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CÉSARÉE DU BORD DE LA MER — CÉTHIM


allait du temple de Jéhovah au théâtre des Gentils, une piquante et spirituelle leçon. Ant. jud., XIX, vii, 4. Voir l’Œuvre des Apôtres, t. i, p. 301.

De l’amphithéâtre, que Josèphe place au sud du port, ayant vue sur la mer, et par conséquent dans la direction du théâtre, il ne nous a été possible de rien retrouver. Un vaste enfoncement au nord-est de la colline même du théâtre se dessine bien en ovale et aurait certainement contenu la multitude de spectateurs dont parle l’historien juif, mais de cet enfoncement on ne peut voir la mer. Peut-être l’amphithéâtre ne fut-il que le cirque en ruines dont nous avons déjà parlé ; seulement il n’aurait pas été au sud du port. Titus condamna deux mille cinq cents Juifs, les uns à s’y entre-tuer comme de vils gladiateurs, les autres à y être dévorés par des bêtes fauves, ou même à être brûlés vifs. Il fêta ainsi sa victoire et la ruine de Jérusalem. — Voir A. Prokereh, Reise ins heilige Land, in-12, Vienne, 1831, p. 28-34 ; Wilson, Lands of ihe Bible, 1847, t. ii, p. 250-253 ; R. Traill, The Jewish War of FI. Josephus, in-8°, Londres, 1851, p. xlix ; Y. Guérin, Samarie, t. ii, p. 321 et suiv. ; Discoveries at Cœsarea, dans le Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1888, p. 134-138 ; Id., The Survey of Western Palestine, Memoirs, t. ii, 1882, p. 13-39.

E. Le Camus.

    1. CÉSÉLETHTHABOR##

CÉSÉLETHTHABOR, nom, dans Josué, xix, 12, de la ville qui est appelée par abréviation Casaloth dans Josué, xix, 18. Voir Casaloth.

    1. CÉSIL##

CÉSIL, forme défectueuse du nom de la ville de Béthul, dans Josué, xv, 30. Voir Béthul.

    1. CÉSION##

CÉSION, nom, dans Josué, xix, 20, et xxi, 28, de la ville d’Issachar, donnée aux Lévites. Elle est appelée Cédés dans I Par., vi, 72. Voir Cédés 3.

    1. CÉTACÉS##

CÉTACÉS, mammifères pisciformes, dont le corps souvent gigantesque est conformé pour la vie au sein des mers. Ces animaux n’ont pas de membres postérieurs ; leurs membres thoraciques sont transformés en nageoires. Leur queue diffère de celle des poissons en ce qu’elle est disposée horizontalement, au lieu d’étendre son éventail dans l’axe de l’épine dorsale. Les cétacés vivent dans l’eau, d’où ils ne sortent jamais. N’ayant pas de branchies, comme les poissons, pour absorber l’air contenu dans l’eau, ils sont obligés de remonter de temps en temps à la surface afin de respirer l’air libre, à la manière des autres mammifères. Ils remontent également pour allaiter leurs petits. La plupart des cétacés se nourrissent de substances animales, petits poissons, mollusques, crustacés, etc. ; pourtant quelques espèces sont herbivores. Les premiers se divisent en cétodontes, ou cétacés pourvus de dents, parmi lesquels on range le cachalot, le dauphin, le marsouin, etc., et en mysticètes, chez lesquels les dents sont remplacées par des fanons, sortes de lames cornées qui permettent à ces animaux de faire de leur bouche une véritable nasse pour retenir leur proie avant de l’engloutir. La principale espèce de mysticètes est la baleine. Une conformation spéciale des narines empêche l’eau de s’introduire dans les voies aériennes des cétacés. Plusieurs espèces sont pourvues à l’arrière - bouche de trous ou évents par lesquels l’eau engloutie est rejetée avec force au dehors. Parmi les cétacés herbivores ou sirénides, on compte le dugong, le lamantin, etc. — La Bible ne parle des cétacés que d’une manière générale, sous la dénomination de tannin, Gen., I, 21 (Septante : -/.r,-r t ; Vulgate : cete] ; Job, vii, 12 (Septante : Spxxuv ; Vulgate : cetus) ; Ps. cxlviii, 7 (Septante : Spixovre ;  ; Vulgate : draccnes), et de v.r, -^ ( Vulgate : eete). Dan., iii, 79 ; ilatth., xii, 40. Tannin désigne en hébreu tous les grands animaux qui rampent ou nagent. Il est certain que les Israélites ont pu parfois apercevoir des cétacés vivants ou en trouver d’échoués sur le rivage

de la Méditerranée. Voir Baleine, Cachalot. Dans la mer Rouge, ils ont connu le dugong, que l’on croit être le tahaS hébreu. Exod., xxv, 5, etc. Voir Dugong.

H. Lesêtre.
    1. CETEEN##

CETEEN (grec : Kltiewv). Dans I Mach., viii, 5, Persée, roi de Macédoine, est appelé roi des Cétéens, c’est-à-dire des Grecs. Cf. I Mach., i, 1. Voir Céthim, col. 471.

CÉTHÉEN. Ézéchiel, xvi, 3, 45, pour reprocher à Jérusalem ses infidélités, lui dit que son père est un Amorrhéen et sa mère une Héthéenne. Dans cet endroit, la Vulgate écrit Cethœa, « Céthéenne, » quoique partout ailleurs elle rende l’hébreu Hittîm par Hethsei, « Héthéens. » Voir Héthéen.

CÉTHIM. Hébreu : Kiffitn, Gen., x, 4 ; Num., xxiv, 24 ; Is., xxiii, 1 ; I Par., i, 7 ; Kiffiim, Is., xxiii, 12 ; Jer., ii, 10 ; Ezech., xxvii, 6 ; — grec : Kiytioi, Gen., x, 4 ; Kf-riot, I Par., i, 7 ; Dan., xi, 30 ; Kmaïoi, Is., xxiii, 1 ; KiTTiaîot, Num., xxiv, 24 ; XETTisfjj., Jer., ii, 10 ; I Mach., i, 1 ; Ketiei’fi, Ezech., xxvii, 6 ; Ki-rctet ; , I Mach., viii, 5 ;

— Vulgate : Cethim, Gen., x, 4 ; I Par., i, 7 ; Is., xxiii, 1 et 12 ; Jer., ii, 10 ; I Mach., i, 18 ; Italia, Num., xxiv, 24 ; Ezech., xxvii, 6 ; Romani, Dan., xi, 30 ; Cetei, I Mach., vin, 5. Nom d’un fils de Javan et nom de pays.

1. CÉTHIM, fils de Javan. Gen., x, 4 ; I Par., i, 7. Les habitants de l’île de Chypre portèrent son nom, qui est peut-être d’ailleurs un simple nom ethnique, car il a la forme plurielle. Voir Céthim 2.

2. CÉTHIM, nom de lieu, donné par l’Écriture à l’île de Chypre, et par extension aux pays situés à l’ouest de la Palestine.

I. CÉTHIM DÉSIGNANT L’ÎLE DE CHYPRE. — Céthim est

un des iils de Javan. Gen., x, 4 ; I Par., i, 7. Ainsi que nous le verrons plus loin, le même mot désigne dans la Bible l’île de Chypre. D’après le texte sacré, l’île de Chypre a donc été peuplée par des descendants de Javan, c’est-à-dire par des peuplades grecques ; car Javan est dans l’Écriture le père des Ioniens, c’est-à-dire des Grecs. Voir Javan. C’est pourquoi les Septante traduisent Kittini par Kr|Tioi ou Kréioi dans ces deux endroits. Josèphe indique nettement la tradition juive sur ce point : « Chethim, dit-il, posséda l’île de Chethima, qui s’appelle aujourd’hui Cypre. » Ant. jud., i, vi, 1. Cf. S. Épiphane, Adv. hieres., i, 2, hœr. 25, t. xli, col. 448. Il n’y a du reste aucun doute sur cette identification, qui est admise par tous les commentateurs.

Le nom de Céthim s’est particulièrement attaché à celui de la ville de Cition. La parenté des deux noms est clairement démontrée par une inscription bilingue trouvée à Athènes, et où un personnage du nom de Nouménios est appelé en phénicien « homme de Iutti », et en grec xitieû ; . Corpus Inscript, semit., n° 117. Cition était le grand entrepôt du commerce entre la Phénicie et Chypre ; il est donc naturel que les étrangers aient désigné sous son nom, non seulement la population phénicienne, mais la population tout entière de l’île. L’île de Chypre était, en effet, un pays où les races étaient extrêmement mélangées. Il y avait un grand nombre de colons phéniciens, surtout dans les parties sud et sud-ouest de l’île, celles où étaient situées les villes de Salamine, de Cition, d’Amathonte, de Courion et de Paphos. Cicéron attribue en particulier l’origine de Cition aux Phéniciens. De finibus, iv, 20 ; Diog. Lært., vii, Zenon, 1. Mais les colons grecs n’étaient pas moins nombreux dans l’île. Les traditions, qui se sont traduites par les généalogies héroïques, attribuent la fondation de Salamine à l’Achéen Teucer ; celle d’Aipéia, première position de la ville de Soloi, aux Théséides Démophon et Aeamas ; celle de Courion à des colons argiens ; enfin l’armée d’Agamemnon, en revenant de Troie, aurait occupé l’île tout entière.