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CHAM — CHAMBRE À COUCHER

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ou bien, restant dans ces pays, ils y furent asservis plus ou moins complètement. La malédiction de Noé contre leur père les a suivis partout, et partout la prophétie du patriarche s’est accomplie sur eux, à cause de la corruption qui accompagnait toujours leur brillante civilisatron. Cf. I Par., iv, 40. Voir Gador, t. iii, col. 34.

Les Chamites précédèrent les enfants de Sem et de Japhet dans les voies de la civilisation. Les plus anciens empires, à commencer par celui de Nemrod à Babylone, furent fondés par eux. Ils inventèrent l’écriture. Voir Alphabet, 1. 1, col. 402-404. Le génie inventif des enfants de Cham et leurs heureuses aptitudes se manifestèrent presque partout d’une manière frappante. Ils s’adonnèrent au commerce et à l’industrie, et l’antiquité n’offre rien de comparable à ce que réalisèrent en ce genre les Phéniciens et les Carthaginois. Quant aux arts, les richesses recueillies à Boulaq et dans les grands musées de l’Europe disent assez à quelle perfection ils avaient été portés, principalement en Egypte. Si tous les autres peuples chamites ne furent pas aussi avancés dans les arts, il est un point du moins qui leur est commun à tous en fait d’architecture : c’est un cachet de grandeur dans le plan et de puissance dans les moyens d’exécution, qu’ils ont su imprimer sur les monuments construits par leurs architectes. On a sans doute attribué aux Chamites une trop large part dans les constructions cyclopéennes de divers pays (voir La Science catholique, novembre 1892, p. 15501552) ; mais les monuments de l’Egypte, de la Phénicie, de la Babylonie, du sud de l’Arabie, suffisent pour nous donner la plus haute idée de leur habileté comme constructeurs et des forces qu’ils surent mettre en œuvre - pour remuer ces blocs énormes, les transporter au loin et les élever à des hauteurs prodigieuses.- Ces grands ouvrages encore debout donnent l’idée d’une race forte, conformément à ce que l’Écriture nous dit de Nemrod. Gen., x, 8-9. Mais c’était surtout la force au service d’une civilisation toute matérielle, au sein de laquelle régnait le plus grand désordre moral. Le paganisme antique, dans son ensemble, a été profondément corrompu ; mais, en règle générale, les Chamites l’emportent en ce point sur les autres, et leurs dieux mêmes, ainsi que leur culte, offrent un caractère d’obscénité plus.révoltant que partout ailleurs. Voir Fr. Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, 9e édit., t. i, p. 279-280 ; E. Lefébure, Le Cham et l’Adam égyptiens, dans les Transactions of the Society of Biblieal Archœology, t. ix, 1887, p. 167-181. Et c’est ce qui explique comment, malgré leur vigueur originelle, ils ont du finir par devenir les esclaves ou les sujets des races issues de Sem ou de Japhet. Cham était un homme aux instincts luxurieux ; il les transmit avec le sarig à ses descendants, qui par leur immoralité allèrent, pour ainsi dire, au-devant de la malédiction prononcée contre Cham, parce qu’ils la méritaient aussi bien que lui. De la sorte ils travaillèrent eux-mêmes à l’accomplissement de la prophétie de Noé, et à mesure que par la mollesse et la luxure ils arrivèrent à un degré suffisant d’énervement, ils devinrent tour à tour « les esclaves de Sem » ou « les esclaves de Japhet ». Gen., ix, 26, 27. E. Palis.

2. CHAM (hébreu : Hàm ; Septante : Xâ[i)> nom poétique de l’Egypte dans les Psaumes, lxxvii (Lxxvin), 51 ; civ (cv), 23, 27 ; cv (evi), 22. Ce pays est sans doute appelé ainsi parce qu’il fut peuplé par Mesraïm, fils de Cham, Gen., x, 6, 13-14, et probablement par allusion à l’un des noms que les Égyptiens donnaient à leur pays,

celui de Ketni, ~H V /çx, terre « noire ». Cf. A. Wiede mann, Sammlung altâgyptischen Wôrter, in-8°, Leipzig, 1883, p. 44, 45. « Les Égyptiens, dit Plutarque (De Is. et Osir., 33, édit. Parthey, in-8°, Berlin, 1850, p. 58), dont le témoignage est confirmé par les monuments, appellent l’Egypte Chemi (Xr, [ji ?av), parce que la terre

en est très noire, comme le noir de l’œil. » Voir F. Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes, 6 8 édit., 1896, t. i, p. 338-339.

CHAMAAL (hébreu : Bimhâl ; Septante : B « [icoïX), un des fils de Jéphlat, de la tribu d’Aser. I Par. vii, 33. La Vulgate a lu un ; , k, au lieu d’un j., b, pour la première lettre de ce nom.

1. CHAMAAM (hébreu : Kimhâm ; Septante : Xaiiaili), fils de Berzellaï de Galaad, II Reg., six, 37, et III Reg., ii, 7. Après la défaite d’Absalom, il suivit David à Jérusalem. En considération des services que Berzellaï son père lui avait rendus dans sa fuite, le roi combla de biens Chamaam et le recommanda en mourant à son fils Salomon. II Reg., xix, 37, 38, 40 (hébreu, 38, 39, 41) ; 1Il Reg., ii, 7. Dans le texte hébreu de II Reg., xix, 41, on lit Kimhân au lieu de Kimhâm, par erreur de copiste. Cf. Josèphe, Ant.jud., VII, xi, i, qui l’appelle’A^t’iiavo ; . Peut-être existe-t-il une relation entre Chamaam, le fils de Berzellaï, et le caravansérail de Chamaam, situé près de Bethléhem, sur la route de Jérusalem en Egypte. Jer., xli, 17. Voir Chamaam 2. E. Levesque.

2. CHAMAAM (hébreu : Kemôhâm, au ketib ; Septante : r<x6 ?)p)( « ! Aâc< ; Codex Sinaiticus : r^ëoc/ipioyana) indique, d’après la Vulgate, une localité située près de Bethléhem, et où s’arrêtèrent les Juifs qui, pour éviter la colère des Chaldéens après le meurtre de Godolias, se décidèrent à émigrer en Egypte. Jer., xli, 17. Il est très probable cependant qu’il faut voir ici un nom d’homme plutôt qu’un nom de lieu. Si, dans le texte original, le ketib porte DniD2, Kemôhâm, un bon nombre de manuscrits donnent onoD, Kimhâm (cf. B. Kennicott, Vet. Testant, héb., Oxford, 1776-1780, t. ii, p. 151), et c’est ainsi que s’appelait le fils de Berzellaï, dont il est question II Reg., xix, 37, 38, 40. Les versions anciennes ontadopté cette leçon : Septante, xay.&x ou -/a^aip., uni au mot précédent ; syriaque, Kemham ; Vulgate, Chamaam, . et la paraphrase chaldaïque, Jer., xli, 17, applique son interprétation au personnage du livre des Rois, en disant que les Juifs s’arrêtèrent « dans le caravansérail que David

; avait donné à Kimhâm, fils de Barzillai de Galaad ». Le mot hébreu employé par Jérémie et traduit dans la Vulgate

par peregrïnanles, gêrûf, est un olkclZ lEyoi.E-im qui v d’après son étymologie, gûr, « être pèlerin, étranger, » signifie diversorium, hospitium, ce qu’on appelle aujourd’hui en Orient un khan ou caravansérail. Le gérât Kimhâm aurait donc été un de ces khans bâti pour les voyageurs par le fils de Berzellaï près de Bethléhem. On suppose que David, par reconnaissance, lui avait donné i une propriété près de la ville, et une hôtellerie de ce

! genre était très utilement placée sur la route des caravanes qui allaient de Palestine en Egypte. Telle est l’opinion de beaucoup de commentateurs. Quelques-uns

cependant veulent à gêrûf substituer gedêrôt, « parc à troupeaux. » Josèphe, en effet, Ant. jud., X, IX, 5, donne

: au lieu en question le nom de MdivSpa, qui a le même sens, 

i La première partie du mot composé des Septante, ra6r, pw- /au.âa, fait présumer une lecture semblable. Aquila , traduit par iv toî ; cppaYtioîç, « dans les clôtures. » Mais

: on peut se demander à bon droit pourquoi on aurait

ainsi remplacé un nom connu par un mot qu’on ne trouve plus ailleurs. Il faut dire ensuite que la version grecque offre de nombreuses variantes : on peut les voir dans

: H. B. Swete, The Old Testament in Greek, Cambridge, 

, t. iii, 1894, p. 339. Voir Bethléhem, t. i, col. 1690. i A. Legexdre.

CHAMBRE À COUCHER. Hébreu : l.iédér ou hâdar ham-mittôt, II (IV) Reg., xi, 2 ; II Par., xxii, 11 ; hâdar miskâb, Exod., viii, 3 ; II Sam. (Reg.), iv, 7 ; i II (IV) Reg., vi, 12 ; Ecclo., x, 20 ; Septante : -/oitoW, .