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CHAR


soldats montés sur des chars, ou, selon le texte de I Paralipomènes, xviii, 4, mille chars et sept mille cavaliers, et il fait couper les jarrets de tous les chevaux, à l’exception de cent chars qu’il se réserve. Un peu plus loin, il met en fuite l’armée du même roi et fait périr l’attelage de sept cents chars et quarante mille cavaliers, sans même en réserver pour lui. II Reg., x, 18 ; I Par., xix, 18. — Absalom, révolté contre son père, se fait construire des chars ; il a des hommes qui les montent et d’autres qui courent devant. II Reg., xv, 1. Adonias fait de même quand il veut usurper la royauté. III Reg., i, 5. Le fait d’avoir des chars et des coureurs devant soi est donné dans ces deux cas et dans Jérémie, xvii, 25 ; xxii, 4, comme une des prérogatives royales. Sous le règne de Salomon, les chars jouent un rôle important dans la composition de l’armée juive. Quand il prend possession du trône, le jeune roi réunit immédiatement des chars au nombre de quatorze cents et douze mille cavaliers. III Reg., x, 26 ; II Par., I, 14. Certaines villes étaient spécialement affectées aux parcs des chars de guerre. III Reg., IX, 19 ; x, 20 ; II Par.,

Dans la pompe funèbre de Jacob figurent des chars. Gen., L, 9. Les chars de guerre égyptiens sont nommés au moment où le pharaon poursuit les Hébreux quittant l’Egypte pour aller vers la Terre Promise. C’est d’abord le char du roi, Exod., xiv, 6 et 9 ; xv, 4 ; ce sont ensuite les chars des guerriers de son armée. Exod., xiv, 7, 9, 17, 18, etc. Tous ces chars, qui étaient au nombre de six cents, Exod., xiv, 7, sont engloutis dans la mer Rouge avec ceux qui les montaient. Exod., xiv, 23-28 ; xv, 4, 19 ; Deut., xi, 4 ; xx, 1. Le souvenir de cette destruction est souvent rappelé comme l’événement le plus important de l’histoire d’Israël. Jos., xxiv, 6. Il est encore question des chars égyptiens dans le récit de l’invasion de Sésac sous Roboam. II Par., xii, 3. Les chars de l’Egypte sont toujours considérés comme une des principales forces de son armée. IV Reg., xviii, 24 ; Jer., xlvi, 9.

Sur les monuments égyptiens, les chars de guerre apparaissent dès le xviie siècle avant J.-C. Aahmès I er, qui délivra l’Egypte de la domination des Hyksos, combattait i sur un char. Chabas, Études sur l’antiquité historique,

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104. — Char cypriote. Eol et sa suite. Sarcophage. D’après G. Rawlinson, History oj Phenida, p. 206.

I, 14 ; viii, 6 ; IX, 25. Quand Jéroboam se révolta contre Roboam, ce dernier s’enfuit vers Jérusalem sur son char.

III Reg., xii, 18 ; II Par., x, 18. Les livres des Rois mentionnent encore le char du roi Achab, III Reg., xviii, 44 ; II Par., xviii, 34 ; celui du roi Josaphat, III Reg., xxii, 32, 35, 38 ; ceux de Joram, d’Ochozias, de Jéhu. IV Reg., IX, 21, 24, 27, 28. Un second char suivait celui du roi. II Par., xxxv, 24. Le préposé du temple, Is., xxii, 18, et les principaux officiers avaient également des chars,

IV Reg., ix, 25 ; x, 2, 15, 16 ; Jer., xxii, 4, ainsi que les éclaireurs. IV Reg., ix, 17, 18, 19. Deux personnes prenaient place sur le char. IV Reg., x, 16. Il n’est question d’un corps de guerriers montés sur des chars que dans deux passages, IV Reg., xiii, 7, et xix, 23. Dans ce dernier endroit, Dieu reproche aux Israélites d’avoir trop de confiance dans la multitude de leurs chars. Ce reproche n’est pas sans ironie, car jamais les Juifs n’en eurent un grand nombre, excepté au temps de Salomon. David oppose à la confiance que les étrangers ont dans leurs chars celle que les Israélites ont dans le Seigneur. Ps. xix (hébreu, xx), 8. Aussi quand les Syriens sont effrayés par un bruit de chars qu’ils entendent la nuit, ils en concluent que le roi d’Israël amène avec lui les rois des Héthéens et des Égyptiens. IV Reg., vii, 6. C’est d’Egypte que Salomon faisait venir ses chars, qu’il payait au prix de six cents pièces d’argent. III Reg., x, 29. Il en fournissait les rois des Héthéens et les rois de Syrie. Ibid.

II. Chars des Égyptiens. — Les chars égyptiens sont les plus anciens qui soient mentionnés dans la Bible. Le pharaon, pour faire honneur à Joseph, le fait monter dans un char qui suit immédiatement le sien. Gen., xii, 43. Joseph monte dans un char pour aller au-devant de son père Jacob, quand il vient en Egypte. Gen., xlvi, 29.

2e édit., p. 422 et 441. Il semble qu’il ait été antérieurement en usage chez les peuples de l’Asie. Brugsch, Geschichle Aegyptens, p. 273 ; Ebers, Aegypten und die Bûcher Moses, t. i, p. 221. Cf. Helbig, L’épopée homérique, trad. franc., p. 160. Le char de guerre égyptien contenait deux personnes, le guerrier et le conducteur (t. i, fig. 258, 259, col. 975, 978). Cf. Wilkinson, The manners and customs of the ancient Egyptians, t. i, p. 223, fig. 56, 2 ; p. 224, fig. 57. On voit cependant des chars contenant trois personnes dans les cortèges triomphaux ; alors, avec le conducteur, montaient deux jeunes nobles, portant le sceptre royal ou les éventails. En campagne, chaque guerrier avait son char et son conducteur. Pour conduire les chevaux, le cocher était armé d’un fouet à une ou plusieurs lanières de peau. Voir Cocher, Fouet. Les insignes de sa fonction étaient fixés derrière le char, et par conséquent le combattant pouvait librement se servir de ses armes. Wilkinson, Manners, t. i, fig. 57, p. 224. Quand à la ville ou à la campagne le maître conduisait lui-même, ses serviteurs couraient devant lui (fig. 193), comme cela se fait encore aujourd’hui en Egypte. Aux moments d’arrêt, ils tenaient les rênes, mais sans monter dans la voiture. Wilkinson, Manners, t. i, fig. 3, p. 33. Les rois sont souvent représentés seuls dans leur char, tenant les rênes ou les ayant passées autour de leur corps (voir t. i, fig. 218, col. 899) ; mais il est probable qu’en les représentant ainsi, l’artiste égyptien a simplement voulu laisser à la figure principale toute son importance, et qu’en réalité les rois avaient, eux aussi, un conducteur dans leur char. Cf. Perrot, Histoire de l’art, t. i, p. 23, fig. 13 ; p. 271, fig. 173 ; p. 276, fig. 174 ; F. Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, t. ii, p. 230, 231. 245, etc. ; cf. p. 227 ; le roi, descendu He son char, tient à la main les rênes et