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CLOU — CNIDE


assez large pour qu’on eût pu y introduire le doigt. Joa., xx, 27. Après la descente de la croix, les quatre clous furent enfouis avec l’instrument du supplice. Sainte Hélène les retrouva en même temps que la croix. Avec l’un deux, elle fit faire un mors pour le cheval de son fils Constantin (conservé aujourd’hui à Carpentras), et avec un autre une sorte de cercle pour son casque. Ce cercle

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300. — Clous de la Croix du Sauveur. Reliques conservées 1. à Venise ; — 2. à Sainte-Croix-de-Jérusalem, à Rome ; — 3. a Trêves ; — 4. à Florence, couvent degïi Angioll ; — 5. 4 Arras ; — 6. à Venise ; — 7. à Colle ; — 8. a Sienne ; — 9. à Rome, Santa Maria in Campitolli ; — 10. à Notre-Dame de Paris. — Demi - grandeur des originaux. — D’après Rohault de Fleury, Mémoire sur les instrumenta de la Passion, pi. xvl, xvii et xx.

est, croit-on, enclavé dans la couronne de fer qui se conserve actuellement à Monza. Sainte Hélène jeta un troisième clou dans la mer Adriatique pour apaiser une tempête ; mais peut-être ne fit-elle que l’y plonger. Aujourd’hui on vénère des saints clous dans un bon nombre de villes (Sg. 300). Pour expliquer cette multiplicité, il n’y a pas lieu de supposer que les différentes pièces de la croix aient été assujetties entre elles par des clous de

i fer. Des chevilles de bois ont été certainement employées I dans ce but, le fer n’étant pas assez commun alors i pour qu’on s’en servît quand on pouvait faire autrement. Mais, dans la suite des temps, des parcelles, et de la limaille furent détachés des clous authentiques et insérées dans des fac-similé. On connaît trente-deux de ces clous, dont un à Notre-Dame de Paris (fig. 300, n° 10), deux à Rome, trois à Venise, un à Trêves, complété par celui de Toul. « On doit admettre que celui [qui est conservé à la basilique de Sainte -Croixde -Jérusalem ] de Rome vient de Constantin ; mais, d’après sa figure, ce pouvait être un des modèles fabriqués avec des parcelles de vrais clous. Celui de Paris pourrait être dans le même cas. » Rohault de Fleury, Instruments de la passion, Paris, 1870, p. 181 ; cf. F. Vigouroux, Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques

modernes, 2e édit., 1896’, p. 182-183.

H. Lesêtre.
    1. CNIDE##

CNIDE (grec : KvîBoç ; Vulgate : Gntdus), ville de Carie. Elle est mentionnée, à l’époque des Machabées, parmi les villes à qui fut envoyée la lettre des Romains

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301. — Monnaie de Cnide.

Tête de Vénus, à droite. — iî|. KNIAIQN. La Fortune debout,

à gauche, tenant une corne d’abondance et un gouvernail.

annonçant qu’ils prenaient le peuple juif sous leur protection. I Mach., xv, 23. Elle faisait alors partie de l’empire des Séleucides, ainsi que toute la Carie. Voir Carie. Quand saint Paul fut envoyé à Rome par Festus, le navire sur lequel il fut embarqué à Myre essaya de s’abriter à Cnide contre le mauvais temps ; mais il ne put y parvenir, parce que la pointe de la presqu’île sur laquelle se trouve cette lie remonte subitement vers le nord et par conséquent livre passage au vent violent qui balaye l’archipel. Act., xxvii, 7. Voir fig. 80, t. ii, col. 280. Cnide faisait alors partie de la province romaine d’Asie. La ville de Cnide était située à l’extrémité occidentale d’une presqu’île qui ferme au sud le golfe Céramique. Elle avait deux ports, dont un facile à fermer, et un arsenal muni de cale pour navires. Une île située en avant de la ville était reliée à la presqu’île par un double môle et protégeait les deux ports. Strabqn, XIV, ii, 15. D’après Pausanias, VIII, xxx, 2, et V, xxiv, 7, un canal étroit recouvert d’un pont avait été laissé entre les deux ports. Le double port existe encore aujourd’hui. Fr. Beaufort. Karamania, in-8°, Londres, 1817, p. 81. L’île était habitée, mais la ville proprement dite se trouvait sur la presqu’île. C’est là qu’on a trouvé de nombreuses ruines. Les quais antiques subsistent encore, ainsi que les murs. Les uns et les autres sont bâtis à l’aide d’énormes pierres. W. J. Hamilton, Researches in Asia Minor, in-8°, Londres, 1842, t. ii, p. 39 ; cf. l’édition allemande ; Reisen in Kleinasien, revue par Kiepert, in-8°, Leipzig, 1843, p. 38 (lig. 302).

L’extrémité occidentale de la péninsule Cnidienne portait dans l’antiquité le nom de Triopium Promontorium, Hérodote, i, 174 ; Thucydide, viii, 35 ; Scylax, Peripl., 99 ; elle se nomme aujourd’hui le cap Crio. Le territoire de la cité s’étendait probablement à l’est jusqu’à Bubassus, c’est-à-dire au fond du golfe de Symé. Cnide était une colonie dorienne. Hérodote, i, 144 ; Pausanias, X, xi, 1. Les Cnidiens furent de bonne heure en relations commerciales avec l’Egypte. Hérodote, ii, 178. Ils essayèrent de résister à Cyrus, mais ils furent vaincus et