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CHAR

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un arc. Les chars avaient parfois un siège, placé sur le devant ou sur le côté. Sur quelques chars, le plancher, c’est-à-dire la partie sur laquelle s’appuyaient les pieds de ceux qui le montaient, était formé par un cadre entourant un treillis de ceurroies ou de cordes, destiné à rendre les secousses moins dures et à remédier à l’absence de ressorts.

La matière employée pour la construction des chars était le bois. Plusieurs bas-reliefs représentent des charrons travaillant le bois pour faire des chars. Wilkinson, Manners, t. i, p. 231, fig. 61. Nous y voyons en particulier la confection du timon. Le corps du char était extrêmement léger ; le cadre de bois était simplement orné

de tablier en se relevant en pointe ou en bande jusqu’au haut du char. Des courroies de peaux reliaient sur les côtés le haut du cadre, qui formait comme une main courante, à la pièce inférieure. Les différentes opérations nécessaires à la confection du char et à la disposition des morceaux de peau sur le bois sont représentées sur les monuments égyptiens. Wilkinson, Manners, t. i, p. 232, fig. 65. Les roues étaient également de bois et avaient généralement six rais. Elles étaient maintenues par une. cheville, mais elles seules tournaient. L’essieu restait immobile. Aux côtés était attaché extérieurement un carquois.

Les chars de plaisance avaient la même forme que les

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195. — Char royal a trois chevaux. Niinroud. D’après Layard, Monuments of Nineveh, t. i, pi. 21.

et consolidé à l’aide de peau et de métal. Le fond du char, qu’il fut de bois plein ou formé d’un treillis, s’appuyait sur l’essieu, auquel était également fixée l’extrémité inférieure du timon. L’essieu était placé non au centre, mais à l’arrière. Le timon, qui formait une barre horizontale sur laquelle s’appuyait le fond du char, se relevait ensuite par une légère courbe terminée en ligne droite. Il était attaché au haut de l’avant du char par une courroie partant de la partie relevée, peu après l’endroit où finissait la courbe. À l’extrémité du timon était fixé un joug qu’on posait sur le cou des chevaux et auquel on les attachait par des sangles passées sous le poitrail. Le poids des chars était supporté par les roues et par les chevaux. Comme un homme pouvait facilement le manier, il est évident que deux personnes n’étaient pas une charge trop lourde pour les chevaux. Quand le char était dételé, le timon tombait à terre, ou on le soutenait par un support de bois, qui parfois représentait un captif. Le char était ouvert à l’arrière. Rares sont les caisses entièrement fermées sur les côtés. On en voit cependant quelques exemples. Rosellini, Monumenti di Egitto, t. i Monumenti reali, pi. 103. Le plus souvent les côtés étaient ouverts. Sur le fond cependant s’élevait une pièce de bois qui formait ensuite à l’avant une sorte

chars de guerre, mais les côtés étaient souvent fermés. Quelquefois on y fixait un parasol pour garantir du soleil. A la place de chevaux, les Égyptiens se servaient pour traîner leurs chars de plaisance de bœufs ou de mulets. Voir t. i, fig. 560, col. 1834. Cf. Wilkinson, Manners, t. i, p. 222-237.

III. Chars des Chananéens. — Quand les Hébreux entrèrent dans la Terre Promise, les Chananéens, contre lesquels ils eurent à lutter, avaient des chars dans leur armée. Jos., xi, 4. Ces chars sont appelés dans l’hébreu rékéb barzél. Jos., xvii, 16 et 18. Les Septante, au ꝟ. 16, traduisent par ïtckoz ètcOiîxto ; xa’t <n’5ï]poç, « une cavalerie choisie et du fer ; » mais au ꝟ. 18 ils ont supprimé aifiï]poç. La Vulgate, dans les deux passages, traduit par ferrei, « de fer. » Il est évident qu’il ne s’agit pas de chars faits entièrement de ce métal ; car Dieu dit à Josué, si, 4, de ies brûler. Il ne peut s’agir non plus de simples ornements de fer ; ils n’eussent pas rendu les chars plus redoutables. Il reste donc à supposer que ce sont des chars blindés de fer ou armés de faux. Cette dernière interprétation est adoptée par la Vulgate dans le livre des Juges, 1, 19. « Les Israélites, dit le texte hébreu, ne purent s’emparer des vallées de la terre de Chanaan, parce que les habitants avaient des chars de fer. » Les Septante, dans ce