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près, pendant le siège qu’il fit de Giscala. Bell, jtid., VI, ii, 3. — Les pèlerins juifs croyaient y retrouver les tombeaux de Barac, de Débora et de Jahel. Cf. Carmoly, Itinéraires delà Terre Sainte, in-8°, Bruxelles, 1847,

p. 261, 378, 450.

A. Legendre.

2. CÉDÉS DES HÉTHÉENS, ville de Cœlésyrie.

I. Description. — Son existence n’est connue que depuis le déchilfrement des hiéroglyphes égyptiens. Elle était située sur les bords de l’Oronte (fig. 114). Une grande composition d’un des pylônes du temple de Louqsor, représentant la campagne de Ramsès II contre les

Héthéens, nous montre Cédés, ^^^i Qodsu, dans une île. (Les différentes représentations des monuments ne sont pas tout à fait semblables. Voir M. Mùller, Asien

sa fertilité. L’Oronte coule à un kilomètre et demi à l’ouest, et alimente de ses eaux les vingt mille habitants de la cité. Elle ne contient pas de ruines d’anciens édifices ; mais le sol est jonché de grandes pierres de taille, de fragments de colonne en granit, en basalte, en calcaire. La colline sur laquelle était bâtie la citadelleest du côté sud de la ville. Elle est aujourd’hui ruinée. Voir F. Vigouroux, Mélanges bibliques, 2e édit., p. 354. La capitale des Héthéens n’était pas sur l’emplacement de Homs, mais à deux heures de distance, au sud, sur les bordsmêmes du lac. Ce lac a été décrit, en 1856, par Ed. Robinson (Later Biblical Researches, in-8°, Londres, 1856, p. 549), sans qu’il se doutât d’ailleurs des souvenirs historiques que rappelait son nom. « À trois heures environ au nord de Ribléh, dit- ii, l’Oronte forme le petit lac de Kédès, appelé aussi quelquefois le lac de

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114. — Cédés des Héthéens. Ipsamboul. D’après Rosellini, Monnmenti dciV Egitto, t. i, pi. 87.

und Europen, in-8°, Leipzig, 1893, p. 214-215.) A gauche, l’Oronte forme un lac, qui entoure le mur occidental de la place, longe le mur septentrional, dérend en partie le mur oriental du côté du nord et le mur méridional du côté de l’ouest. Le fleuve sort du lac au nord, à droite. (Troisième pylône de Louqsor : Rosellini, Monumenti storici, pi. 104 ; Champollion, Monuments, 324 ; Ramesséum de Thèbes, premier pylône : Lepsius, Denkmâler, Abth. iii, Bl. 158-159 ; deuxième pylône : Lepsius, 164 ; Rosellini, 110 ; Champollion, 330) Un autre monument d’Ipsamboul représente Cédés d’une manière analogue. Rosellini, 87, 90-91 ; Champollion, 27, 22-23. Voir IL G. Tomkins, Kadesh on Orontes, dans Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1882, p. 47-48.

On place généralement cette ville sur les bords du lac de Horns, qui s’appelle encore dans le pays « lac de Qadeâ », au point où l’Oronte sort du lac. A. H. Sayce, The Hittites, in-lG, Londres, 1888, p. 100 ; H. G. Tomkins, The Campaiyn of Rameses II against Kadesh, dans les Transactions of the Society of Biblical Archxologij, t. vii, 1882 (avec une carte du lac de Homs et de ses environs), p. 395, 401-402. Le lac tire son nom de la ville voisine de Hoins, l’antique Émèse. Homs est située au milieu d’une vaste plaine, remarquable par

Homs. Il a environ deux heures de marche en longueur sur une de largeur… Il est en majeure partie, sinon en totalité, artificiel ; il doit son origine à une digue déjà ancienne, élevée en travers du fleuve… Une petite tour s’élève à l’extrémité nord-ouest de la digue… Ce lac est décrit par Aboulféda, qui l’appelle Kédès, et le regarde aussi comme artificiel… La digue est probablement l’œuvre de l’antiquité. » Le nom de Cédés, conservé à ce lac dans le pays, quoique le souvenir de la ville de ce nom s’y soit perdu, n’est pas sans valeur. Plusieurs savants, tels que M. Mùller, Asien und Europen, p. 214, rejettent néanmoins l’identification qui vient d’être proposée. Quelques-uns identifient Cédés des Héthéens avec Tell-Nebi-Mendéh, l’ancienne Laodicée du Liban. R. Conder, Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, juillet 1881, p. 163-173 ; AV. Wright, The Empire of the Hittites, 2e édit., in-8°, Londres, 1886, p. 96. M. J.-E. Gautier a exploré en 1895 le tumulus qui occupe le centre de l’île dans le lac de Homs. Il y a retrouvé les vestiges d’une série de constructions superposées qui vont depuis l’époque byzantine jusqu’à l’âge du silex taillé ; mais il est convaincu que ce n’est pas le site de Cédés. Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions, 1895, p. 293.

IL Histoire. — Les monuments égyptiens nous apprennent que Cédés était une des villes les plus impor-