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GIGOGNE — CIGUË


La cigogne est, en effet, remarquable par sa tendresse pour ses petits, et par la reconnaissance qu’elle témoigne à l’égard de ses parents, contrairement à ce que font la plupart des autres oiseaux. Aristote, Hist. anim. f IX, 14 ; Pline, H. N., x, 23 ; Elien, Hist. anim., iii, 23 ; x, 16. On a vu des cigognes faire toutes sortes d’efforts pour arracher leurs petits à l’incendie, et périr elles-mêmes avec eux, plutôt que de les abandonner. La cigogne s’attache aisément à l’homme et aux endroits où elle est née. Elle y revient chaque année en manifestant la plus grande joie et occupe la même place de génération en génération,

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270. — La cigogne.

pour peu qu’on l’y supporte avec bienveillance. Aussi les peuples anciens, particulièrement les Égyptiens, ont eu une sorte de vénération pour cet oiseau à la démarche grave et aux mœurs si sympathiques. Aujourd’hui encore, dans la plupart des pays, on accueille la cigogne comme une messagère de bonheur et on respecte son nid avec le plus grand soin. L’oiseau apprécie ces bons procédés au point de renoncer parfois à ses émigrations annuelles, pour demeurer aux endroits où il se sent bien traité. Il y a plusieurs variétés de cigognes. La « cigogne blanche » se trouve en Palestine et dans presque tous les pays. La « cigogne noire » est plus sauvage. Elle fuit le voisinage <lc l’homme, habite les déserts, fait son nid dans les arbres, au plus épais des forêts, et vit en troupes, comme le héron. Elle abonde autour du lac Mérom et de la mer de Galilée ; dans les bas-fonds de la mer Morte, elle se nourrit des poissons du Jourdain qui ont péri empoisonnés par les sels en dissolution dans les eaux de la mer. Les Arabes du nord de l’Afrique lui donnent le nom de « marabout », ou oiseau du prophète. Ce même nom sert aussi à désigner la cigogne à sac, autre variété qui vit dans les Indes et au Sénégal.

IL La cigogne dans la Sainte Écriture. — 1° Moïse range la cigogne parmi les oiseaux dont il est défendu de manger la chair. Lev., xi, 19 (hébreu) ; Deut., xiv, 18 (hébreu). Cette chair est, en effet, noire et de très mauvais goût. — 2° « La cigogne habite dans les berosîm, « cyprès. » Ps. civ (hébreu), 17. En Orient, cet oiseau place son nid dans les ruines, à proximité des eaux et des marais. On en voit une grande quantité sur les deux rives du Jourdain. Quand les ruines ou même les constructions plus modernes font défaut, la cigogne choisit un

arbre haut et fort, sur les branches duquel elle puisse établir une plate-forme de branchages pour y poser son nid. Il est à noter que du temps du psalmiste les ruines étaient rares et les cyprès beaucoup plus abondants qu’aujourd’hui. C’est donc sur les arbres que la majorité des cigognes de l’époque faisaient leur nid. — 3° « La cigogne connaît le temps de son retour. » Jer., viii, 7. La cigogne émigré tous les ans. Tristram a vu des bandes de cigognes apparaître soudainement et prendre leur vol vers le nord, le 22 mars en 1858, le 24 en 1864. L’émigration se poursuit jusqu’aux premiers jours de mai. Toutes partent, excepté celles qui peuvent trouver une nourriture suffisante dans quelques terrains marécageux. C’est au commencement de mai qu’elles arrivent en Russie. Contrairement à l’usage de la plupart des autres oiseaux émigrants, elles voyagent de jour et à une grande hauteur. Aux approches de l’hiver, elles quittent les pays du nord, où le froid ne leur permettrait plus de trouver leur nourriture, et elles reviennent à leur station hivernale. La Palestine est pour la cigogne un séjour d’hiver, tandis que nos pays et même l’Italie sont pour elle un séjour d’été. Virgile, Géorgiques, ij, 319. — 4° Job, xxxix, 13 (hébreu), dit de l’autruche, pour distinguer sa marche rapide d’avec le vol des autres oiseaux : « Est-ce l’aile de la cigogne et sa plume ? » L’aile de la cigogne a des pennes noires qui tranchent avec la blancheur des autres plumes. Cf. Zach., v, 9. Tristram, Fauna and Flora of Palestine, Londres, 1884, p. 111 ; The natural history of the Bible, Londres, 188D, p. 244 ; Wood, Bible

Animais, Londres, 1884, p. 478.

H. Lesêtre.

CIGUË. — I. Description. — On donne le nom vulgaire de ciguë à plusieurs herbes de la famille des ombel 279. — Grande cigu6 (Conlum maculatum").

lifères ayant un port analogue et surtout renfermant dans leurs tissus un alcaloïde nommé cicutine ou conicinc,