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CHAPITRES DE LA BIBLE


leur nombre est moindre : Isaïe 32, Jer. 63, Ezech. 59 et Dan. 15. Les pelits prophètes ont aussi une double série de longs et de courts chapitres. Les Machabées sont divisés, le premier en 61 sections, et le second en 55.

On a conservé un assez grand nombre de sommaires des Évangiles. Les plus anciens se ramènent à deux types principaux. L’un qui contient : Matth. 73 chapitres, Marc. 46, Luc. 80 et Joa. 35, se rencontre presque uniquement dans les manuscrits de l’ancienne version « européenne » ou dans ceux dont le texte est fortement mêlé.

II est en relation certaine avec la division du manuscrit grec Vaticanus et avec les leçons liturgiques du Cornes. Un autre groupe, emprunté à la même version, se rencontre sous deux formes différentes. La plus ancienne a 28, 12, 20 et 14 chapitres ; la plus récente 28, 13, 21 et 14. Ce second groupe se rapproche en saint Matthieu des 33 sections du commentaire de saint Hilaire de Poitiers, Pair, lat., t. ix, col. 915-918. Il est probablement l’œuvre de l’évêquc d’Aquilée, Fortunatien. Cf. S. Jérôme, De vh illust., c. 97, t. xxiii, col. 698. D’autres sectionnements ont 73, 46, 80 et 35 chapitres ; 28, 51, 88 et 48 ; 81, 46, 94 et 45. Des divisions des Actes, deux, ayant respectivement 63 et 74 sections, correspondent à l’ancienne version et coïncident le plus souvent avec le sectionnement des plus anciens manuscrits grecs. Deux autres comptent 63 et 70 sommaires. Les divisions des Épitres de saint Paul méritent une attention particulière. Celle de l’Épître aux Romains en 51 chapitres, tirée d’une vieille version, ne tient pas compte des deux derniers chapitres actuels, sauf de la doxologie finale, xvi, 24-27. Cf. Hort et Westcott, The New Testament, introd., append, p. 111-112. Les épîtres suivantes présentent deux systèmes. Le plus ancien (I Cor. 25, II Cor. 20, etc.) mentionne simplement les premiers mots de chaque paragraphe et se rapproche du sectionnement attribué à Euthalius. Le plus récent comprend : I Cor. 72 chapitres, II Cor. 29, Gai. 37, Eph. 31, Philip. 19, Coloss. 29 ou 31, I Thess. 25, II Thess. 9, I Tim. 30, II Tim. 25, Tit. 10, Philem. 4, Hebr. 39. La division la plus répandue des Épitres catholiques provient d’une ancienne version et contient : Jac. 20 chapitres, I Petr. 21, IlPetr. 11, I Joa. 20, II Joa. 5, III Joa. 5, Jud. 7. La plus simple, où les chapitres ne sont marqués que par leurs premiers mots, est en accord presque absolu avec la liturgie gallicane : Jac. 12, I Petr. 13, II Pelr. 8, I Joa. 13, II Joa. 3,

III Joa. 4, Jud. 4. Plusieurs divisions de l’Apocalypse dérivent évidemment du grec. Celle qui compte 48 sections correspond en grande partie aux Xô^oi d’André de Césarée. Une autre n’a que 25 chapitres :

Cf. Carus (card. Thomasi), Sacrorum Bibliorum… veteres tituli sive capitula, sectiones et stichometrise, Rome, 1688, ouvrage édité et complété par Vezzosi, Thomasii opéra omnia, Venise, t. i, p. 1-499 ; Martianay, Vulgata antiqua latina et itala versio Ev. secundum Matthœurn, Paris, 1695, et Prolegomena in divinam S. Hieronymi bibliotkecam, prol. iv, Patr. lat., t. xxviii, col. 101-109 ; Vallarsi, Opéra S. Hieronymi, Pair, lat., t. xxviii-xxix ; Sabatier, Bibliorum sacrorum latinse versiones antiquse, 3 vol. ; Bianchini, Evangeliarium quadruplex, Rome, 1719 ; Tischendorf, Codex Amiatinus, Leipzig, 1851 ; Abbot, Evangeliorum versio antehieronytniana ex Codice Vsseriano, Dublin, 1884 ; Belsheim, Codex f 2 Corbeiensis sive quatuor Euangelia ante Hieronymum translata, Christiania, 1887 ; J.Wordsworth, Tlie Gospel according to St Matthew, Oxford, 1883, et Novum Testamentum D. N. J. C. latine, Oxford, . 1889-1895 ; S. Berger, Histoire de la Vulyale pendant les premiers siècles du moyen âge, Paris, 1893, p. 307-315 et 343-362.

II. Chapitres siodernes. — Les anciens sectionnements de la Bible ont été en usage jusqu’au xii « siècle. Au début du xine siècle, une nouvelle division en cha pitres à peu près égaux les supplanta et devint d’un emploi universel. Son auteur est Etienne Langton, professeur à l’Université de Paris, puis archevêque de Cantorbéry et cardinal (-J- 1228). Des écrivains rapprochés de son époque, Nicolas Trivet, Chronicon, année 1228, dans Luc d’Achery, Spicilegium, t. iii, p. 189 ; Knyghton de Chester, cité par du Boulay, Hist. Universitalis Parisiensis, 1665, t. iii, p. 711, rapportent qu’il fit ce travail à Paris, par conséquent avant 1206. Le manuscrit 487 de la bibliothèque Bodléienne, à Oxford, fol. 110, et un autre, conservé à la bibliothèque municipale de Lyon, Sous le n° 340, confirment ces renseignements. L’oeuvre de Langton, longtemps ignorée, a été retrouvée dans le manuscrit 14417 de la Bibliothèque Nationale de Paris, fol. 125 et 126, et publiée pour la première fois par l’abbé Paulin Martin, Introduction à la critique générale de l’Ancien Testament, Paris, t. ii, 1887-1888, p. 461-474. Le nombre des nouveaux chapitres est : Gen. 50, Exod. 40, Lev. 27, Num. 36, Deut. 24, Jud. 21, Rutli 4, I Reg. 31, II Reg. 24, III Reg. 22, IV Reg. 21, I Par. 13, II Par. 20, Esdras et Néhémie, ne formant qu’un seul livre, 36 ; Tob. 11, Judith 26, Esth. 22, Job 41, Prov. 31, Eccl. 12, Cant. 8, Sap. 19, Eccli. 51, Is. 66, Jer. 52, Lament. 5, Baruch 4, Ezech. 47, Dan. 14, Ose. 14, Joël 3, Amos 9, Abdias 1, Jonas 4, Mich. 7, Nahum 3, Habac. 3, Soph. 3, Agg. 2, Zach. 14, Malach. 3, I Mach. 16, II Mach. 15 ; Matth. 28, Marc. 15, Luc 23, Joa. 20, Rom. 16, I Cor. 16, II Cor. 12, Gai. 5, Eph. 6, Philip. 4, Coloss. 4, I Thess. 5

II Thess. 3, I Tim. 6, II Tim. 4, Tit. 3, Philem. 1, Hebr. 13, Jac. 5, I Petr. 5, II Petr. 3, I Joa. 5, II Joa. 1,

III Joa. 1, Jud. 2, Act. 27, Apoc. 22. — Nonobstant de nombreuses divergences, ces chapitres sont étroitement apparentés à ceux de nos Bibles imprimées. La division, des Paralipomènos, des livres d’Esdras, de Judith et d’Esther est spéciale et n’a pas été conservée. Nos Bibles ont 3 chapitres de plus dans Tobie, 2 dans Haruch, 1 dans le IV* livre des Rois, Job, Ézéchiel, Malachie, Marc, Luc, Jean, Actes, II Cor., Gal., et 1 de moins dans l’Épitre de saint Jude. Des différences moins importantes se remarquent au début de 123 chapitres de Langton ; ils commencent ou finissent quelques mots seulement ou un verset au plus avant les nôtres.

Cette division nouvelle remplaçait avantageusement les anciens systèmes si variés et si compliqués, et facilitait les recherches dans les manuscrits aussi bien que les références bibliques. Aussi fut-elle bien accueillie. Les docteurs de l’Université de Paris l’adoptèrent, et les libraires l’introduisirent, vers 1226, dans l’édition de la Vulgate qui s’est appelée la Bible parisienne. Recopiée dans les manuscrits, elle obtint une grande vogue. Elle subit cependant des remaniements, dont les travaux critiques du xiiie siècle portent la trace. On est arrivé graduellement à la capitulation moderne, qui finit par devenir uniforme et d’un usage général. Le cardinal Hugues de Saint-Cher, à qui Génébrard, Chronographix libriiv, Cologne, 1581, p. 970 et 972, a fait l’honneur, mais à tort, de cette innovation, a eu sa part dans ce travail de retouche et de remaniement. Toutefois la division qu’il suit dans ses Postilles diffère à la fois de celle de Langton et de la nôtre. Il n’a donc pas mis la dernière main au sectionnement actuel. Des divergences se remarquent encore dans les premières Bibles latines imprimées. La capitulation moderne a été introduite dans un petit nombre de manuscrits grecs occidentaux. Les Juifs eux-mêmes l’adoptèrent dans la transcription du texte hébraïque de l’Ancien Testament. Les Bibles, imprimées dans toutes les langues, la contiennent sans notables divergences. Cf. Gregory, Prolegomena, p. 164-166 ; S. Berger, De l’histoire de la Vulgate en France, Paris, 1887, p. 10-12 ; Denifle, Die Handschriften der Bibel-Correctorien des 13 Jahrhunderts, dans l’Archiv fiir Literatur und Kirchengeschichte des Mitlelalters, Fribourg-en-Brisgau, t. iv, 1888, p. 281-282 et 289-291. - Sur tout l’ensemble