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CAUDA — CAVALIER ROMAIN


nom près de Crète. Ce nom a été découvert dans un palimpseste de Strabon de la Bibliothèque Yaticane, où le P. Cozza a pu déchiffrer ce passage relatif au chapitre xvii de la Géographie de cet auteur :

pa Xîpp-jvïiao ?

Tai 02 xarst KauSov tïj ; Kor.T/j ; ev Si apiiïrt -/i>.iwv y.at 7 ; ïvTay.ouici)v azx 5 : wv v&76) « Le promontoire de Chersonèse avec son port est en face de Caudon de Crète, à une distance de mille cinquante stades, en naviguant avec le vent de Notus (de la côte de Cyrénaïque). » Atti dell’Accademia pontificia d’archeologia, 1890, sér. ii, t. iii, p. 2Il et suiv. Le nom de cette île se présente avec quelques variantes

Êyrène

A F

120 :

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109. — Cauda.

dans les anciens manuscrits grecs de la Bible. Dans le Manuscrit du Vatican (B). on lit KAYAA ; dans le Sinaïtique (x), KAA"¥AA (mais À a été effacée) ; dans l’alexandrin (A), KAAVAA. Le Manuscrit ambrosien pentaglotte a dans la Peschito Keuda ; dans l’arabe, Kauda ; dans l’éthiopien, Kauda. On lit dans quelques manuscrits Ka-j8a ou Ka-jSov, selon qu’on l’unit à vriuoç ou à vKjffîov ; quelquefois le nom se change en IO.ocjùV, , comme, par exemple, dans le textus receptus, par une erreur évidente des copistes.

Plusieurs auteurs ont pensé que la petite île de Cauda, près de laquelle passa le vaisseau de saint Paul, au premier des quatorze jours de la tempête qui l’assaillit entre la Crète et Malle, serait la petite île appelée Gozzo, près de Malte. Mais le récit des Actes s’oppose à cette identification : nous y lisons qu’après avoir quitté Bonsports, le navire côtoya la Crète, poussé par un vent du nord-est vers le sud-ouest contre l’île de Cauda. Act., xxvii, 14-16. Or précisément dans cette direction se trouve l’ile de Gaudo ou Cauda, comme on peut le voir sur la carte (fig. 109). La Cauda des Actes est donc bien l’ile qui avoisine la Crète et non pas Gozzo, prés de Malte. Voir F. Vigoureux, Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques modernes, p. 311.

H. Marucchi.

CAVALERIE. Voir Armée, t. i, col. 974, pour la cavalerie hébraïque ; col. 983, pour les cavaleries étrangères.

[ CAVALIER ROMAIN. Les cavaliers romains sont l mentionnés dans les Actes, xxiii, 23. Quand le tribun qui 1 commandait à la tour Antonia veut faire conduire saint Paul à Félix, procurateur de Judée, qui résidait à Césarée, il lui donne une escorte dans laquelle figurent soixante-dix cavaliers. Le reste de l’escorte demeure à Antipatris, et les cavaliers vont seuls jusqu’à Césarée. Act., xxiii, 31-31

La cavalerie romaine comprenait des corps organisés de différentes façons. 1° Les cavaliers légionnaires (fig. 110), attachés à la légion et citoyens romains. Supprimés par César, ils avaient été rétablis par Auguste, mais ils étaient peu nombreux, cent vingt par légion. Josèphe, Bell, jud., III, vi, 2. Ils servaient d’escorte au légat légionnaire, d’ordonnances aux officiers et d’estafettes. —

— z £-6 110. — Cavalier romain.— Caïus Marins, de la première légion, galopant sur son cheval. Il est vêtu d’une tunique et porte une cuirasse en cuir, couverte de décorations. Il est armé d’un javelot et d’un bouclier hexagonal. — Tombeau trouvé a Bonn. D’après Lindenschmit, Tracht nnd Bewafftiung des romisclien-Seeres, p. 22, pi. vii, 1.

2° La principale force de la cavalerie romaine était composée d’auxiliaires. Voir Auxiliaires. Les uns formaient des corps distincts, appelés aise. Les aise étaient commandées par des préfets et subdivisées en turmse, commandées par des décurions. Les aise milliarise comprenaient 24 turmse, soit 960 cavaliers, et les aise quingenarise 16 turmse, soit 480 cavaliers. Certaines aise étaient formées de citoyens romains, soit que la nation d’où le corps était tiré possédât déjà le droit de cité, soit que ce droit eût été accordé eu bloc au corps lui-même. Tacite, Hist., iii, 47. Les autres étaient formées de contingents provinciaux ou barbares. C’est ainsi qu’on voit des aise de Numides, de Maures, de Dalmates, de Bataves, etc. Sous Vespasien, les cavaliers armés à la romaine, légionnaires ou auxiliaires, portaient une épée longue, une lance (confus), un bouclier (scutum), plusieurs javelots dans un carquois, un casque et une cuirasse couverte de