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CHANAAN — GHANANA


kilomètres sur la carte^ La Teroumàh s’étendrait donc à trente kilomètres au nord et au midi du « sanctuaire » : ce qui laisse une distance de cent kilomètres (le tiers de la longueur totale du pays) pour les cinq tribus du midi, et cent quarante kilomètres pour les sept tribus du nord. Chaque tribu prend ainsi un quinzième de la longueur totale (vingt kilomètres), la Teroumàh un cinquième (soixante kilomètres). Ce résultat nous semble une confirmation remarquable de notre opinion.

Le « pays de Chanaan » comprenait donc la Palestine occidentale depuis 30° 33’jusqu’à 33° 18’latitude nord, avec le Djaulan occidental ( entre le Jourdain et le Rouqqâd). Ici encore le pays de Galaad (la Pérée) en reste exclu. D’après le texte d’Ézéchiel, la terre d’Israël était bornée par le territoire d’Émath au nord, par celui de Damas au nord-est, par le Hauran et le pays de Galaad à l’est. Voir Auran.

Voilà les renseignements que nous trouvons dans la Bible sur l’étendue du « pays de Chanaan ». Faut-il comprendre dans le même sens « la frontière du Chananéen » mentionnée Gen., x, 19 ? « La frontière du Chananéen est de Sidon vers Gérare jusqu’à Gaza, vers Sodome, et Gomorrhe, et Adama, et Séboïm jusqu’à Lésa (hébreu : Lésa’). » C’est la frontière ouest de la Palestine, la côte de la mer, de Sidon vers le midi (direction de Gérare) jusqu’à Gaza ; et la frontière sud-est est formée par la Pentapole. Sur Lésa’il y a deux opinions : d’après les uns, il est identique à Callirhoé, à l’est de la mer Morte ; d’après les autres, il faudrait lire un hé au lieu du’aïn final, et comprendre Lais, ville près de la frontière nord-est de Chanaan, qui après la conquête des Danites, Jos., xix, 47 ; Jud., xviii, 27-29, reçut le nom de Dan. Ce n’est que dans cette dernière hypothèse que le texte trace vers l’orient une ligne de démarcation complète. Nous avons dans ce cas les quatre angles d’un parallélogramme : Sidon au nord-ouest, Gaza au sud-ouest, la Pentapole au sud-est et Laïs au nord-est. Ce parallélogramme n’est pas bien loin de répondre au pays de Chanaan, décrit plus haut. Et « le Chananéen », d’après cette exposition, comprendrait toutes les tribus qui occupaient le pays avant les Israélites, et qui souvent sont désignées en bloc sous le même nom. Néanmoins, dans beaucoup d’autres passages, « le Chananéen » ne désigne qu’une seule tribu, ou du moins un groupe des tribus palestiniennes, habitant la’Arâbâh, le long du Jourdain, Deut., xi, 29-30, et la côte de la Méditerranée, Jos., v, 1 ; xm, 3 ; Deut., i, 7 ; cf. II Sam. (Reg.), xxiv, 7 ; en d’autres termes, les « pays bas » de la Palestine, Num., xiv, 25, à l’est et à l’ouest des montagnes, Num., xiii, 30 ; Jos., XI, 3. Voir Chananéen 1. Dans les temps des prophètes, quand les Chananéens avaient disparu du pays des Hébreux, le nom désignait encore les Phéniciens, Abd., 20, et le nom de « Chanaan » tout court est employé pour le pays phénicien, Is., xxiii, 11, ou philistin, Soph., h, 5. Dans ce sens, l’emploi de ces mots s’est perpétué jusqu’à l’époque du Nouveau Testament : la femme « syrophénicienne » de Marc, vii, 26, est une « Chananéenne » chez saint Matthieu, xv, 22. Voir Chananéenne. Etienne de Byzance connaît le mot Xvâ comme le nom ancien de la Phénicie, et d’après saint Augustin, In Rom., vin, 13, t. xxxv, col. 2096, les Pœni de son temps s’appelaient encore Chanani. Cet usage plus récent explique aussi l’erreur des Septante, qui parfois ont traduit « le pays de Chanaan » par tj « Êoivixr, ou f, yûçix râv « Êoivîxmv, même dans des passages où il s’agit de la partie orientale du pays de Chanaan, de la vallée du Jourdain. Exod., xvi, 35 ; Jos., v, 12. Il est même probable qu’en même temps le nom restait en usage soit pour la vallée du Jourdain supérieur, près du lac El-Hoûleh, soit pour un de ses affluents occidentaux. Du moins vers l’an 1000 de notre ère, le géographe arabe El-Moqaddasi mentionne un Ouâdî Kan’ân faisant partie du district du Jourdain, et situé, à ce qu’il paraît, entre

Tibériade et Bâniâs. Voir Gildemeister, Zeitschrift des deutschen Palâsïma-Vereins, année 1884, t. tu, p. 144, 153, 223. Il s’agit peut-être de VOuâdi el-taurâhin, « vallée des moulins, » avec un courant d’eau assez important, qui descend de Meiroun vers le Jourdain, et qui, à l’est de Safed, est dominé par le Djebel Kan’ân, montagne de 1050 mètres de hauteur. Voir Survey of Western Palestine, Memoirs, t. i, p. 194-209. Cette application spéciale du nom de « Chananéen » nous semble enfin convenir mieux au texte cité de Gen., x, 19 : dans ce sens, le « Chananéen » habitait la côte entre Sidon et Gaza, et la vallée du Jourdain, (deLaïs-Dan [ ?]) jusqu’à la Pentapole.

Mais après tout le passage entier n’est que d’une authenticité douteuse. Dans le texte samaritain, il est remplacé par un autre tout différent, et qui semble être mieux en rapport avec le verset précédent, où sont énumérés tous les peuples descendant de Chanaan, dont plusieurs avaient leurs sièges bien loin au nord du « pays de Chanaan ». Les Héthéens nommément s’étendaient jusqu’à l’Euphrate. Cf. Gen., xv, 18 ; Jos., i, 4. Et le texte samaritain, au lieu du passage cité plus haut, a ces paroles-ci : « Et la frontière du Chananéen ( comprenez : de tous les descendants de Chanaan, énumérés au ꝟ. 18) s’étend du fleuve de l’Egypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve de l’Euphrate, et [de l’Euphrate] jusqu’à la mer postérieure (ou occidentale, la Méditerranée). » C’est le seul passage géographique où « le pays » ou « la frontière du Chananéen » comprend tous les pays occupés par les descendants de Chanaan ; mais évidemment ce sens est ici à sa place après le ^. 18, dont les derniers mots mentionnent la dispersion des familles chananéennes. Aussi sommes-nous bien tenté de l’admettre comme authentique. Plus tard, croyons - nous, quand l’expression « pays du Chananéen » avait un sens beaucoup plus restreint, on n’a plus compris ce verset, et une main audacieuse se sera permis de refondre le texte selon la signification plus récente de l’expression. Ce qui est certain, c’est que l’acception la plus large du « pays du Chananéen » apparaît ici dans le texte samaritain. Il y a d’autres passages, Gen., xv, 18 ; Deut., i, 7 ; xi, 21 ; Jos., i, 4, où tous les pays en deçà de l’Euphrate sont promis aux Israélites, — promesse qui ne s’est vérifiée que sous David et Salomon, — mais ils n’y sont pas appelés « pays du Chananéen » ou « pays de Chanaan ». — Il n’y a que les documents cunéiformes, plus anciens que le Pentateuque, qui sont mieux d’accord avec le texte samaritain. Leur mal Ki-na-ah-hi, « pays de Chanaan, » semble comprendre la Phénicie septentrionale, le pays A’Amourra, aussi bien que la Phénicie méridionale, avec la vallée d’Akka. Voir A. J. Delattre dans les Proceedings of the Society of biblical Archxology, 1891, t. xiii, p. 223, 234.

Pour la description du pays, voir Palestine ; pour les

I habitants, voir Chananéen 1. J. van Kasteren.

i

| 3. CHANAAN (LANGUE DE). Isaïe, Xix, 18, appelle I ainsi la langue hébraïque. La langue parlée par les Chananéens proprement dits était pour le fond l’hébreu. Voir Hébreu.

    1. CHANAANA##

CHANAANA (hébreu : Kena’ànâh ; variante : Kena’nâh ; Septante : Xavaavi). Ce nom semble avoir la signification « bas, humble, vil », comme le nom « Chanaan » (Kena’an), où la terminaison est rejetée (cf. Chanaan et Chanana), II Par., xviii, 10, où il est donné au père d’un certain Sedecias, un des faux prophètes qui promettaient à Achab et à Josaphat la victoire sur les Syriens. J. van Kasteren.

    1. CHANANA##

CHANANA (hébreu : Kena’ànâh ; Septante : Xavavdcv ; B : Xavavdc), nom d’un Israélite de la tribu da Benjamin, mentionné I Par., vii, 10. Il descendait de Benjamin par Jadihel et Balan. — Sur l’origine et la signi-