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CHANDELIER

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principale différence consiste dans les figures d’animaux chimériques sculptées sur la base : ce qui est incompatible avec l’esprit de la loi mosaïque et les coutumes juives. H. Reland, De spoliis Templi, p. 49-126. Après ie triomphe, Vespasien le déposa dans le temple de la Paix. Josèphe, Bell, jud., VII, v, 7. Il ne périt pas dans l’incendie de ce temple, sous Commode. Hérodien, i, 14. S’il est vrai que, suivant une tradition mal autorisée, W. Smith, Dictionary of the Bible, t. i, 2= édit., p. 498, Maxence le fit jeter dans le Tibre, lors de sa défaite au pont de Milvius, Constantin l’en aura fait retirer et déposé au palais impérial. En 455, quand Rome fut pillée parGenséric, les dépouilles du Temple de Jérusalem furent emportées à Carthage. Anastase le Bibliothécaire, Chronologia, t. cxxvii, col. 707. Bélisaire, vainqueur des Vandales, en 534, les emporta avec lui à Constantinople, où

185. — Chandelier à sept branches de Nebratein. D’après raies-Une Exploration Fund. Tiuenty-one years’work m the Eoly Land, Londres, 1886, p. 42.

ils figurèrent à son triomphe. Procope, Bell. Vandal., ii, 9, édit. de Bonn, t. i, p. 440 ; cf. Anastase, Chronologia, col. 760. Mais, sur les représentations d’un juif de Constantinople, Justinien renvoya ces dépouilles à Jérusalem. Procope, ibid., ii, 9, p. 416. À partir de cette époque on en perd la trace ; peut-être le candélabre sacré fut-il détruit ou emporté par Chosroës II, roi de Perse, lorsque, en 614, il prit et pilla Jérusalem. H. Reland, De spoliis Templi, c. xiii, p. 192-202 ; Salomon Reinach, L’arc de Titus et les dépouilles du Temple de Jérusalem, in-8°, Paris, 1890, p. 22-26.

Le candélabre à sept branches a été souvent représenté dans ses traits généraux, sur les murs des synagogues antiques, comme à Tabariéh (de Saulcy, Voyage autour de la mer Morte, atlas, pi. xlvi), à Nebratein (fig. 185), sur des lampes (fig. 186), des fonds de verres ou sur des tombeaux juifs, en Palestine, dans les ruines du Carmel, Palestine Exploration Fund, 1884, p. 41 ; à Carthage, dans les cimetières d’Italie de l’époque romaine. Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, 1877, p. 113 ; Bosio, Roma sotterranea, p. 143 ; Perret, Catacombes de Borne, t. IV, pi. 24, fig. 23, 29 ; pi. 28, fig. 61. « Il y parait comme le symbole de leur foi et de leur espérance, comme une allusion au Temple détruit, qu’ils comptent voir se relever un jour. » G. Perrot, Histoire de l’art, t. IV, p. 312.

5° Signification symbolique du chandelier à sept branches. — Josèphe, Bell, jud., VII, v, 5, dit que les sept branches symbolisaient la sainteté de la semaine juive ; ailleurs, Ant. jud., III, VI, 7, Josèphe et Philon,

DICT. I)E LA BIBLE.

De Yita Mosis, 1. iii, in-f°, Paris, 1640, p. 669, y voient à tort le symbole des sept planètes. Sur les significations diverses, cf. Cornélius a Lapide, Comment, in Exoduni, édit. Vives, t. i, p. 650 ; Ribera, De Ternplo, 1. ii, c. xiii, in-4°, Lyon, 1593, p. 112. Quoi qu’il en soit des interprétations variées et plus ou moins arbitraires, il est certain que le nombre sept est dans l’Ancien Testament un nombre sacré, et qu’avec l’or pur, employé pour le candélabre sacré, il a ici une signification symbolique manifeste. Cf. Josèphe, Bell, jud., VII, v, 5. — Voir Ch. L. Schlichter, De lychnucho sacro ejusque mysterio, in-4°, Halle, 1740 ; H. Opitz, Disquisitio historico-philologica de candelabri mosaici admirabili structura, ejusdemque positu in sancto, in-4°, Iéna, 1708 ; M. Dœderlein, Exercitatio de candelabris.

186. — Lampe Juive antique représentant le chandelier à sept branches. D’après Twenly-one years’work, etc., p. 54.

Judxorum f-acris, dans Ugolini, Thésaurus, t. xi, col. dccclxxxv-dcccciv, et Bl. Ugolini, Dissertatio de candelabro, t. xi, col. dccccv-mcx. Dans ce dernier ouvrage, col. dccccxxv, et dans Reland, De spoliis Templi, p. 85, on trouve différents essais de restitution du chandelier d’or.

II. Chandelier ordinaire. — Le chandelier faisait partie du mobilier des plus simples maisons orientales. Dans la petite chambre haute que la pauvre Sunamite prépare pour le prophète Elisée, elle place un lit, une table, un siège et un menôrâh, ccindelabrum. IV Reg., iv, 10. Notre-Seigneur, qui prend ordinairement ses comparaisons dans les objets familiers à ses auditeurs, compare au chandelier ou porte-lampe,-jyv : .x, le prédicateur de l’Évangile, qui doit faire resplendir la vérité. « On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. » Matth., v, 15 ; Marc, iv, 21 ; Luc, viii, 16 ; xi, 33. Voir Boisseau. De là est venu le proverbe a être sur le chandelier », pour désigner « être en vue, être dans une haule position ». Pour éclairer ainsi tout l’appartement, il fallait un chandelier à tige élevée, semblable probablement à ces chandeliers de style phénicien, figurés sur des monuments de Carthage (fig. 187), Corpus inscriptionum semiticarum, part, i, t. i, fasc. ii, p. 179, et sur un bas-relief égypto-phénicien, trouvé à Damdjné. Renan, Mission de Phénicie, p. 654. Ils portent, il est vrai, des vases à feu et non des lampes ; mais le support ou candélabre était semblable. Les chaii II. — 18