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CERCUEIL


sentées sur les monuments figurés. Du reste, le mot hébreu employé pour désigner cet objet est caractéristique ; c’est le même que celui qui sert pour l’arche d’alliance. Le cercueil égyptien de Joseph était donc un

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144. — Cercueil égyptien reproduisant la (orme du corps.

Thèbes. D’après Champollion, Monuments de l’Egypte et de la

Nubie, t. ii, pi. 178.

coffre, naturellement fort orné. Malgré sa richesse, il

dut être assez portatif pour que les Hébreux pussent

l’emmener avec eux dans leur fuite et à travers le désert.

2° À l’époque royale. — David suit le cercueil d’Abner.

Des bâtons servaient à le porter sur les épaules, ce qui constituait un véritable brancard. La Bible emploie trois fois le mot miskâb, « lit, couche » en général, pour désigner le lit d’apparat sur lequel reposait le mort, et dont on se servait pour le transporter au tombeau. II Par., xvi, 14 ; Is., lvii, 2 ; Ezech., xxxii, 25. MiSkâb est donc, ou à peu prèSj un synonyme de mitlâh. Gesenius, Thésaurus, p. 878, 1403.

3° À l’époque évangélique. — Le fils de la veuve de Nuïin est porté dans un <yjp 6 ; , Luc, vii, 14, cercueil sans couvercle dans lequel est étendu le cadavre. Au commandement du Sauveur, le mort se met aussitôt sur son séant. Il était donc couché, mais non enfermé. Le cercueil ne servait vraisemblablement pas à l’usage exclusif d’un seul défunt. On en retirait le cadavre enveloppé de bandelettes pour le placer dans son tombeau, et on remportait le cercueil ou brancard commun aux habitants d’un même village. — Il n’est pas question de cercueil dans le tombeau de Lazare. — Pour la sépulture de Notre -Seigneur, on ne s’en sert certainement pas et l’on ne se préoccupe nullement de s’en procurer un. — Le tragique épisode d’Ananie et de Saphire, Act., v, 6, 10, montre qu’à Jérusalem on pouvait enterrer des morts sans cercueil. Tout au plus enfermait-on dans une bière les corps qu’on inhumait hors d’un monument, dans le sol même. Mais l’usage de la bière était assez rare, et l’on était obligé de protéger les tombes avec des pierres ou des épines, pour empêcher les chacals et les hyènes de venir déterrer les cadavres afin de les dévorer. Les corps enfermés dans un cercueil solide eussent été habituellement à l’abri des tentatives de ces animaux. — Les grands personnages étaient enterrés dans des sarcophages en pierre, décorés d’ornements géométriques ou végétaux. On en a retrouvé quelques-uns dans les environs de Jérusalem, entre autres dans le tombeau connu sous le nom de tombeau des rois. Quelques-uns d’entre eux sont maintenant conservés au Louvre (fig. 146). Cf. F. de Saulcy, Voyage autour de la mer Morte, 2 in-8° Paris, 1853, t. ii, p. 219281 ; Id., Histoire de l’art judaïque, in-8°, Paris, 1858, p. 255-201. — Aujourd’hui, en Palestine, le corps du dé 145.

Cercueil du roi Amenhotep I". Musée de Ghizéh. D’après les Mémoires de la mission archéologique du Caire, t. i, Momies royales, pi. iv B.

II Reg., iii, 31. Ce cercueil est appelé mitlâh, mot qui signifie « lit », et par extension « bière » pour transporter un mort ; il n’est employé en ce sens qu’en ce seul endroit de la Bible. Ce cercueil n’était pas une caisse fermée, mais bien plus probablement une sorte de coffre ouvert, dans lequel le mort reposait comme dans un lit.

funt, enveloppé dans un linceul, est porté dans un cercueil ouvert qui n’est autre chose qu’une civière de bois. Trois ou quatre amis du mort la chargent sur leurs épaules. La civière est recouverte de plusieurs châles de cachemire et terminée à l’avant par un poteau auquel on attache différents objets ayant appartenu au défunt.