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CHÉRUBIN

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plastiqueraient. Nous sommes loin d’ailleurs de connaître encore tous les types religieux créés par l’art chaldéoassyrien, et plus encore toutes les variantes dont ces types ont été susceptibles ». Fr. Lenormant, Les origines de l’histoire, 1. 1, p. 123. Néanmoins les monuments découverts jusqu’à ce jour suffisent à rendre compte des détails consignés par le prophète dans le récit de ses visions.

Les quatre animaux « avaient une ressemblance d’homme ». Les taureaux ailés assyriens ont une tête d’homme. « La tête humaine qu’ils supportent est coiffée d’une mitre, formant un cône tronqué presque cylindrique, parsemée d’étoiles, surmontée d’une rangée de plumes, et armée sur le devant d’une rangée de cornes. Ces cornes, superposées l’une à l’autre, s’enroulent autour de la mitre, et sont au nombre de trois pour chaque

reaux, quant à la disposition générale… Les taureaux diffèrent peu des lions ; ils s’en distinguent sans doute par les parties nécessairement dissemblables, telles que la patte ; mais ils ont le même type… Il est digne de remarque que les lions alternent quelquefois avec les taureaux : ainsi les deux premières figures colossales transportées en Angleterre par M. Layard sont un lion et un taureau, qui gardaient chacun, comme de concert, un côté d’une même porte. Ailleurs, à Persépolis, et dans les ruines d’origine perse, mais qui proviennent de monuments imités de ceux des Assyriens, on a aussi observé cette réunion et cette disposition alternative des taureaux et des lions. » Feer, Les ruines de Ninive, p. 70-72. Dans les dernières lignes du Prisme trouvé dans le palais d’Assarhaddon, à Ninive, on lit : « Que dans ce palais le taureau suprême, le lion suprême, les gardiens de ma royauté

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245. — Personnage à quatre ailes, placé & côté du taureau ailé. D’après Place, Ninive et l’Assyrie, t. iii, pi. 12.

rangée chez les taureaux de la plus grande dimension, de deux seulement chez les moins grands. La figure, qui a une très belle expression et une grande régularité dans les traits, porte une longue barbe, frisée avec un soin tout particulier. Par suite de cette frisure, la barbe pendante parait divisée en bandes verticales distinctes, qui traversent plusieurs rangées horizontales de boucles. Les cheveux sont également frisés… L’ensemble de la figure exprime un singulier caractère de majesté, de calme et de force, dont on ne peut s’empêcher d’être surpris et comme saisi. » Feer, Les ruines de Ninive, in-8°, Paris, 1864, p. 69-70. « À chacun quatre formes : une forme d’homme et une forme de lion à tous les quatre sur la droite, une forme de taureau à tous les quatre sur la gauche, et une forme d’aigle à tous les quatre. » Ezech., i, 10. En hébreu, ces formes sont appelées pânim, mot qui signifie non seulement « face, figure », mais aussi « aspect, apparence ». Gesenius, Thésaurus, p. 1110. Les taureaux ailés n’ont pas quatre têtes ni quatre figures, mais seulement quatre aspects. Us sont hommes par le visage, aigles par les ailes, taureaux ou lions par le corps et les jambes. Voir un taureau ailé (fig. 214), et un lion ailé, t. i, fig. 69, col. 313. « Tandis que les colosses de Khorsabad sont généralement des taureaux, la plupart de ceux deNimroud sont des lions. Cos lions ressemblent beaucoup aux tau qui protègent mon honneur, brillent d’un éclat éternel, jusqu’à ce que leurs pieds se séparent de ces portiques. » J. Menant, Ninive et Babylone, Paris, 1888, p. 74. Cette alternance explique un détail de la vision. Le prophète dit que chaque animal a la forme de lion sur la droite et la forme de taureau sur la gauche. Comme dans les monuments une seule moitié de l’animal sort de la muraille, Ézéchiel suppose que la partie engagée diffère de la partie visible. On peut penser aussi qu’il a vu des animaux composites, lions d’un côté et taureaux de l’autre. On a d’autant plus droit de le conjecturer que les animaux de la vision sont vivants et en mouvement, pa. conséquent tout à fait dégagés des murailles d’où émergent à demi les bas-reliefs. « À chacun quatre ailes… Leurs ailes se rattachaient l’une à l’autre…, elles se joignaient deux à deux, et deux d’entre elles recouvraient le corps. » Ezech., i, 6, 9, 11. Les animaux à quatre ailes n’ont pas été retrouvés dans la sculpture assyrienne. Les génies à quatre ailes, au contraire, sont communs. Voir t. i, fig. 56, col. 302 ; fig. 133, col. 530 ; fig. 317, col. 1155 ; fig. 618, col. 1935. Dans les sculptures de la porte du palais de Khorsabad, les deux taureaux qui de chaque côté se présentent de profil sont séparés par des personnages à quatre ailes (fig. 245). Deux de ces ailes retombent et peuvent recouvrir le corps, les deux autres s’élèvent comme pour voler. Le dieu chai-