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CEINTURE — CELIBAT

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7° Les ceintures au sens métaphorique. — Dieu « délie la ceinture des forts », Job, xii, 21 (hébreu) ; c’est-à-dire qu’il les rend incapables de combattre et de se défendre. « Il délie la puissance des rois et ceint leurs reins du’êiôr, » Siivïî, fune, dela ceinture grossière de l’esclavage et de l’humiliation, Job, xii, 18. Sa malédiction est comme une ceinture (mêzali) qui entoure le corps, et dont on ne peut se débarrasser. Ps. cviii, 19. Le prophète dit que Tyr n’a plus de ceinture, Is., xxiii, 10, pour signitier qu’elle est réduite à l’impuissance. D’autres fois, « Dieu ceint les reins de force, » Ps. xvii, 33, 40, pour rendre l’homme invincible, et il « se ceint lui-même » pour entreprendre ses œuvres glorieuses. Ps. xcii, 1. Quand le Messie viendra, a. la justice sera la ceinture (’èzôr) de ses flancs et la fidélité la ceinture (’èzôr) de ses reins. » Is., xi, 5. Pour exciter les fidèles à la générosité et à la vigilance au service de Dieu, les Apôtres leur disent : « Tenez-vous les reins ceints, » TrEptÇnKjâu.Evo’., succincti, Eph., vi, 14 ; « ayez ceints les reins de votre esprit, » àvaÇtoaàfiEvoi, succincti, I Petr., i, 13, c’est-à-dire : gardez votre esprit bien disposé pour servir le Seigneur.

8° Les ceintures symboliques. — L’ange qui apparaît à Daniel, x, 5, le Fils de l’homme et les sept anges qui tiennent les coupes de la colère dans l’Apocalypse, i, 13 ; XV, 6, ont des ceintures d’or, symboles de leur puissance, de leur gloire et de leur mission divine. — Jérémie, xiii, 2-11, reçoit l’ordre de s’acheter un’ézôr, 71epi*wjia, lumbare, de porter cette ceinture sur lui, puis d’aller l’enfouir dans un troii de rocher sur le bord de l’Euphrate. Longtemps après il retourne la chercher, sur l’ordre du Seigneur, et la trouve pourrie et bonne à rien. Cette ceinture symbolise le peuple israélite, que le Seigneur s’est attaché comme une ceinture ; mais qui, à cause de ses prévarications, va s’en aller pourrir et se réduire à l’impuissance sur les bords de l’Euphrate. — Notre-Seigneur dit à Pierre que jeune il se ceignait lui-même, mais que vieux un autre le ceindra pour le conduire où il ne voudra pas. Joa., xxj, 18. Cette ceinture de la vieillesse symbolise pour l’Apôtre la captivité qui se terminera par le martyre. — Le prophète Agabus adresse à saint Paul le même avertissement symbolique quand, prenant la ceinture de l’Apôtre, il s’en attache les pieds et les mains, et dit : « L’homme à qui est cette ceinture, voilà comment les Juifs l’enchaîneront à Jérusalem. » Act., xxi, 11.

H. Lesêtre.
    1. CELADA##

CELADA (Diego de), jésuite espagnol, né à Mondejar, dans le diocèse de Tolède, en 1586, mort à Madrid à la lin de septembre 1661. Il se fit jésuite en 1606, professa les humanités, la philosophie, la théologie, plus de vingt ans l’Écriture Sainte à Alcala et à Madrid, et fut recteur des collèges de ces deux villes. Il a laissé des commentaires savants et estimés : 1° Judith illustris perpetuo commenlario litterali et morali, cum tractatu appendice de Judith figurata ; id est de Virginis Deiparse laudibus, in-f », Madrid, 1635, 1640, 1641 ; Lyon, 1037, 1641, 1648, 1664 ; Venise, 1038, 1650 ; 2° De benedictionibus patriarcharum, in-f°, Lyon, 1641, 1617, 1657 ; Venise, 1042 ; 3° In Tobiam comme ntarius, Madrid ( ?), 1643 ( ?) ; Lyon, 164Ï, 1648, 1064 ; Venise, 1650 ; 4° In Estherem cum duplici tractatu appendice, altero de Assueri convivio mystico, id est, eucharistico : altero de Esthere figurata, in quo Virginis Deiparse laudes in Esthere adumbratx prsedicantur, Madrid ( ?) ; Lyon, 1618, 1658 ; Venise, 1650 ; 5° In Rutham. Cum duplici tractatu appendice, altero de Boozi convivio mystico, id est, eucharistico, altero de Ruth figurata, in quo Virginis…, in-f°, Lyon, 1651, 1652 ; Anvers, 1652 ; 6° In Susannam Danie-Ucam, cum tractatu appendice de Susanna figurata, in quo…, in-f°, Lyon, 1656 ; 7° In Deboram, in-f", Lyon, 1673. Ce volume est posthume. C. Sommervogei..

    1. CELAI##

CELAI (hébreu : Qallaï, abréviation de Qêlâyâh, « rapide [messager] de Jéhovah ; » Septante : KaUa’: )i

chef de la famille sacerdotale de Sellai, II Esdr., xii, 20, durant le pontificat de Joachim, fils et successeur de Josué, le grand prêtre contemporain de Zorobabel.

    1. CELAÏA##

CELAÏA (hébreu : Qêlâyâh, « rapide [messager] de Jéhovah ; » Septante : Uii), qu’on appelait aussi Célita, lévite du nombre de ceux qui renvoyèrent les femmes étrangères qu’ils avaient prises contre la défense de la loi. I Esdr., x, 23. Il fut chargé par Esdras de lire au peuple la loi de Dieu. II Esdr., viii, 7. D’après I Esdr., x, 23, il se nomme aussi Célita. La Vulgate, qui lui donne le nom de Célita dans II Esdr., viii, 7, transcrit son nom par Calita, I Esdr., jx, 23.

CÉLÉSYRIE. Voir Cœlésyrie.

    1. CÉLESTIN DE MONTDE -MARSAN##

CÉLESTIN DE MONTDE -MARSAN, capucin de la province de Toulouse, enseigna la philosophie dans le couvent de son ordre, à Béziers, de 1020 à 1623, et la théologie dans celui de Bordeaux, de 1023 à 1028. Ses vertus ne le recommandant pas moins que sa science, il fut ensuite chargé de la direction du noviciat, à Toulouse, de 1629 à 1630, et la laissa pour gouverner d’abord le couvent de Villefranche, puis celui de Condom. En 1640, la région occidentale de cette province ayant été détachée pour former celle de Guyenne, il fut un des principaux dignitaires de cette dernière, et mourut à Bordeaux, en 1650, comme l’affirment les fragments d’archives que nous avons pu recueillir, et cette date réforme celle de 1659, donnée par erreur par tous les bibliographes. Il a laissé : 1° Prosopochronica Sacrai Scripturse, Paris, 1648 ; 2° Clavis David, sive Arcana Scripturæ Sacrœ. Ce second ouvrage, que l’on rencontre assez facilement, fut publié après sa mort, en 1659, à Lyon, en un vol. in-f". C’est erronément que Wadding et d’autres en indiquent une édition de Bordeaux, 1650, puisque les approbations sont datées de 1657 et 1658. Ce livre renferme de savantes dissertations philosophiques, historiques, chronologiques, etc., relatives aux Saintes Écritures. P. Apollinaire.

CÉLIBAT. État d’une personne non mariée, ou même d’une personne mariée et vivant dans la continence. Plusieurs causes naturelles d’ordre physique ou moral amenèrent chez les Juifs, comme chez les autres peuples, la pratique temporaire ou perpétuelle du célibat. Nous n’avons à considérer ici le célibat que comme un état de vie embrassé volontairement en vue d’une plus grande perfection morale.

I. Le célibat dans l’Anxien Testament. — II n’était pas en honneur chez les Juifs de l’ancienne Alliance, parce qu’il semblait en opposition directe avec la vocation spéciale du peuple choisi. Depuis la promesse de postérilé innombrable faite par Jéhovah à Abraham, . Gen., xxii, 17, chaque Juif pensait entrer dans les desseins de Dieu en multipliant ses descendants. Cf. S. Jérôme, Adv. Jovin., i, 22, t. xxiii, col. 241 ; S. Augustin, De bono conjugale, ix, 9, t. xxxvii, col. 380. La pensée de pouvoir donner au Messie si souvent annoncé l’un de ses ancêtres pouvait aussi augmenter ce désir de multiplier la famille, d’après Eusèbe, Dem. evang., i, 9, t. xxii, col. 79 ; Bossuet, Défense de l’histoire des variations, 66. Dès lors le célibat, sous quelque forme qu’il se présentât, viduité volontaire, Is., liv, 4, ou virginité, Jud., xi, 37, était généralement regardé comme un état ignominieux et humiliant. Cependant le caractère de perlection qui est attaché au libre exercice de la continence ne pouvait manquer de se concilier chez les Juifs, comme partout ailleurs, le respect et l’admiration. Les Pères font remarquer que saint Jean-Baptiste garda le célibat. S. Jérôme, Adv. Jovin., i, 23, 26, 33, t. xxiii, col. 242, 244, 255. — D’après Eusèbe, Dem. evang., i, 9, t. xxii, col. 82, Moïse et Aaron gardèrent le célibat depuis la manifestation divine au Sinaï. Si le fait est douteux, il est certain du