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CHAMBRE À COUCHER

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Tajieïov ; Vulgate : conclave, cubicnlum. La première mention des chambres à coucher, dans la Bible, se rapporte à celles des Égyptiens. Les grenouilles de la seconde plaie envahirent jusqu’aux chambres à coucher et aux lits des habitants. Exod., viii, 3 (hébreu : vii, 28). Dans ce pays, les maisons des pauvres se composaient d’une unique pièce servant à tous les usages. Les maisons plus riches comprenaient plusieurs chambres, ordinairement voûtées. Pendant l’été, on dormait sur la terrasse supérieure de la maison, sans souci des maux d’yeux ou d’entrailles. L’hiver, toute la famille s’entassait dans une ou deux pièces. On n’y trouvait pas de lits montés, mais seulement des cadres s’élevant à peine au-dessus du sol, ou

à coucher du roi de Perse devait comporter tous les raffinements du luxe. Esth., ii, 13, 16 (fig. 173). Enfin il est parlé plusieurs fois de la chambre nuptiale, Cant., iii, 4 (hédér), Tob., vi, 13, 16 (18) ; vii, 18 (vo|xçwv) ; viii, 15 (La[i.£ïov ; Vulgate : cubiculum), d’où il faut sortir dans les temps de pénitence. Joël, ii, 16 (hédér). — En Palestine, les chambres à coucher ressemblaient assez à ce’les des Égyptiens (fig. 174). L’unique pièce de la maison des pauvres abritait le repos de la nuit. On y voyait, comme dans les habitations des paysans syriens d’aujourd’hui, quelques nattes et Ses couvertures, qui servaient pour le coucher de la nuit, qu’on roulait le jour et qu’on plaçait dans des espèces d’étagères pratiquées dans le mur. Dans

173. — Chambre à coucher du palais de Sargon à Khorsabad. D’apris Place, Kinlve et l’Assyrie, pi. 25.

de simples nattes sur lesquelles on s’étendait tout habillé pendant la nuit, et qu’on roulait dans un coin pour la journée. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, Paris, 1895, t. i, p. 317-319. Cf. FI. Pétrie, Tell elvmarna, in-4°, Londres, 1894, p. 8-9. — La Sainte Écriture mentionne ensuite la chambre à coucher de la femme de Samson, Jud. ; xv, 1 ; celle où Rechab et Baana tuèrent Isboseth, couché sur son lit, IIReg., iv, 7 ; celle dans laquelle Ammon était malade et fit venir sa sœur Thamar avec des desseins criminels, II Reg., xiir, 10 (hédér) ; celle de David, III Reg., i, 15 [hédér) ; celle dans laquelle Josabeth cache le jeune Joas avec sa nourrice, II Par., xxii, 11 ; IV Reg., xi, 2 ; celle que la Sunamite fit faire pour le prophète Elisée (’âlyyaf-qîr ; Vulgate : cœnaculum) ; elle était meublée d’un lit, d’une table, d’un siège et d’une lampe, IV Reg., iv, 10, Am., in, 12. La chambre dans laquelle Judith mit à mort Holopherne était plutôt une tente spacieuse et relativement confortable. Judith, xiii, 1, 3, 5 ; xiv, 9, 10, 13. La chambre

1J4. — Divan égyptien servant de chambre à coucher.

D’après Lane, Manners and customs of the modem Egyptians,

in-8°, Londres, 1895, p, 36.

les demeures plus aisées, on employait d’ailleurs aux usages les plus divers le local où l’on couchait. Rechab et Baana entrent chez Isboseth sous prétexte d’y prendre du blé. II Reg., iv, 7. Les maisons plus importantes étaient pourvues d’une cour plus ou moins spacieuse sur laquelle ouvraient la salle de réception, les chambres aux provisions et les chambres à coucher, ordinairement fort petites. Quand NotreSeigneur est appelé auprès de la fille de Jaïre, il arrive « dans la maison » du chef do la synagogue, c’est-à-dire dans la cour intérieure, Matth., IX, 23 ; il en fait sortir les joueurs de flûte et les pleureuses, et ensuite seulement « il entre dans le lieu où gisait la jeune fille », par conséquent dans sa chambre à coucher, ne prenant avec lui que trois apôtres et le père et la mère de la défunte, sans doute à cause de l’exiguïté du local. Marc, v, 40. Dans la belle saison, on préférait coucher sur le toit de la maison. On y avait plus de fraîcheur et l’on y élait plus à l’abri des insectes.