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CÉRÉTHÉENS — CERF


H. Opitz, Dissertatio de Crethi et Phlethi Davidis et Salomonis salellitio, ibid., col. cccclii-cccclxxi.

A. Legendre.

CÉRÉTHITES. Voir Céréthiens.

CERF ( hébreu : 'ayyâl, « le cerf, » et parfois l’animal en général, mâle ou femelle ; 'ayyâlâh, « la biche. » Le nom paraît dérivé de 'ayîl, « bélier, » ce qui indiquerait que pour les premiers Hébreux le cerf était une espèce de grand bélier. Septante : ËXccpo ;  ; Vulgate : cervus, cerva). Le cerf (fig. 147) est un mammifère, de l’ordre des bisulques ruminants et de la famille des cervidés, remarquable par l'élégance de ses formes et son agilité à la course. Son pelage est d’un brun fauve, excepté à

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147. — Le cerf.

la croupe et à la queue, qui sont d’une couleur plus pâle. Il vit ordinairement par troupes, se nourrit d’herbages, de feuilles et au besoin d'écorce d’arbres, et se lient dans les bois et les forêts, à proximité des lacs ou

année, la dague se ramifie et devient bois ; la tige principale ou merrain produit des ramifications qu’on appelle cornillons ou andouillers. Ces bois sont caducs ; ils tombent chaque année au printemps pour reparaître en automne. Le cerf abondait autrefois en Palestine. Deux villes et une vallée y portaient le nom d’Aïalon, dérivé du nom même du cerf. Voir t. i, col. 296-298. L’espèce était celle du cervus elaphus, originaire de Perse, et encore commune dans toute l’Europe. On en a retrouvé les ossements dans les cavernes et dans les brèches du Liban. Le cerf est devenu rare aujourd’hui en Palestine, à cause de l’aridité du sol. Il a totalement disparu de l’Egypte, où il était connu autrefois, comme l’attestent les monuments figurés (fig. 148). Le cervus barbarus, race très peu différente de la première, qui occupe aujourd’hui le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, s'étendait probablement autrefois

l13. — La biche et son faon.

dans tout le nord de l’Afrique, et atteignait la partie méridionale de la Palestine. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 101 ; Id., Fauna and Flora of Palestine, Londres, 1884, p. 4.

La Sainte Écriture mentionne le cerf ou la biche vingt et une fois dans la Vulgate (dans le texte hébreu : le cerf, dix fois, la biche, dix fois) ; la Vulgate a traduit en plus par « cerf, » Ps. cm (Civ), 18, le mot ye’elim qui

US. — Chasse au cerf en Egypt ?. Tombeau de Béni -Hassan. D’après Percy E. Newberry, Beni-Easan, t. ii, pi. Iv.

des cours d’eau. Le cerf est d’un naturel doux et timide ; mais en automne, quand il recherche la biche, il est agressif et même féroce. Il se met alors à bramer, en poussant un cri rauque et sauvage. La biche porte huit mois. Son petit prend d’abord le nom de faon, et ensuite celui de daguet jusqu'à l'âge de trois ans. Ce qui distingue surtout le cerf, ce sont les bois qui ornent sa tête et en même temps lui servent d’armes offensives et défensives. Le mâle seul en est pourvu. Quand l’animal arrive à l'âge de six mois, deux petites éminences se produisent de chaque côté de l’os frontal, dont elles sont le prolongement. Une peau velue les recouvre. Elles s’allongent bientôt en pointes ou dagues. À la troisième

désigne le bouc sauvage, ibex. Elle fait allusion à son élégance, à sa rapidité, à quelques particularités des mœurs de l’animal, mais jamais à sa ramure. Dans le livre de Job, xxxix, 1-4, le Seigneur parle en ces termes de la naissance du faon :

As-tu observé l’enfantement des biches,

As-tu compté les mois de leur portée,

Sais-tu l'époque où elles mettent bas ?

Elles se courbent pour faonner

Et se délivrent de leurs douleurs.

Leurs petits se fortifient, grandissent au désert,

S’en vont et ne reviennent plus vers elles.

Les cerfs aiment à se cacher dans les fourrés les plus