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CÉDÉS

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III. Histoire. — L’emplacement naturel de Cédés devait en faire une ville importante. Aussi, dès les premiers temps de l’histoire, est-elle comptée parmi les principales cités chananéennes ; peut-être même, d’après son nom, était-elle un centre religieux des plus renommés : son roi fut un des princes du nord qui furent défaits par Josué, xii, 22. Échue à la tribu de Nephthali, dont elle fut une des « places fortes », Jos., xix, 37, elle devint une ville de refuge. Jos., xx, 7. Le Talmud remarque, à ce propos, que les six villes ainsi désignées étaient situées deux à deux, l’une en face de l’autre, sur trois

bor, un des descendants du roi d’Asor que nous venons de mentionner. Jud., iv, 6. Comme il habitait au milieu même du pays où la tyrannie de ce second Jabin pesait le plus lourdement, il devait être plus disposé que personne à se révolter contre une domination dont lui et les siens avaient tant à souffrir. C’est pour cela sans doute, et à cause de son caractère résolu, que Débora le choisit pour l’aider dans sa mission de libératrice. Tous deux, à Cédés, firent appel au patriotisme des Hébreux, et dix mille hommes, appartenant pour la plupart aux tribus du nord, Zabulon, Nephthali, Issachar, répondirent à leur

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113. — Ruines d’un temple à Cédés de Ni’plithaU. D’après une photographie.

lignes presque parallèles. « Hébron, en Judée, est située en face de Bécer (Bosor), dans le désert ; Sichem, dans la montagne, en face de Ramotli, en Gilad (Galaad) ; Kedesch (Cédés), dans la montagne de Nephthali, en face de Golan, en Basan. De façon que le pays d’Israël était partagé en quatre parties égales : les distances étaient les mêmes de la frontière sud de la Palestine jusqu’à Hébron ; de là jusqu’à Sichem ; de ce point jusqu’à Kedesch, et enfin de Kedesch jusqu’à la frontière nord de la Palestine. » Cf. A. Neuhauer, La géographie.du Talmud, in-8°, Paris, 1868, p. 55. Cédés fut en même temps donnée aux Lévites de la famille de Gerson. Jos., xxi, 32 ; I Par., vi, 76 (hébreu, 61). — Josèphe, Ant. jud.., V, i, 18, en racontant la guerre de Josué contre Jabin, roi d’Asor, Jos., xi, 1-9, nous dit que la bataille livrée par les Israélites à ce prince eut lieu non loin de Cédés, à côté de la ville de Béroth ; ce qui ne contredit pas le texte sacré, d’après lequel le combat eut lieu près des eaux ou du lac de Mérom. — Elle vil plus tard naître Barac, qui vainquit, au pied du Tha voix, et, avec l’aide de Dieu, triomphèrent des Chananéens. Jud., iv, 9, 10. C’est dans une vallée voisine de cette ville que le Cinéen Ilaber avait planté sa tente, sous le térébinlhe de Sennim, et là que Sisara vaincu mourut de la main de Jahel. Jud., iv, 11, 21. — L’histoire se tait ensuite sur Cédés jusqu’au règne de Phacée, roi d’Israël, sous lequel la ville, avec beaucoup d’autres, tomba au pouvoir de Théglathphalasar, qui en transporta les habitants en Assyrie. IV Reg., xv, 29 ; Josèphe, Ant. jud., IX, xi, 1. — Après la captivité, elle devint une ville frontière entre le territoire de Tyr et la Galilée. Josèphe, Ant. jud., XIII, v, 6. Les généraux de Démétrius II Nicator, roi de Syrie, y avaient établi leur camp, lorsque Jonathas Machabée marcha contre eux et finit par les vaincre et les poursuivre. I Mach., xi, 63, 73. Là s’arrêtent les données bibliques. Josèphe la représente, à l’époque de l’administration de Florus, comme appartenant aux Tyriens. Bell, jud., II, xviii, 1. Elle était très peuplée, bien fortifiée et hostile aux Juifs. Titus vint camper tout au-