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CHARDON — CHARIOT


méprisable. IV Reg., xiv, 9 ; II Par., xxv, 18. Ce n’est pas un terme général pour indiquer les épines ou mauvaises herbes, mais une plante particulière, placée dans les énumérations à côté de l’ortie, Is., xxxiv, 13, ou lui répondant dans les membres parallèles d’un distique, Ose., IX, 6 ; mise comme terme de mépris en opposition avec le roi des arbres, le cèdre, dans la parabole du roi Joas. IV Reg., xiv, 9 ; II Par., xxv, 18. Tous les caractères du hoal} conviennent très bien au chardon, pourvu qu’on

Î05. — Atractj/Us comosa. D’après un spécimen du couvent de Sainte -Croix, près de Jérusalem.

entende toutes les plantes comprises sous ce terme vulgaire. — Salomon dit dans les Proverbes, xxvi, 9 :

Comme un hoah qui vient en la main d’une homme ivre, Ainsi est une belle maxime dans la bouche d’un insensé.

Plusieurs exégètes (Celsius, Hierobotanicon, 1. 1, p. 470-479) croient plus juste de voir ici le prunellier, Prunus siîvestris. Mais cet arbuste ne remplit pas les conditions indiquées plus haut ; et les chardons à tige haute, forte, qu’on trouve encore dans la plaine d’Esdrelon, vérifient très bien la sentence des Proverbes. — Gesenius, Thésaurus, p. 497, et d’autres exégètes regardent hàvâhim, □>mn, de I Reg., xiii, 6, comme un pluriel irrégulier de

l.ioah pour hôhim. Mais le sens de « chardons » ne convient pas bien dans cette phrase : « Les Israélites allèrent se cacher dans les cavernes, les chardons, les rochers, les antres et les citernes, a Dans cette énumération, on s’attend plutôt à trouver un nom signifiant quelque trou de rocher, comme traduit ; la dernière édition de Gesenius, Hebrâisches Handvôrterbuch, 1895, p. 226, en faisant toutefois remarquer qu’il y a là probablement une faute de copiste pour ni-vrt, horim, » trou de rocher, » qu’on

lit dans le chapitre suivant, I Reg., xiv, 11 : « Et les Israé lites sortent des cavernes, hahôrîm, » où ils s’étaient cachés. E. Levesque.

    1. CHARIOT##

CHARIOT (hébreu : ’âgàlah ; Septante : âu. « $ « ; Vulgate : plaustrum), véhicule traîné par un attelage de bœufs et destiné au transport des voyageurs ou des marchandises, distinct du char de guerre, rékéb. Voir Cijar.

I. Chariots dans l’Écriture. — Les chariots sont mentionnés pour la première fois dans la Genèse. Le pharaon permet à Joseph d’envoyer un certain nombre de chariots pour ramener en Egypte les femmes et les enfants de son père Jacob. Gen., xlv, 19, 21, 27 ; xlvi, 5. Après la sortie d’Egypte et le dénombrement des Israélites, les principaux de la nation offrent à Dieu des chariots couverts. Num., vii, 3. Ces chariots sont distribués aux lévites. Num., vii, (i-9. Lorsque les Philistins, que la présence de l’arche au milieu d’eux affligeait de maux nombreux, voulurent la renvoyer aux Israélites, ils la placèrent sur un chariot attelé de deux jeunes vaches. I Reg., vi, 7, 8, 10, 11, 14. David mit de même l’arche sur un chariot quand il la fit transporter à Sion. II Reg., vi, 3 ; I Par., xiii, 7, Le prophète Amos, ii, 13, parle aussi de chariots remplis de gerbes.

II. Description. — Les chariots étaient en bois, puisque David s’en sert pour faire le feu d’un sacrifice. II Reg., xxiv, 22. Ils étaient parfois recouverts. Tels sont ceux qui sont offerts après le dénombrement. Num., vii, 3. — Les chariots égyptiens sont représentés rarement. On les voit cependant dans un camp à côté des chars (t. ii, fig. 36, col. 95). On voit également sur les monuments les chariots dont faisaient usage les nations voisines, et qui durent à l’occasion être employés en Egypte. Le fond de la caisse est plat ; sur les côtés s’élèvent des clôtures pleines ou à claire-voie ; les roues, qui sont au nombre de deux, sont pleines et maintenues à l’essieu par des chevilles. Wilkinson, Manners and customs of’the ancient J£gyplians, t. i, p. 249, fig. 80. Ces chariots ne sont pas couverts. Une peinture peut nous donner l’idée du chariot sur lequel fut transportée l’arche. Elle représente un chariot qui porte une barque sacrée sur laquelle est une momie. Il est formé d’un fond plat porté sur quatre roues de huit rayons. Wilkinson, Manners, t. i, p. 237, fig. 69. Les chariots sont plusieurs fois représentés sur les monuments assyriens. Tantôt ils sont traînés par des chevaux, Layard, Monuments of Nineveh, t ii, p. 33-31 ; Perrot, Histoire de l’art, t. ii, p. 111, fig. 31 ; tantôt par des mulets, F. Lenormant-Babelon, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, t. v, p. 114 ; tantôt par des bœufs ; voir t. i, fig. 563, col. 1837 ; t ii, fig. 73, col. 225, ou même des esclaves (fig. 206). Cf. Layard, Monuments, 1. 1, pi. 58 ; t. ii, pi. 22, 26, 35 ; F. Lenorrnant, Hist. anc, t. iv, p. 197, 305, 365 ; t. v, p. 60 ; Perrot, Uist. de l’art, t. ii, p. 543, fig. 253. Les uns son fermés sur les côtés, les autres sont à clairevoie. Les roues sont à rayons, et les jantes sont très massives. Ces chariots servaient avant tout au transport des objets ; mais les personnes y montaient également, tantôt assises sur des sièges qu’on plaçait sur le fond du char, tantôt sur les objets mêmes qui étaient transportés. Aucun de ces chariots n’est couvert. Les chariots couverts n’apparaissent que sur les monuments étrusques et romains. Micali, Monumenti di antichi popoli italiani, in-f", Rome, 1810, pi. 27, 28. — Le passage où Isaïe compare le pécheur au captif qui traîne un chariot auquel il est attaché par des cordes est rendu sensible par plusieurs bas-reliefs assyriens. On y voit, en effet, des captifs remplaçant les chevaux et les bœufs et attelés à de lourds chariots. Layard, Monuments, t. ii, pi. 13, 15, 16, 17, 18 ; F. Lenormant-Babelon, Histoire ancienne, t. iv, p. 316 ; t. v, p. 97 ; Perrot, Histoire de l’art, t. ii, p. 336, fig. 151 ; p. 338, fig. 152. — Isaïe, xxviii, 27, 28, désigne encore sous le nom de’âgâlâli l’instrument à l’aide duquel les Israélites écrasaient les grains sur l’aire, Is.,