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CAHANA BEN TACHLIFA — CAILLE


Rab Kahana, in-8°, Leipzig, 1885. Cf. J. Fiïrst, Kahana ben Tachlifa, sein Leben und seine Thàligkeit, imprimé dans Kullurund Literaturgeschichte der Juden in Asien, t. i, p. 71, 217, 251, et in-8°, Leipzig, 1849.

E. Levesque. CAHEN Samuel, exégète israélite français, né à Metz le 4 août 1796, mort à Paris le 8 janvier 1862. Après avoir étudié à Mayence, près du grand rabbin, il revint en France, où, en 1824, il devint directeur do l'école israélite de Paris. Son principal ouvrage est : La Bible, traduction nouvelle avec l’hébreu en regard, accompagné des points-voyelles et des accents toniques, avec des notes philologiques, géographiques et littéraires et les principales variantes de la version des Septante et du texte samaritain, 18 in-4°, Paris, 1831-1831. Le texte hébreu est peu correct ; la traduction lourde et souvent inexacte, parfois contredite par les notes, empruntées à la critique allemande. — Voir L. Wogue, Histoire de la Bible et de l’exégèse biblique jusqu'à nos jours, in-8°, Paris, 1881, p. 342. E. Levesque.

    1. CAILLE##

CAILLE (hébreu : selâv ; Septante : ôprjyou, viTpa ; Yulgate : coturnix). La caille est mentionnée dans la Sainte Écriture à l’occasion d’un miracle répété deux fois pendant le séjour des Hébreux au désert. La première fois, les Hébreux se trouvaient au désert de Sin, entre Élim et le Sinaï., non loin du rivage oriental du golfe de Suez. Partis d’Egypte seulement depuis un mois et demi, ils murmurèrent au souvenir des viandes et du pain qu’ils mangeaient au pays de la servitude. Le Seigneur dit alors à Moïse : « J’ai entendu les murmures des enfants d’Israël. Dis-leur : Sur le soir, vous mangerez de la viande, et demain vous aurez du pain à satiété : vous saurez alors que je suis le Seigneur votre Dieu. Quand le soir fut arrivé, des cailles montèrent et couvrirent le camp, et le matin une rosée s'étendit autour du camp. » Exod., svi, 11-13. Cette rosée était la manne, et ce mets miraculeux plut tellement aux Israélites, que les cailles semblent avoir peu attiré l’attention en cette occasion. — Au printemps suivant, un an après la sortie d’Egypte, les Israélites venaient de quitter le mont Sinaï. À l’exemple des gens de toutes sortes qui les avaient suivis au désert, ils recommencèrent à se plaindre : la manne leur procurait une nourriture agréable et abondante ; mais ils s’en déclarèrent fatigués et regrettèrent la viande, les poissons et les légumes d’Egypte. Le Seigneur promit encore d’accéder à leurs désirs ; malgré leur grand nombre (ils étaient six cent mille capables de porter les armes), ils auraient de la viande pour un mois entier, jusqu'à en être dégoûtés. « Alors un vent envoyé par le Seigneur amena les cailles d’au delà de la mer et les répandit dans le camp, ainsi que sur un espace d’une journée de marche tout autour du camp (Vulgate : et elles volaient dans l’air), à une hauteur de deux coudées (un peu plus d’un mètre) au-dessus de la terre. Le peuple se leva. Tout ce jour-là, la nuit et le jour suivant, il ramassa des cailles. Ceux qui en eurent le moins en avaient dix liômér (soit près de quatre hectolitres). Ils les firent sécher tout autour du camp. » Nuin., xi, 31, 32. Mais aussitôt après avoir ainsi donné la preuve de sa puissance, le Seigneur fit éclater sa colère contre les ingrats. La station où se trouvaient les Israélites en prit le nom de Qibrôf Hatfa'âvâh, « Sépulcres de Concupiscence. » Le Psaume cv (civ), 40, rappelle le premier de ces deux événements :

A leur demande, il flt venir des cailles, Et il les rassasia avec le pain du ciel.

Dans un autre Psaume portant le nom d’Asaph, le second événement est rapporté avec plus de détails :

Il leur envoya les aliments à profusion ; Il mit en mouvement le vent d’est dans les cieux, Et amena par sa puissance le souffle du midi. Il leur fit pleuvoir la viande comme la poussière,


Et les oiseaux ailés comme les sables des mers.

Il les fit tomber au milieu de leur camp

Et tout autour de leurs tentes.

Ils mangèrent et se rassasièrent à l’envi ;

Il leur procura ainsi ce qu’ils désiraient.

Us n’avaient pas encore satisfait leur convoitise,

La nourriture était encore à leur bouche,

Quand la colère de Dieu s'éleva contre eux.

II porta la mort parmi les mieux repus,

Et abattit les jeunes hommes d’Israël.

Ps. I.XXVIH (lxxvii), 25-31.

Plusieurs questions se posent à l’occasion de ces récits. 1° Identification du « selâv » et de la caille. — Quelques auteurs ont avancé que le mot hébreu désigne la sauterelle, le poisson volant, le coq de bruyère, la casarca rutila ou espèce d’oie rouge, etc. Stanley, qui a vu passer un vol de grues innombrables du Sinaï à Akabah, pense qu’il s’agit ici de ces derniers oiseaux. Sinai and Palestine, 1856, p. 80. Aucun do ces animaux ne saurait

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13. — La caille.

être le èelâv biblique. Le psaume lxxvth parle d' « oiseaux ailés », ce qui oblige à écarter de prime abord la sauterelle et le poisson volant. Le coq de bruyère ou tétras est un oiseau du nord. La casarca vit auprès des lacs salés, mais n’est pas mangeable. La grue serait un aliment aussi détestable. Les anciennes traductions identifient le èelâv avec la caille. En arabe, cet oiseau s’appelle salwâ. En hébreu comme en arabe, le nom de la caille vient très probablement du verbe sâlàh, « être gras, » et se rapporte ainsi à l’un des caractères les plus saillants de l’oiseau. La caille est un gallinacé du genre perdrix (fig. 13). Elle a beaucoup d’analogie avec cette dernière, mais elle en diffère par sa taille plus petite et par son cri très particulier. Ce cri lui a valu en bas-latin le nom de qaquila, d’où vient celui de « caille ». Elle est de couleur brune et se confond si bien avec le sol, qu'à une faible distance elle échapperait au regard le plus exercé, si elle ne se trahissait elle-même par son cri. « Les cailles ont le vol plus vif que les perdrix ; elles filent plus droit. Il faut qu’elles soient vivement poussées pour qu’elles se déterminent à prendre leur essor. Elles courent donc plus qu’elles ne volent. » D’Orbigny, Dictionnaire universel d’histoire naturelle, Paris, 1872, t. x, p. 476. Les cailles se déplacent ordinairement pendant la nuit ; elles « aiment surtout à voyager au clair de la lune ». Chenu, Encyclopédie d’histoire naturelle, Paris, 1854. Oiseaux, VIe part., p. 150. Le jour, elles restent couchées sur le côté, la tête et les pattes étendues à terre. Cette inaction habituelle paraît contribuer à leur embonpoint. La chair de la caille est

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