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CHANGEURS DE MONNAIE — CHANSON


cières : payement, encaissement des sommes dues, placements de toute nature, etc. Il semble cependant qu’au temps d’Auguste le nom de numularii (c’est le mot qu’emploie la Vulgate, Matth., xxi, 12 ; xxv, 27 ; Marc, xi, 15 ; Joa., ii, 14, 15) était plutôt donné aux changeurs, et celui d’argentarii aux banquiers. Certains numularii étaient des employés de la monnaie, vérificateurs des pièces nouvelles. Ils avaient une mensa où ils échangeaient ces pièces contre de vieilles pièces ou contre des monnaies étrangères, d’après le cours fixé au forum.

1° L’Écriture, indépendamment des chants composés pour célébrer de grands événements historiques, comme le passage de la mer Rouge, la victoire de Barac sur Sisara, etc., mentionne un certain nombre de chants profanes, rythmés, qu’on devait chanter sur des airs composés exprès ou déjà connus, ainsi que le supposent les litres d’un certain nombre de Psaumes qui, d’après l’explication commune, indiquent l’air sur lequel ils devaient être chantés. Ps. IX, 1 ; XXI (hébreu, xxii), 1 ; Ps. xirv (xl), 1 ( ?) ; lv (lvi), 1 ; lvi (lvii), 1 ; lvii

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190. — Joueur de flûte et chanteur excitant les moissonneurs au travail. Tombeau de Ti, à Saqqara. Musée Guiræt.

Corpus Inscr. latin., t. vi, n » s 298, 8461, 8463 ; t. x, n° Cicéron, Pro Quinctio, 4, 17 ; Apulée, Métam., x, 9. D’autres étaient dé simples particuliers. Les inscriptions désignent souvent leurs boutiques par le nom du monu-’ment auprès duquel elles sont établies. Corpus Inscr, latin., t. vi, n « 9173, 9178, 9181, 9182, 9709, 9711, 9712, etc. ; Tite-Live, xxvi, 11 ; Plaute, Asin., i, i, 103-113 ; Curcul., iv, 2, 21 ; Térence, Phormio, v, 7, 28, etc.

Les tables sur lesquelles étaient installés les changeurs s’appelaient mensse argenlarise. Digeste, ii, 13, 4. On ne connaît pas de monuments grecs représentant des changeurs. Les changeurs romains, au contraire, sont représentés sur plusieurs monuments antiques. Un bas-relief du Vatican (fig. 188) nous montre un changeur assis derrière sa table, au-dessus de laquelle on remarque un compartiment grillé, semblable à ceux qu’on voit encore aujourd’hui devant les bureaux des caissiers. Près de lui est un monceau d’argent. La tête du changeur est tournée vers un personnage qui apporte un sac. Un fond de verre peint (fig. 189) représente un autre changeur. Il est assis derrière sa mensa, « table » (Matth., xxi, 12), couverte de pièces de monnaie. Un homme debout lui présente des pièces sur une tablette. Derrière lui sont des sacs remplis d’argent avec un chiffre marquant leur contenu, cccxx, cclv. Au bas est écrit : SACVLV.

E. Beurlier.

    1. CHANSON##

CHANSON (hébreu : Sir ; Septante : àsy.* ; I s i xxiii, 15), chant profane, par opposition à cantique ou chant sacré, le chant a toujours été une des expressions naturelles de la joie et un accompagnement des fêtes, en particulier en Orient. Tous ceux qui ont visité ce pays, et spécialement l’Egypte, ont remarqué que tous les ouvriers accompagnent de chant leur travail, surtout quand ils exécutent quelque chose de fatigant et de pénible. Cet usage remonte à la plus haute antiquité (fig. 190 ; . Champollion, dans son voyage en Egypte, en 1828, retrouva sur un tombeau d’Eiléthya (aujourd’hui El-Kab), la Chanson des Bœufs, qu’on chantait pendant le dépiquage du blé. Lettres écrites d’Egypte, lett. xii, in-8°, Paris, 1833, p. 195-196. Cf. la chanson des bergers et celle des âniers, G. Maspero, Études égyptiennes, t. ii, fasc. i, 1888, p. 73, 89 ; Id., Histoire ancienne de l’Orient, 1895, t. i, p. 340-342. Aussi les monuments figurés nous montrentils souvent des chanteurs et des chanteuses (fig. 191), accompagnant leur chant de battements de mains. Cf. G. Maspero, Éludes, ibid., p. 81.

(lviii), 1 ; lix (lx), 1 ; lxvih (lxix), 1 ( ?) ; lxxiv (lxxv), 1 ; lxxix (lxxx), 1. Quelques-uns des chants que rappellent ces titres pouvaient être des chants sacrés ; mais il est probable que quelques-uns au moins étaient des chants profanes, à en juger par les premiers mois qui en sont rapportés, de même que les airs qui sont indiqués dans nos collections de cantiques.

191. — Musiciens, chanteuses et chanteurs égyptiens. D’après E. Newberry, BéniHassan, 1893, t. i, pi. 12, t. ii, pi. 4.

2° Quoi qu’il en soit, l’usage du chant dans les festins et les réjouissances profanes, comme dans les fêtes religieuses, est mentionné dans l’Ecriture. Il est probable que le chant accompagnait ordinairement comme aujourd’hui la musique, quoiqu’il ne soit expressément question que de celle-ci en plusieurs endroits, Is., y, 12 ; Eccli., xxxii, 5, 7-8 ; xlix, 2. Le chant est expressément nommé dans Isaïe, xxiv, 9, lorsqu’il dit qu’on ne boira plus le vin en chantant, lorsque Dieu frappera son peuple.