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COA — COCHENILLE

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localité mentionnée dans Ézéchiel, xxiii, 23, avec Soa’et Pekôd comme alliée des Babyloniens et des Chaldéens au moment de l’invasion de la Judée et de la prise de Jérusalem. La Vulgate a traduit ces. noms géographiques par des noms communs, et spécialement Coa par principes. L’ancien traducteur grec Aquila avait fait de même, et beaucoup d’interprètes modernes les suivent encore. Les Septante ont traduit ir/o-j ; , parce qu’ils ont transcrit en tête de ce mot le vav de l’hébreu, qui équivaut à la conjonction et. — On retrouve fréquemment, dans les textes cunéiformes assyriens, les noms ethniques Pukudu, Sutu et Kutu, rapprochés l’un de l’autre, comme dans le texte d’Ézéchiel ; le second perd même souvent sa désinence féminine tu, et il est croyable que le troisième la pouvait perdre également. (Cf. ûikla-t[u] en assyrien, devenu en hébreu Hiddékél, « le Tigre, » ) Sutu et Kutu sont généralement mentionnés soit à côté de la Babylonie, soit à côté du pays d’Élam, dont ils sont les alliés. Il est évident qu’ils devaient être situés dans le voisinage de ces deux pays, par conséquent dans la partie orientale de la Mésopotamiej vers le sud de l’Assyrie. DeUtzsch les place avec grande vraisemblance sur la rive est du Tigre, au sud du Zab inférieur, jusque vers la frontière élamite, Coa au nord, et Soa au sud. — Le pays de Kutu paraît aussi dans les textes cunéiformes sous les formes Gutu, et Gutium, apparemment le pays de Goïm, mentionné dans le texte hébreu de la Genèse, et traduit dans la Vulgate par gentium, Gen. xiv, .l. Il est remarquable que le roi de ce pays, Thadal, apparaît précisément comme allié de celui de Larsa en Babylonie et de celui d’Élam : c’est le même groupement que dans les textes cunéiformes et dans celui d’Ézéchiel. Frd. Delitzsch, Wo lag das Paradies ? Leipzig, 1881, p. 233-236 ; Schrader-Whitehouse, The Cuneiform inscriptions and the Old Testament, Londres, 1888, t. ii, p. 120 ; Schrader, Keilinschriften und Geschichtsforschung, Giessen, 1878, p. 171, 294, 451, 473 ; Galmet, Commentaire littéral, Ezéchiel, Paris, 1715, p. 224 ; Keil, Ezéchiel, 1868, p. 202 ; Rosenmùller, Ezéchiel,

1826, t. ii, p. 39.

E. Pannier.
    1. COBBIN Jugram##

COBBIN Jugram, ministre indépendant anglais, né à Londres en décembre 1777, mort le 10 mars 1851. Après avoir rempli diverses fonctions pastorales, il se retira, en 1828, à Camberwell, et consacra les dernières années de sa vie à la composition de divers ouvrages, parmi lesquels se trouvent : Child’s Commentator, 7 in-18, nouvelle édition en un volume, en 1851 ; une édition d’Albert Barnes’s Exposition of the New Testament, 9 in-12, Londres, 1853 ; Condensed Commentary on the Bible, in-8° et in-4°, Londres, 1837, 1839, etc. ; The Domestic Bible, in-8°, Londres, 1849, 1852.Voir L. Stephen, Dictkmary of national Biography, t. xi, 1887, p. 145.

    1. COCCEIUS Jean##

COCCEIUS Jean, nom latinisé de Cox, théologien protestant hollandais, né à Brème en 1603, mort à Leyde le 4 novembre 1669. Ses premières études achevées, il se rendit à l’université de Franeker, d’où il revint enseigner la langue hébraïque dans sa ville natale. En 1636, il obtint une chaire à Franeker, et, en 1650, fut nommé prolesseur de théologie à Leyde. Ses œuvres, qui sont considérables, furent publiées à Amsterdam, 12 in-f°, 1701. Elles renferment des commentaires sur presque tous les livres de la Bible. En opposition à Grotius, Cocceius considérait le sens littéral de l’Écriture comme entièrement subordonné au sens spirituel et mystique. D’après lui, tout dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament se rapporte à l’alliance de Dieu avec les hommes. La Jérusalem céleste décrite par saint Jean dans l’Apocalypse représente l’Église glorieuse sur la terre, et non celle qui doit triompher dans le ciel. Gocceius exposa son système dans un ouvrage intitulé Sunima doctrinx de fœdere et iestamento Dei, in-8°, Leyde, 1661, qui eut plusieurs éditions. Ses disciples, qui se recrutèrent sur tout parmi les théologiens hollandais, reçurent le nom de Coccéiens. On a aussi de lui : Lexicon et commentarius sermonis hebraici et chaldaici Veteris Testamenti hebraice ; accedunt interpretatio vocum germanica, belgica ac grseca ex LXX interpretibus, in-f°, Amsterdam, 1669. — Voir G. W. Meyer, Geschichte der Exégèse

(1804), t. iii, p. 103.

B. Heurtebize.

COCHENILLE. Hébreu : tôW, {ôlê’âh ou tôla’at, « ver, » sâni, « cramoisi ; » fôla’at sâni, « ver à cramoisi, » et Sâni tôla’af, « cramoisi de ver ; » karmil ; Septante : y.ôxxo ; , x6xxivov, çotvixouv ; Vulgate : coccus, coccinum, vermiculus, croceum.

1. Nature et propriétés de la. cochenille. — 1° Son histoire naturelle. — La cochenille, le coccus des naturalistes, est un insecte hémiptère homoptère, c’est-à-dire

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303. — Cochenille (Coccus iZi’cis).

à quatre ailes ayant partout la même consistance. Elleappartient à la famille des gallinsectes, petits êtres qui déterminent des galles ou excroissances sur les feuilles ; . des arbres. Le mâle seul possède des ailes et s’en sert avec activité. La femelle, deux fois plus grosse que le mâle, a de petites pattes qui lui servent à s’accrocher sur la plante, et là, elle demeure absolument immobile et se nourrit sur place. Un peu avant la ponte, elle sécrètfr une matière cotonneuse, y dépose ses œufs au-dessous de son corps et meurt ensuite. Son corps se dessèche, la paroi abdominale prend peu à peu une forme concave qui la rapproche du dos de l’animal, et les larves se développent à l’abri de cette coque. La cochenille desséchée, puis réduite en poudre, fournit une matière colorantfr rouge. C’est au moment où la femelle va effectuer sa ponte que cette substance est le plus abondante. L’immobilité de la cochenille l’a fait prendre autrefois pour une simple galle, Pline, H. N., xvi, 12, et on l’a longtemps appelée « graine d’écaiiate ». Il existe plusieurs espèces de cochenilles. Le coccus cacti, importé du Mexique seulement au xvie siècle, fournit depuis lors la plus grande partie de la teinture de cochenille. L’animal vit sur le nopal. On en a acclimaté sur les côtes de la Méditerranée, et on en cultive actuellement en Palestine, notamment à Naplouse. Tristram, The natural history of the Bible r Londres, 1889, p. 319. Le coccus polonicus ne vient guère que dans l’Ukraine et les pays assez froids. Le coccus lacca, qui détermine l’exsudation de la laque, vit sur différentes espèces de figuiers des Indes. Le coccus manniparus fait exsuder par sa piqûre sur le tamaris mannifera une substance sucrée dans laquelle certains auteurs ont prétendu trouver la manne des Hébreux au désert.