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CHAUSSURE


qui portent des chaussures qui n’enserrent pas solidement le pied ou dont les semelles sont lourdes. C’est pourquoi Jérémie, ii, 25, avertit le peuple de ne pas retirer sa chaussure pour courir plus vite après les idoles. 6° Chaussures modernes des habitants de la Palestine.

— Les habitants de la Palestine ont conservé l’usage de chaussures qui doivent ressembler beaucoup à celles que portaient les Israélites. Ce sont souvent des sandales de cuir ou de bois (fig. 225) liées au cou-de-pied par une courroie et munies à l’extrémité d’une autre courroie par laquelle

226. — Sandales attachées au pied. D’après J. Benziger, nebrdische Archaologie, 1894, p. 104.

passe le gros orteil (fig.’226). D’autres fois la courroie du cou-de-pied est rattachée à l’extrémité de la sandale par un cordon qui est passé entre les orteils. C. Niebulir, Beschreibung von Arabien, in-8°, Hanovre, 1772, p. 64, pi. ii, lig. E. G. D’autres fois ils portent des chaussures

K7. — Chaussures modernes en Palestine. D’après Benziger, IHblische Archaologie, 1894, p. 106.

grossièrement faites de peau cousue ou collée. Cf. C. Niebulir, Reisen in Arabien, in-8°, Hanovre, 1774-1778, t. ii, p. 108. Plusieurs ont adopté les babouches turques ou des bottines relevées à l’extrémité (fig. 227), dans le genre des chaussures que portent les envoyés de Jéhu.

II. Chaussures des peuples étrangers. — Tant qu’ils vécurent au milieu des populations étrangères, les Juifs portèrent sans doute les chaussures en usage chez ces

peuples. Moïse et le peuple entier, quand ils sortirent d’Egypte, avaient aux pieds des sandales égyptiennes. De même les Juifs à Ninive et à Babylone portèrent des chaussures assyriennes et babyloniennes, des chaussures perses à Suse et à Ecbatane, et adoptèrent les chaussures grecques et romaines sous la domination des Séleucides et des Césars.

1° Chaussures égyptiennes. — Les Égyptiens marchaient souvent pieds nus, cependant l’usage des sandales (fig. 228) était fréquent dans la classe moyenne. Les rois, les

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228. — Sandales égyptiennes. Musée Gfuimet.

personnes d’un rang élevé et les femmes en portaient de richement ornées. Elles apparaissent sur les monuments à partir de la Ve dynastie. Leur forme varie peu. Elles consistaient en une simple semelle fixée au pied par une lanière passant entre le gros orteil et les autres doigts, et attachée à une bande qui serrait le cou-de-pied et était fixée des deux côtés à la semelle (fig. 229). Celles des gens de la classe supérieure et des femmes sont relevées à l’extrémité. G. Wilkinson, The manners and customs of theancient Egyptians, t. ii, p. 335, fig. 443, n° 7 ; p. 336, fig. 444, n° 1 ; F. Lenormant, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, 9e édit., t. ii, p. 159, 227, 321 ; t. iii,

229.

Sandale égyptienne. Thèbes. D’après Lepsius, Denkmaler, Abth. m. Bl. 1.

p. 8, 25, 26, 171, 194 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, in-4°, 1895, t. i, p. 269, 273, etc. Quelques-unes avaient l’extrémité pointue, . G. Wilkinson, The manners, t. ii, p. 335, fig. 443, n os 5, 6 ; d’autres l’avaient arrondie. Elles étaient faites d’une sorte de tresse de feuilles de palmier ou de papyrus, on en voit aussi en paille tressée ou en cuir, sandales de peau blanche, sandales de peau noire, dit-on dans les textes. G. Wilkinson, The manners, t. ii, p. 335, fig. 443, n 88 5, 6 ; p. 336, fig. 444, n" 2 ; F. Lenormant, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, t. ii, p. 75. Parfois elles étaient revêtues d’une doublure sur laquelle on peignait un ennemi captif, foulé ainsi aux pieds par le vainqueur. Quelquefois on y lit cette inscription : « Tes ennemis sont sous tes sandales » (fig. 230 ; . G. Wilkinson, The manners, t. ii, p. 336, fig. 444, n° 3. Les prêtres dans l’exercice de leurs fonctions sacrées, et les sujets en présence du roi, reliraient leurs sandales en signe de respect. Silius