Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/325

Cette page n’a pas encore été corrigée

€27

CHAT — CHAUDIERE

C28

paiement le felis chaus, qui a deux fois la taille du chat domestique et ressemble plutôt au lynx. Il se tient de préférence dans les fourrés qui avoisinent le Jourdain. Le felis maniculata est aussi rare à l’ouest du Jourdain qu’il est commun à l’est. Le felis syriaca, analogue au chat sauvage d’Europe et reconnaissable à sa longue queue,

  • st une variété particulière au pays. Du reste, tous ces

-animaux ne s’aperçoivent qu’assez rarement. Tristram, Fauna and Flora of Palestine, Londres, 1884, p. 18 ; Id., The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 67 ; Socin, Palâstina und Syrien, Leipzig, 1891, p. lx ; Placzek, The Weasel and the Cat in ancient Times, dans les Transactions of the Society of Biblical Archseology, t. ix, p. 155-166 ; cf. A. Lowy, dans les Proceedings de la même société, t. vii, p. 97 ; Lefébure, ibid.,

p. 193.

H. Lesêtre.
    1. CHATHUANT##

CHATHUANT (hébreu : Mît ; Septante : èvoxev-Taûpoç ; Vulgate : lamia). En décrivant la désolation de l’Idumée, Isaïe, xxxiv, 14, dit que « le lilit s’y retire et y trouve sa demeure ». Le mot lilit ne se lit qu’en cet endroit de la Bible, et les anciens traducteurs l’ont rendu par des termes qui n’en déterminent guère le sens. Gese-Jiius, Thésaurus, p. 749, prétend que le lilit, dont le nom

vient de làîl, « nuit, »

est un spectre noc turne, une sorte de

démon femelle, ana logue à la ghula

des Arabes, qui at taque les enfants et

même les hommes

pour sucer leur sang.

Rosenmùller, Scho lia, Jesaise Valici nia, Leipzig, 1793,

t. ir, p. 732, qui

soutient la même

opinion, enregistre

pourtant le senti ment de Dœderleim,

qui voit là un oiseau

de lente allure, Yolis

des anciens, l’ou tarde. Robertson,

Thésaurus linguse

sanctse, Londres,

1680, p. 474, avait

déjà traduit le mot hébreu par strix, « oiseau de nuit. » C’est, en effet, le sens que suggère l’étymologie de lilit ; c’est aussi celui que réclame le contexte. Dans tout ce passage d’Isaïe, xxxiv, 13-15, en effet, l’Idumée est représentée comme un pays devenu sauvage et désert ; seules, les bêtes y habitent. Les versions parlent ici, il est vrai, de dragons, de démons, d’onocentaures, etc., et plusieurs commentateurs anciens et modernes ont pensé que le prophète faisait allusion à des êtres fantastiques appartenant à la mythologie populaire. Mais il est difficile de croire qu’Isaïe ait évoqué l’idée d’êtres purement fabuleux, et de fait, en hébreu, les mots que les versions ont traduits si singulièrement sont des noms de bêtes sauvages ou d’animaux qui habitent les ruines et les déserts : fannîm et Hyyïm, les chacals ; benôt-ya’ânâh, les filles’de l’autruche ; siyyîm, des bêtes du désert, peut-être les hyènes ; ia’ir, le bouc sauvage ; lilit, et ensuite qippôz, la chouette de l’espèce duc, et enfin dayyôt, les vautours. Le lilit qui vient dans l’énumération en tête des oiseaux est très vraisemblablement un oiseau lui-même, et le plus exclusivement nocturne de tous les animaux du genre chouette, le chathuant. Le chat-huant (fig. 221) se distingue des autres rapaces nocturnes par le disque complet de plumes qui entoure ses yeux et par sa grosse tête immédiatement rattachée au corps. Voir Choleïïe.

[[File: [Image à insérer] |300px]]
521. — Chat-huant.

Il n’a absolument rien de commun avec le chat, le nom de chat-huant n’étant qu’une altération de l’ancien mot français « chavan », qui venait du bas-latin cavannus. Littré, Dictionnaire de la langue française, t. i, p. 575. Le lilit appartient sans doute à l’espèce du Syrnium aluco, commun en Egypte et dans certaines parties de la Palestine. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 196. Cet oiseau a les couleurs plus claires en Syrie que dans nos pays. Il pousse pendant la nuit des cris lugubres et plaintifs. Il caractérise donc bien la désolation

d’une contrée maudite.

H. Lesêtre.

CHASTEIGNER DE LA ROCHEPOZAY Henri Louis, évêque de Poitiers, né à Tivoli, en Italie, le 6 septembre 1577, mort à Dissay, dans le diocèse de Poitiers, le 30 juillet 1651. Il était fils de l’ambassadeur de Henri III à Rome. Il fut destiné de bonne heure à l’état ecclésiastique, et, après avoir été pourvu de plusieurs riches abbayes, devint le coadjuteur de ila r Geoffroy de Saint-Belin, évêque de Poitiers, auquel il succéda en 1612. Il ne recula devant aucune fatigue pour procurer le bien de son diocèse, et, voulant purger le Poitou des erreurs du calvinisme, il y appela un bon nombre de communautés religieuses. Il commenta presque tous les livres de la Sainte Écriture : Remarques françaises sur saint Matthieu, in-4°, Poitiers, 1619 ; Exercitationes in Marcuni, Lucam, Johannem et Acla Apostolorum, in-4°, Poitiers, 1626 ; in Genesim, 1628 ; in Exoduni, in libros Numerorum, Josue et Judicum, 1629 ; in IV libros Regum, 1626 ; in librum Job, 1628 ; in librum Psalmorum, 1643 ; in prophelas majores et minores, in-4, Paris, 1630. Tous ces divers travaux furent réunis en un seul volume, qui fut publié à Poitiers, in-f°, 1640.

— Voir Gallia christiana, t. ii, col. 1206.

B. Heurtebize.

CHASTILLON Sébastien. Voir Castalion.

CHÂTIMENTS. Voir Supplices.

CHATONS de l’éphod. Voir Érncn.

CHAUDIÈRE. Hébreu : dûd, sir, pârûr, kiyyôr, substantifs tirés des verbes dûd, sir, pâ’ar, hûr, qui tous les quatre signifient « bouillir » ; qallahat, de qâlah, « verser. » Le mot sir est celui qu’on rencontre le plus souvent ; les quatre autres se lisent dans un même verset, I Reg., ii, 14 ; dûd se retrouve aussi Job, xli, 11 ; II Par., xxxv, 13 ; pârûr, Nom., xi, 8 ; Jud., vi, 19, et qallahat, Mich., iii, 3 ; Septante : XouttJp, Xéêi) ; , -^oiXxeïov, X’-> T 9 a > Vulgale : lebes, caldaria, olla, cacabus. Dans deux passages, Joël, ii, 6 ; Nah., ii, 10 (hébreu, 11), les versions ont lu pârûr là où le texte massorétique porte actuellement pâ’rûr, « couleur du visage ; » et dans Amos, iv, 2, elles ont traduit le pluriel sirôf par « chaudières », là où convient mieux le sens de « crochets, hameçons », qu’a aussi ce mot.

La Bible parle une vingtaine de fois des chaudières, soit dans le sens propre, soit dans un sens figuré. La signification des cinq mots hébreux qui servent à nommer ces ustensiles est trop générale pour qu’on puisse établir une différence certaine entre les objets qu’ils désignent. Ces objets sont des récipients de terre ou de métal, de forme et de grandeur diverses, destinés à être placés sur le feu pour l’ébullition des liquides et la cuisson des aliments. Ils correspondent à ce que nous appelons chaudière, chaudron, casserole, pot, marmite, etc.

1° Au sens propre. — Au désert, les Hébreux regrettent le temps où, en Egypte, ils étaient « assis auprès des marmites de viandes ». Exod., xvi, 3. Les monuments égyptiens nous ont conservé des dessins de ces marmites (fig. 222). On y voit cuire des viandes tandis que des cuisiniers activent le feu et remuent le contenu des récipients. Les monuments assyriens nous offrent des re-