacrés, les lézards, l’œil d’Osiris, les fleurs de lotus. Les fermoirs sont fermés d’un petit verrou qui tient très solidement. La tête d’épervier servait souvent à décorer les extrémités des colliers destinées à être attachées sur les épaules. Un charmant motif de chaîne, pour de petites pendeloques, se compose d’une série de vipères sacrées qui relèvent la tête : la pendeloque se termine par une tête de la déesse Hathor. » E. de Rougé, Notice sommaire des monuments égyptiens, in-18, nouvelle édition, refondue par P. Pierret, Paris, 1894, salle civile, vitrine P, p. 92. Les colliers présentaient donc une grande richesse et une grande diversité. G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, gr. in-8°, Paris, 1895, t. i, p. 235. Les rois et les grands sont souvent représentés sur les monuments égyptiens portant des. colliers au cou. Lepsius, Denkmàler, t. iii, pi. 115, 118 ; G. Maspero. ouvr. cit., t. i, p. 58, 227, 253, 273, 297 ; G. Perrot, Histoire de l’art, in-8°, Paris, 1882, t. i, p. 91, 125, 127, 133, etc. ; F. Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, in-8°, Paris, 1882, t. ii, p. 15, 17, 38, 49, etc. Les dieux en portent également. G. Maspero, ouvr. cit., 1. 1, p. 136, 161 ; G. Perrot, ouvr. cit., t. i, p. 51, 52, 53, 55, etc., fig. 85, 172, 175, 176, pi. H et m ; F. Lenormant, ouv. cit., t. ii, p. 267, 276, 299, etc. ; t. iii, p. 25, 43, 102, 108, 111, 177, etc. Les colliers étaient du nombre des présents qu’ils agréaient volontiers. Une stèle du roi Horsintef, de la XXVIe dynastie, représente ce pharaon