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mètre est moindre que celui des chevilles. Si le pêne est amené dans une position telle que H soit au-dessous de E, son extrémité G se trouve engagée dans la gâche N, et la porte est fermée. Si, au contraire, H est amené au-dessous de D, c’est l’extrémité F qui dépasse en C, et la porte peut s’ouvrir. La troisième pièce, KL, n’est autre que la clef. Elle est munie à son extrémité de chevilles fixes M qui peuvent pénétrer dans les trous H par leur partie inférieure et affleurer à la surface supérieure du pêne, FG. Veut-on ouvrir ou fermer, le pêne étant placé une fois pour toutes dans la rainure CB ? On introduit la clef KL da119 la partie creuse I du pêne, jusqu’à ce que les chevilles fixes M rencontrent les trous H ; on soulève alors la clef, les chevilles fixes M font remonter en D ou

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291. — Clef romaine. D’après Pitt-Hlvera, On the development of primitive locks, pi. iii, fig. 246.

en bronze. On l’ouvrait avec une clef plate qui manœuvrait horizontalement de droite à gauche et réciproquement, d’une façon analogue à la serrure égyptienne. Voir A. H. de Villefosse, Notice des monuments provenant de la Palestine, in-12, Paris (1876), n » s 84-85, p. 56-57. — Ces sortes de serrures et de clefs se retrouvent encore actuel lement en Palestine. Elles sont généralement en bois. Cf. Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, in-4°, Paris, 1884, p. 352

— Les anciens se servaient aussi de clefs en métal, qui au lieu d’être à peu près droites comme les clefs de bois affectaient une forme plus ou moins recourbée et se termi’naient en anneau à l’extrémité que manœuvrait la main. Wilkinson, Manners and Customs of the ancient Egyptians, Londres, 1878, t. ii, p. 112, reproduit le dessin d’une clef de métal qu’il croit égyptienne. P. Pierret, Dictionnaire d’archéologie égyptienne, Paris, 1875, p. 133, pense, au contraire, que cette clef est plutôt d’origine grecque ; il regarde comme <i plus que douteux que les Égyptiens DICT. DE LA. BIBLE.

200. — Clef et serrure de la porte de Sour-Bahar. Musée judaïque du Louvre.

en E les chevilles mobiles, et à l’aide de la clef on pousse ou on tire le pêne avec facilité. Ce système permet de laisser la serrure à l’extérieur de la porte, et personne ne pourra ouvrir ni fermer sans la clef, d’autant plus que les trous sont en nombre variable et occupent une situation différente pour chaque serrure. À l’intérieur, on ferme au moyen de barres. Voir t. i, col. 1468. Le Musée judaïque du Louvre possède une porte monolithe qui fermait l’entrée d’un sépulcre situé prés du village de Sour-Bahar, sur la route de Jérusalem à Bethléhem. La serrure (fig. 290) en est bien conservée. Elle est

aient jamais fait usage des serrures ». Les Romains coudèrent la partie de la clef qui portait les dénis (fig. 291). Pitt-Rivers, On the development of primitive locks, Londres, 1863, pi. iii, fig. 24 1 >. On employa aussi plus tard des serrures à clefs tournantes. Ces dernières, en bronze ou en fer, avaient un panneton découpé et un anneau ; elles ressemblaient par conséquent aux nôtres. La Bible ne fait guère allusion qu’à des clefs d’un genre primitif. IL Les clefs dans la Bible. — 1° Au sens littéral. — La plus ancienne mention que les auteurs sacrés fassent de ces instruments se trouve dans le livre des Juges, m-, 25. Aou vient de tuer Églon, et les serviteurs de ce dernier attendent à la porte en pensant que leur maîlre dort. À la fin, « voyant que personne n’ouvre, ils prennent la clef, ouvrent et trouvent leur maître gisant sans vie. i> L’habitalion d’Églon avait une porte de derrière par la 292. — Saint Pierre portant la clef symbolique.

ÏIETPOT AIIO2T0AOT. Chapelle copte de Sebûc.

D’après Lepsius, Denkmiiler, Abth. iii, Bl. 181.

quelle Aod s’était enfui. Les serviteurs possédaient la clef de la porte principale et pouvaient ouvrir du dehors. Il est donc probable que leur clef appartenait au système des clefs de bois à chevilles fixes. — Des lévites, « préposés à la clef, » I Par., ix, 27 (hébreu), avaient la fonction d’ouvrir le Temple chaque matin. Cette clef était de métal, comme probablement la serrure et la porte elle-même.

— Dans le Cantique, v, 5 (hébreu), il est question d’une sorte de verrou ou de loquet, man’ûl, placé à l’intérieur, mais qu’on pouvait ouvrir du dehors en passant la main par un trou ménagé dans la porte. Il ne paraît pas qu’une clef ait été nécessaire pour faire mouvoir ce loquet.

2° Au sens métaphorique. — La clef des maisons royales et des édifices importants n’était confiée qu’à des hommes éprouvés. Ceux-ci devinrent bientôt des dignitaires, et chez les Grecs, le nom de y.XTiSoù^o ; , « porte-clefs, » fut même synonyme de prêtre et de protecteur céleste. Euripide, Iphig. Taur., 132 ; Aristophane, Fest. Cer., 1142 ; Plutarque, Moral., 591 b. La clef fut portée comme insigne de commandement, et Callimaque, Hymn. Cer., 45, représente Cérès comme ayant une clef y. « Taiu.âB[av, « suspendue à l’épaule. » — Dans les auteurs sacrés, la clef symbolise également la puissance. D’après Isaie, xxii, 22, le Messie « recevra sur son épaule la clef de la maison de

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