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CENS — CENTAUREE


Matth., xvii, 24. Voir Capitation. — Dans un autre passage, ce mot désigne proprement un des impôts payés au gouvernement romain. Des hérodiens, envoyés par les pharisiens, interrogent Jésus : « Dis-nous que te semble-t-il ? Est-il permis de payer le cens (x.ipaov, censum ) à César, ou non ? Jésus, connaissant leur malice, leur dit : Pourquoi me tentez-vous, hypocrites ? Montrez-moi la monnaie du cens (numisma census, vô]xi(T[j.ï toû xr, vorou). Et ils lui présentèrent un denier. Jésus leur dit : De qui est cette image et cette inscription ? Ils lui dirent : De César. Il leur dit alors : Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Matth., xxii, 17-22. Dans certaines provinces de l’empire romain, les habitants avaient à payer pour leur personne un tribtitum capitis (qipoi au>i.âwi). Pour ceux qui possédaient des propriétés, cet impôt était proportionnel à leurs revenus ; pour ceux qui ne possédaient rien, il était fixé à tant par tête. C’est ce que Tertullien exprime par ces mots : « Hominum capita stipendio censa. » Apol., 13, t. i, col. 346. Ceux qui étaient ainsi taxés étaient, selon son expression, « capita ignobiliora. » Ibid. Le texte de saint Matthieu nous montre qu’en Judée la taxe perçue était d’un denier, et, selon Appien, Syr., 50, les Juifs étaient ceux qui payaient le tributum capitis le plus élevé. Les Romains n’avaient fait, du reste, que maintenir à leur profit un tribut imposé aux Juifs par les Ptolémées et les Séleucides. Josèphe, Ant. jud., XII, iv, 1.

La pièce de monnaie qu’on montre à NotreSeigneur est un denier romain, probablement à l’effigie de Tibère. Voir Denier. Ce denier portpit donc au droit l’image de

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134. — Denier d’argent de Tibère.

TI[6erta] CAESAR DITI AVG-CusM] P[ « i « s] ATGVSTVS. Tête dladéinée de Tibère. — Ci. PONTIFfe : c] MAXIMqus]. Femme

l’empereur avec son nom et ses titres, et au revers une image avec ou sans inscription. Nous donnons ici un type de cette monnaie (fig. 134). Ces deniers ne pouvaient être employés qu’au payement de l’impôt ou aux transactions commerciales. Il était interdit de s’en servir dans le Temple, précisément à cause des images qui y étaient gravées. Voir J. Marquardt, De l’organisation financière des Romains (Manuel des antiquités romaines de Mommsen et J. Marquardt, trad. franc., in-8°, Paris, 1888, t. x), p. 249-256. E. Beurlier.

CENTAURÉE. 1° Hébreu : dardar ; Septante : ?pl60lor, Vulgate : tribulus, Gen., iii, 18 ; Ose., x, 8. — 2° Hébreu : galgal, Ps. lxxxii, 14 ; Is., xvii, 13 ; Septante :-zpoyhi ; Vulgate : rota, Ps. lxxxiii, 14 ; Septante : xoviopTÔv xpo-Xo-j ; Vulgate : lurbo, Is., xvii, 13.

I. Description. — Ce genre de plantes, aux espèces très nombreuses (plus de trois cent cinquante) et très variées, appartient à la famille des composées, tribu des cynaroïdées. Ce sont des herbes ordinairement vivaces, à tiges ramifiées, aux feuilles entières ou diversement découpées, aux fleurs toutes semblables ou de couleurs variées : les unes, à la circonférence, stériles ; les autres, au centre, fertiles, dont les capitules ont l’involucre formé d’écaillés imbriquées souvent épineuses. Voici d’après E. Boissier, Flora orientalis, 5 in-8°, Genève, 1807-1884, t. iii, p. 689-694, et H. B. Tristram, The Fauna and Flora of Palestine, dans The Swvey of Western Palestine, m-4°, Londres, 1884, p. 338-340, les principales espèces

épineuses qui croissent en Palestine et en Syrie. — 1° Centaurea calcitrapa, vulgairementchardon étoile ou chaussetrape, plante de trente à quarante centimètres, à tige très rameuse formant buisson, aux feuilles vertes, pubescentes, sessiles, pennatilobées, dont les capitules ovoïdes, solitaires, ont un involucre à écailles pourvues de cinq à sept épines, dont la terminale est large et forte. On la trouve dans les plaines de Moab, sur le mont de la Quarantaine. — L’espèce ou variété Iberica se trouve plus fréquemment en Palestine que la Calcitrapa. Elle en diffère par son port plus robuste, plus élevé, ses capitules floraux plus grands ; ses fleurs sont roses et ses graines surmontées d’une aigrette blanche. Les variétés Meryonis et Hermonis habitent, la première, sur le littoral et dans le Liban ; la seconde, sur le mont Hermon et dans l’Anti-Liban. La Centaurea Meryonis a les feuilles de la tige presque entières, les écailles florales largement bordées de blanc et terminées par une épine robuste ; toute la plante est recouverte d’un duvet blanc. La Centaurea Hermonis se reconnaît à ses feuilles étroitement découpées, à ses capitules floraux petits, garnis de longues et fines épines aux fleurons d’un rose pâle. — 2° Centaurea pallescens, aux feuilles radicales profondément pinnatifides, étroites, à divisions crénelées, aux feuilles des rameaux lancéolées ou linéaires, aux fleurs d’un jaune pâle, dont le calice globuleux est formé d’écaillés munies

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135. — Ccnîanrea hyalolcpis.

D’après un pied cueilli sur le mont Sion. — À gauche, tige et

racine ; à droite, rameau aveo fleurs et fruits.

d’une longue épine terminale, à la base de laquelle, de chaque côté, naissent deux courtes épines. La variété hyalolepis (fig. 135) a les capitules blanchâtres, à épines plus faibles, et la graine surmontée d’une longue aigrette. Ces deux centaurées se rencontrent dans toute la Palestine, sauf dans les montagnes du nord. La Centaurea araneosa diûere de cette dernière espèce par le duvet grisâtre et frisé qui la recouvre, par ses involucres munis de filaments blanchâtres ressemblant à une toile d’araignée. Elle croit dans les plaines du bord de la mer, au Carmel et à Gaza. — 3° Centaurea verutum, qui, d’après Linné, Àmœnitates academicas, 10 in-8°, Erlangen, 1787-1790, 3e édit., t. iv, p. 292, est une grande plante atteignant de deux à quatre pieds de hauteur, à tige à peine rameuse, portant des ailes latéralement ; ses feuilles sont allongées, terminées en pointes ; les capitules floraux sont espacés vers le sommet de la tige, gros comme une noix, sphériques, blanchâtres ; leurs écailles sont armées d’une épine atteignant un centimètre et demi de longueur, jaune à la base, noirâtre au sommet ; les fleurs sont jaunes, la graine pubescente et surmontée d’une