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CALEB — CALEÇON


mier-né d’Éphrata, sont Sobal, etc. » Caleb avait une fille du nom d’Achsa (hébreu : ’Aksâh, t. i, col. 148), qu’il ne faut pas confondre avec Axa (hébreu : ’Aksâh), fille de Caleb, le contemporain de Josué. D’après la Vulgate, I Par., ii, 24, ce n’est qu’après la mort d’Hesron que Caleb épousa Éphrata ; le texte hébreu a un sens tout dilférent et prend Caleb -Éphrata pour un nom de ville. Voir Caleb -Éphrata. E. Levesque.

3. CALEB (hébreu : Kelûb ; Septante : Xa)ig), frère de Sua et père de Mahir de la tribu de Juda. I Par., iv, 11. Ce Caleb, dont le vrai nom est Kelûb, n’a rien de commun par sa parenté ni avec le fils de Jéphoné ou Caleb 1, ni avec le fils d’Hesron ou Caleb 2.

E. Levesque.

4. CALEB (LE MIDI DE) (hébreu : négéb Kâlêb ; Septante : vôtoç XEXoùê), partie du Négéb ou « midi » de la Palestine occupée par Caleb et ses descendants. I Reg., xxx, 14. Caleb, en effet, comme récompense de sa conduite au moment de l’exploration de la Terre Promise, Num., xiv, reçut en partage le district montagneux d’Hébron avec ses villes fortes. Jos., xiv, 12-14 ; xv, 13. Plus tard, la ville elle-même avec ses faubourgs fut donnée aux prêtres, Jos., xxi, 10-11 ; I Par., vi, 55 ; mais « ses champs et ses villages » restèrent la possession de Caleb, Jos., xxi, 12 ; I Par., VI, 56, dont le territoire devait s’étendre dans un certain rayon autour d’Hébron, puisqu’un de ses descendants, Nabal, avait ses terres sur le Carmel de Juda, aujourd’hui El-Kourmoul, à quatorze kilomètres environ au sud A’El-Khalil (Hébron). Cette contrée est mentionnée, I Reg., xxx, 14, avec le côté méridional du pays philistin, à propos d’une invasion des Amalécites, dont l’intention était de ravager tout le sud de

Chanaan.

A. Legendre.

5. CALEB-ÉPHRATA (hébreu : Kâlêb Éfrâtâh ; Septante : XaXïê ùi’Eçpa61), nom de l’endroit où mourut Hesron, père de Caleb, suivant le texte hébreu de I Par., Il, 24. Ce verset est des plus obscurs, et l’on se demande si le sens primitif n’en serait pas mieux conservé dans les versions grecque et latine que dans le texte original. Ce dernier, en effet, doit se traduire ainsi : « Et après la mort d’Hesron à Caleb -Éphrata (nrnsN abD3, be-Kâlêb’Éfrâtâh), la femme d’Hesron, Abiah, lui enfanta Ashur, père de Thécué. » Quel peut être le lieu où s’éteignit le descendant de Juda avant la naissance de ce fils ? On trouve, I Reg., xxx, 14, une contrée du sud de la Palestine, dans les environs d’Hébron, indiquée sous le nom de Caleb ou « midi de Caleb ». Voir Caleb 4. D’un autre côté, Bethléhem s’appelait autrefois Éphrata. Gen., xxxv, 19 ; xlviii, 7. Éphrata est aussi le nom d’une femme de Caleb, qu’il épousa après la mort d’Azuba. I Par., ii, 19. De là on a supposé que la partie nord du territoire qu’il possédait, lui ayant été apportée en dot par cette seconde femme ou se trouvant aux environs de Bethléhem, avait reçu sa dénomination de l’une ou de l’autre de ces circonstances. Ce serait pour quelques-uns la ville même de Bethléhem. J. Fûrst, Rebrâisches Handwôrterbuch, Leipzig, 1876, t. i, p. 593 ; Keil, Biblischer Comrr.entar, Chronik, Leipzig, 1870, p. 45. Mais d’abord, outre sa composition singulière, ce nom de Caleb - Éphrata ne se rencontre nulle part ailleurs, dans aucun livre sacré ou profane. Ensuite Hesron a dû mourir en Egypte, où aucune localité n’avait pu recevoir une pareille appellation.

— Les versions syriaque et arabe portent : « dans la terre de Chaleb en Éphrath. » Les Septante et la Vulgate font soupçonner que le texte hébreu a été corrompu. Les premiers, en effet, ont ainsi traduit notre verset : « Et après la mort d’Hesron, Caleb vint à Éphrata (yJXOî Xa).èo d ; ’Eypa6â) ; et la femme d’Hesron [était] Abia, et elle lui enfanta… » Ils ont donc lu : nrnss sb : ns, bâ’Kâlêb’Éfrâfâh, au lieu de : nmsN abîa, be-Kâlêb’Éfrâtâh.

Ce ne serait pas du reste la première fois que les copistes auraient omis I’n, a, de iii, bâ’; les massorètes en sont

témoins en corrigeant --, 2, bâgâd, Gen., xxx, 11, par le

Qeri, il N3, bâ’gâd, « le bonheur est venu. » Telle est

la remarque de C. Houbigant, Biblia hebraica, Paris, 1753, t. iii, p. 560. Malgré cela, on peut se demander encore ce que signifie ce voyage de Caleb d’Egypte en Chanaan. — L’auteur de la Vulgate a lu bâ’, comme les Septante ; mais il applique ce mot à la consommation du mariage de Caleb avec Éphrata. Il y a cependant ici une difficulté grammaticale : le verbe NÏ3, bô’, employé dans ce sens, doit être suivi de la préposition *w, ’êl. Cf. Gese nius, Thésaurus, p. 184. Nous en avons un exemple dans le même chapitre, ꝟ. 21 : bâ’Ifesrôn’él-bat-Mâklr, « Hesron s’approcha de la fille de Machir. » Force nous est de rester dans les conjectures et de laisser la question

non résolue.

A. Legendre.
    1. CALEÇON##

CALEÇON (hébreu : miknâs, de kânas, « envelopper ; » Septante : TisptaxeXfi ; Vulgate : feminalia, Exod., xxvin, 42 ; xxxix, 27 [hébreu, 28] ; Lev., vi, 10 [hébreu, 3] ; xvi, 4 ; Eccli., XLV, 10 (femoralia) ; Ezech., XLiv, 18 l, sorle de ceinture enveloppant le milieu du corps et la partie supérieure des jambes. Chez les Romains, ce vêtement était appelé subligacula, cinctoria, lumbaria, constrictoria, collectoria. Les raisons de décence qui le firent adopter remontent à la déchéance du premier homme. L’usage bientôt adopté parmi les hommes de tuniques couvrant tout le corps jusqu’à mi-jambes empêcha que le caleçon ne devint un vêtement commun. En fait, dans l’Écritu—, rien n’indique que le peuple hébreu l’ait employé ordinairement, et ce qui est dit dans la Genèse, ix,

23. — Caleçons égyptiens. Serviteurs portant des offrandes. — Le premier à gauche et celui du milieu sont de la IVe dynastie. Gliizéh. Celui de droite est de la xviiie dynastie. Thèbea. D’après Lepsius, Deiikmiiler, Abth. ii, Bl. 28 et 31 ; Abth. ii, Bl. 40.

21-22, de Noé tombé en état d’ivresse et des railleries de Cham à ce sujet, indique clairement que les caleçons n’étaient point en usage ; cf. Deut., xxv, 11 ; Salmeron, Annal, eccles., 1625, t. i, p. 206-207. Cependant, d’après la prescription qui en fut spécialement faite chez les Hébreux pour la classe sacerdotale, on voit qu’ils n’étaient pas inconnus, ni même inusités. Ils avaient dû, en effet, s’en servir en Egypte. Les monuments de ce pays montrent que le caleçon était porté par tous, et à cause de la chaleur il était souvent l’unique vêtement des travailleurs, comme encore aujourd’hui (fig. 23-25). Herm. Weiss, Kostûmkunde, Sluttgart, 1860, t. i, p. 47, 204. Les Arabes portaient aussi des caleçons, et ils en portent encore