Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/283

Cette page n’a pas encore été corrigée

547

CHANDELIER

CHANGEURS DE MONNAIE

543

deliers des pauvres devaient être en bois ou en terre ; chez les riches, ils étaient de métal plus ou moins précieux, et prenaient les formes les plus diverses. — En dehors des usages sacrés, il n : est plus fait dans la Bible mention expresse d’un candélabre, si ce n’est dans le récit du fameux festin de Balthasar. « Au même instant apparurent des doigts d’une main d’homme, et ils écrivaient vis-à-vis du candélabre, sur l’enduit de chaux du mur du palais. » Le mot chaldéen nébrastâ, qui ne se lit

qu’en cet endroit de la

Bible, peut désigner un

candélabre placé sur la

table à laquelle le roi était

assis, ou suspendu au dessus de sa tête. Les

monuments nous ont con servé peu de candélabres

qui puissent nous donner

une idée de l’art assyrien

ou babylonien en ce genre.

Dans un bas-relief de

l’obélisque de Nimroud,

près d’un autel chargé

d’offrandes, on peut voir

une sorte de grand can délabre. Voir t. i, fig. 320,

col. 1159. Cf. Rawlinson,

The five great monar chies, t. ii, p. 35, Mais

si le texte sacré.fait peu

souvent mention expresse

des candélabres, il les

suppose plusieurs autres

fois, comme, par exemple,

dans le récit des Actes,

qui nous montre saint

Paul dans la chambre

haute d’une maison de

187. — Candélabre carthaginois. Troas, prolongeant jus-D’après le Corpus Inscript, semit, qu’au milieu de la nuit part, i, t. i, p. 179. son discours. « Les nom breuses lampes, » Act.,

XX, 8, qui éclairaient la salle, étaient évidemment supportées par des candélabres de style grec. Cf. Job, xviii, 6 ; xxix, 3.

III. Candélabres de la fête des Tabernacles. — D’après les talmudistes, Soucca, v, 2, trad. franc, de Schwab, t. vi, p. 43, pendant la fête des Tabernacles, on dressait dans le parvis des Femmes deux candélabres d’une grande élévation, portant des lampes énormes, qu’on ne pouvait atteindre qu’au moyen d’échelles. On peut voir un essai de reproduction dans Surenhusius, Mischna, part, ii, p. 260. Ils avaient quatre ou cinq branches, et non sept, ce qui était interdit. Rosch Haschanna, ꝟ. 25 a, et Gem. Abodah Zarah, ꝟ. 43 a. Quant à y voir des candélabres tout en or, de cinquante coudées de haut, supportant des vases qui contenaient chacun cent vingt log d’huile, et éclairant toute la ville de Jérusalem, Soucca, ꝟ. 52 b, ce sont des circonstances merveilleuses ajoutées par l’imagination exubérante des talmudistes. Par ces candélabres, Israël voulait rappeler la colonne lumineuse qui avait accompagné ses pères à travers le désert. On a pensé que Notre -Seigneur, parlant dans le Temple pendant la solennité des Tabernacles, y fait allusion quand il dit, Joa., viii, 12 : « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de vie. » Ce qui donne un certain poids à ce rapprochement, c’est que dans les mêmes circonstances, Joa., vii, 37, 38, le Sauveur se compare à l’eau vive, allusion à une autre cérémonie de la même fête, par laquelle Israël, voulait rappeler le rocher changé par Moïse en source d’eau. Un prêtre allait solennellement remplir un vase d’eau à la fontaine de Siloé, et venait la

répandre en libation sur l’autel au milieu des acclamations de la foule remerciant Dieu d’avoir abreuvé son peuple au désert. Stanley, Sinai and Palestine, in-8°, 1877, p. 428.

IV. Candélabres dans les visions prophétiques. — 1° Zacharie, dans une vision, iv, 2-12, voit apparaître devant lui un candélabre tout en Or, dont la tige porte un vase et dont les branches soutiennent sept lampes avec sept canaux pour faire couler l’huile dans chacune de ces lampes, et près du candélabre deux oliviers, l’un à droite du vase, l’autre à gauche, et laissant couler l’huile dans deux canaux en or, qui la conduisaient au vase ou réservoir central servant à alimenter les lampes. On ne peut reconnaître ici le chandelier à sept branches, qui n’avait pas de réservoir central et dont les lampes étaient garnies d’huile chaque jour. Dans ce candélabre prophétique, les sept lampes devaient être rangées en cercle autour de la tige centrale, pour s’alimenter facilement au réservoir commun. Cornélius a Lapide, édit. Vives, Comment, in Zachariam, t. xiv, p. 396. Si l’on place les lampes comme sur le candélabre mosaïque, il faut alors mettre la lampe centrale en avant du réservoir d’huile, comme le fait H.Wright, Zeckariah and his prophecies, in-8°, Londres, 1879, p. 84, dans la restitution qu’il propose. Cf. dom Calmet, Dictionnaire historique de la Bible, in-f°, Paris, 1728, t. iii, p. 140. Ce candélabre représente la restauration de la théocratie, grâce au secours divin donné à Israël par les deux instruments du sacerdoce et du pouvoir gouvernemental, représentés alors par Jésus et Zorobabel.

2° Au début de sa vision, à Patmos, saint Jean entendit derrière lui une grande voix qui lui ordonnait d’écrire aux sept Églises d’Asie. Il se retourna pour voir et aperçut sept candélabres d’or, Apoc, I, 12-13, symboles des sept Églises, et au milieu le Fils de l’homme, c’est-à-dire Jésus-Christ. Ces sept candélabres ressemblaient-ils au chandelier à sept branches du Temple, ou aux candélabres grecs à une seule tige ? l’Apôtre ne le dit pas. Le lieu où il se trouve, les Églises auxquelles il s’adresse, donnent plutôt à penser à cette dernière hypothèse. Cependant plus loin, Apoc, xi, 4, les deux oliviers et les deux candélabres rappellent la vision de Zacharie, iv, 2-12, et feraient croire que saint Jean a en vue le candélabre juif. E. Levesque.

    1. CHANDLER Samuel##

CHANDLER Samuel, ministre dissident de Londres, né à Hungerford (Berkshire), en 1693, mort à Londres le 8 mai 1766. Il acheva ses études à Leyde et devint un des défenseurs du rationalisme en Angleterre. Il penchait vers l’arianisme et publia plusieurs ouvrages contre le catholicisme. On a de lui sur les Saintes Écritures : A Paraphrase and critical Commentary on the Prophecy of Joël, in-4°, Londres, 1735 ; À critical History of the Life of David in which the principal events are rangea in order of titne ; the chief objections of Mr. Bayle and others against the character of this prince, and the Scripture account of him, and the occurrences of his reign, are examined and refuled, and the Psalms which refer to him are explained, 2 in-8°, Londres, 1766 (ouvrage le plus important et le plus estimé de l’auteur) ; À Paraphrase and Notes on the Epistles of St Paul to the Galatians and Ephesians ; with doctrinal and practical Observations ; together with a critical and practical Commentary on the two Epistles of St Paul to the Thessalonians, in-4°, Londres, 1777 (œuvre posthume, publiée par Nathaniel White). — Voir W. Orme, Bïbliotheca biblica, 1824, p. 95-97. F. Vigolrolx.

CHANGEURS DE MONNAIE. Grec : v.ou^azai, Matth., xxi, 12 ; Marc, si, 15 ; Joa., ii, 15 ; xep[iaxi<jTaî, Joa., Il, 14 ; Vulgate : numularii. Les changeurs de monnaie ne sont nommés que dans les Evangiles. Saint